cycles/focus




MONANGAMBÉ + SAMBIZANGA

Réouverture avec 4 films de Sarah Maldoror


En 1972, Sarah Maldoror réalise Sambizanga, premier long métrage réalisé par une femme dans l’Afrique subsaharienne. Sambizanga est tourné comme une fiction mais le film se veut le révélateur d’événements qui ont eu lieu dix ans auparavant en Angola. À cette époque-là, dans un contexte insurrectionnel, le régime colonial portugais réprime violemment les militant.e.s. Maldoror, entourée d’acteur.ice.s réel.les de la lutte en cours, construit son récit du point de vue d’une femme et se place au niveau intime et affectif de la résistance: la tendresse, les pleurs, la douleur des corps et de la séparation.

GRANDE BOUFFE ITALIENNE + CHANSONS NAPOLITAINES par David Grasselli + PROJET N d’Alain Cazuc et Fernand Deligny

Plein air été 2022 - Ferme de la Touvière - 24 août


Le mercredi 24 août, grande joie de retrouver la Touvière. D’abord pour une grande table de cuisine italienne (SERVICE à 19h30, venez à l’heure). Là encore, il sera question d’apprentissage puisque comme l’année passée, antipasti, pasta fresca, pesce seront préparés collectivement sous la forme d’un atelier depuis le matin tôt. Il se trouve que l’un de cuisiniers, David Grasselli, est aussi musicien. Avec sa guitare, il chante et plonge au cœur de Naples, en restant fidèle aux sources, pour donner ce que la tradition populaire a de plus généreux.

À propos du film, encore et toujours une histoire de cuisine et de partage:
«Le film sera simple comme du bon pain; il y va de la farine, du levain, de la cuisson qui n’est pas rien, du pétrin. Il y a là, sous couvert d’un mot simple, toute une pratique; il en est de même lorsqu’il s’agit de faire un film.
Sera-t-il au goût du jour? Il s’avère que le pain d’ici est du goût de tout le monde ou quasiment et justement parce que, fait maintenant, il est le même que le pain d’antan.
Et il est vrai que je ne vois aucune différence de nature entre du pain de campagne et du cinéma populaire bien levé, cuit à point.»

SÉANCE SURPRISE IMAGINÉE PAR FEDERICO ROSSIN

Plein air de l'été ♯2 - PLEIN AIR AU SPOUTNIK À CAUSE DU CIEL ORAGEUX!!!


Federico Rossin est historien et programmateur indépendant. Les recherches qu’ils mènent, à la croisée du cinéma expérimental et du cinéma militant nous habitent et nous inspire depuis longtemps. C’est la première fois que nous aurons l’occasion de le rencontrer. Et. Grande joie de lui donner carte blanche ce jeudi 8 en plein air.

DIARIO DI UN MAESTRO de Vittorio De Seta

Plein air de l'été ♯ 1 - MINCE LA PLUIE >>>> PLEIN AIR EN SALLE, AU SPOUT


Les enfants, non pas acteurs mais habitants des banlieues romaines, entraînent le professeur vers le dehors, sur leur terrain d’expression. À la faveur du rapatriement d’un lézard à l’école, commencent à se bricoler de nouveaux modes d’apprentissage. La classe se repeuple. L’estrade du professeur se voit être transformée en étagère. Les allers-retours entre le dedans et le dehors se poursuivent. Les enfants deviennent sociologues, ramènent témoignages et histoires. Des dessins, études du quartier tapissent les murs de la classe. Une petite communauté se forme et c’est ce qu’elle traverse – les imprévus, les fulgurances, toutes les formes de spontanéité – qui nourrit le film. Le cinéma s’adapte à la vie et non l’inverse.

Ici rien de Daphné Hérétakis + K de Frédérique Devaux

POUR LES 50 ANS DU COLLECTIF JEUNE CINÉMA À L'ÉCURIE


Le collectif jeune cinéma est une coopérative qui se bat depuis bien longtemps pour défendre, préserver, diffuser un cinéma “sauvage”, expérimental, différent. Pour fêter leurs 50 ans, nous avons organisé deux séances en plein air. Celle-ci se dédie aux rues du quartier anarchiste Exarchia que Daphné Hérétakis a arpenté, caméra à l’épaule. Et à la résistance du peuple Kabyle qu’exprime Frédérique Devaux dans ses beaux films-collages. Elle sera là pour nous raconter!

Polisario, un peuple en arme de Med Hondo

Voix décoloniales


Ce film est un témoignage. Ce sont les images et les sons enregistrés sur toute l’aire de lutte du peuple sahraoui et ils témoignent de sa volonté de vivre libre chez lui tout en replaçant le « problème sahraoui » dans un contexte véritable. Ex-colonie espagnole dont les richesses sont considérables, le Sahara Occidental devait, comme beaucoup de pays africains, accéder à l’indépendance selon les résolutions des Nations-Unis.

Lettre paysanne de Safi Faye

Voix décoloniales


Dans un petit village d’agriculteurs-éleveurs au Sénégal habitent Ngor et Coumba. Il y a maintenant deux ans que Ngor désire épouser Coumba. Et cette année encore, la récolte est mauvaise… Les pluies sont insuffisantes, irrégulières. Or l’arachide, culture coloniale, la seule commercialisable, ne se récolte qu’une fois par an.

Safrana ou le droit à la parole de Sidney Sokhona

Voix décoloniales


Quatre travailleurs africains immigrés décident de quitter Paris pour aller suivre des stages d’agriculture dans la campagne française puis tenter une réinsertion dans leur pays. Dans le car qui les conduit chez des paysans français, ils évoquent leurs souvenirs parisiens : misères et dérision de la condition d’immigré. N’ayant rien à perdre en quittant Paris, ils espèrent que ce qu’ils apprendront leur sera utile lors du retour au pays.

Mes voisins de Med Hondo + Nationalité immigré de Sidney Sokhona

Voix décoloniales


Sidney Sokhona raconte sa vie et celle des autres immigrés noirs à Paris au début des années 70 : il tourne son film sans production, en le payant avec l’argent de son travail, et en le pensant comme un réveil politique pour ses confrères. Son film est un sobre essai brechtien qui nous fait traverser avec justesse et précision accablantes tous les aspects de l’odyssée d’un immigré. Pas de misérabilisme, ni d’hypocrisie humaniste, mais un parcours didactique de prise de conscience à la fois politique – jusqu’à la lutte organisée et commune – et cinématographique – il marque une distance nette avec le cinéma militant français de l’époque. Un manifeste.

Les bicots nègres, vos voisins de Med Hondo

Voix décoloniales


« Certaines les appellent « les bicots » ; d’autres « les nègres » : autrement dit, « Les bicots nègres ».
En France, ils sont des milliers. Ils font les travaux les plus pénibles, les plus dégradants ; ils sont mal payés. Sous-payés dit-on. Ils vivent, pour la plupart des cas, dans ce que l’on a coutume d’appeler les bidonvilles, les taudis. (…) Depuis 1960, leur nombre ne cesse de grossir. Les « rabatteurs et négriers » se multiplient entre l’Afrique et l’Europe comme au bon vieux temps. On les découvre transportés dans des camions transportant des machines à coudre (frontière italienne), ou mort de froid (frontière espagnole). Mais qui sont-ils en réalité ? Et pourquoi quittent-ils leur pays d’origine en si grand nombre ?
Chacun de nous pourrait fournir des milliers de raisons, de multiples explications, d’infinies justifications. Il nous a paru plus juste, pour une fois, de leur demander de prendre la parole.
Ce film, dit de reportage de fiction, tente d’éclairer l’Opinion : « Des voisins de ces bicots nègres ».

SOLEIL Ô de Med Hondo

Voix décoloniales


Tourné avec un maigre budget, accueilli contradictoirement par la critique, distribué plusieurs années après, ce film trace le portrait d’un immigré noir qui monte à Paris « au pays de ses ancêtres les Gaulois ». Ce film-manifeste dénonce une nouvelle forme d’esclavage : l’immigré essaie désespérément de trouver un travail, un logement, mais doit faire face à l’indifférence, le rejet, l’humiliation. Jusqu’au hurlement final de révolte.

West Indies ou les nègres marrons de la liberté de Med Hondo

Voix décoloniales


Les West Indies sont les Antilles d’abord espagnoles, puis anglaises, françaises, néerlandaises avant que Cuba et Haïti, entre autres, conquièrent leur indépendance. Le film peut être présenté comme une comédie musicale politique. Mise en scène à partir d’une succession de tableaux, avec une esthétique scénique vigoureusement théâtrale, et en utilisant la langue créole comme élément essentiel, c’est l’histoire du peuple des Antilles qui est racontée, du XVII siècle à nos jours : l’action se déroule dans une caravelle négrière, et est racontée à travers des chants et des ballets, évoquant à la fois le passé, le présent, cette autre « traite » qui amène en sens inverse vers l’Europe, pour échapper à la misère, des milliers d’hommes et femmes devenus immigrés.

Xaraasi Xanne (Les voix croisées) de Raphaël Grisey et Bouba Touré

Voix décoloniales


« Le progrès, c’est les paysans qui quittent la terre pour devenir ouvriers. Ça a toujours été comme ça et ce sera toujours comme ça. » Il n’y a pas de place pour les récits attendus dans le film de Bouba Touré et Raphaël Grisey. Il est plutôt ici question de chemins inverses et de contre-récits. La France est riche, oui, mais de racisme, d’inégalités et de violences. Alors des travailleurs immigrés, après des années de taudis et de travail harassant et mal payé, sont prêts à revenir au pays ; alors des hommes et des femmes sont prêts à passer d’ouvrier à paysan.

Mascaras de Noemia Delgado

Constellation Reis et Cordeiro


Máscaras (1976), de Noémia Delgado, est une œuvre pionnière qui croise le cinéma ethnographique avec des éléments de fiction. Inspirée par divers travaux d’anthropologie, la cinéaste documente les fêtes et les rituels de la région portugaise de Trás-os-Montes, d’anciennes traditions du cycle dit d’hiver, des célébrations d’origine païenne qui évoquent le solstice, le passage à l’âge adulte et les différents cycles de la vie. Mais les rituels masqués ne sont qu’un prétexte pour montrer des aspects de la vie dans cette région, où les usages anciens et les traits socioculturels uniques sont restés inchangés.

O movimento das coisas de Manuela Serra

Constellation Reis et Cordeiro


Histoires d’un quotidien empreint de silence. Dans un village du Nord, trois familles, une journée de travail. Seule Isabel a les yeux tournés vers l’avenir, à la différence des autres pour qui vivre est le seul but dans la vie.

Mudar de Vida de Paulo Rocha

Constellation Reis et Cordeiro


Le film se déroule à Furadouro, près d’Ovar. Pendant qu’Adelino faisait son service militaire en Afrique, Julia a épousé son frère, pêcheur comme lui. La lutte pour la survie, contre la mer et la tradition, marque ce conflit amoureux. Mais la passion renaît chez Adelino, qui est attiré par le tempérament sauvage de la jeune Albertina.

O acto da primavera de Manuel de Oliveira

Constellation Reis et Cordeiro


À Curahla, dans le Trás-os-Montes, chaque année, les paysans jouent, sur un texte du XVIe siècle, Le Mystère de la Passion. Manoel de Oliveira et son équipe viennent filmer le spectacle.

Jaime + Rosa de Areia

Constellation Reis et Cordeiro


Dans Jaime, premier film d’António Reis, assisté par Margarida au montage, on retrouve également la rigidité d’un système qui vient d’en haut. Système psychiatrique cette fois, dans un hôpital où Jaime, un travailleur rural, a été interné jusqu’à sa mort, pendant 31 ans. Face à des médecins incapables de le comprendre, Jaime compose – tardivement – au stylo-bille tout un monde habité d’animaux, de textes et d’êtres aliénés. Dans un geste antipsychiatrique postérieur à la mort de Jaime, Reis, par les moyens du cinéma, entend faire exister ces dessins – justement – comme des formes de communication absolument cohérentes.

Ana

Constellation Reis et Cordeiro


Plus de dix ans après leur premier long métrage, Reis et Cordeiro sont retournés dans la région de Trás-os-Montes, utilisant le paysage comme cadre évocateur d’un portrait intergénérationnel de la famille comme une variation du temps poétiquement non linéaire. Les dialogues minimaux du film, inspirés de Rilke, révèlent l’intérêt de Reis et Cordeiro pour un mode de communication plus profond, non verbal, non seulement entre les générations mais aussi entre la terre et ceux qui la traversent. Au centre du vaste cycle de vie décrit par Ana se trouve la figure obsédante de la propre mère de Cordeiro, interprétée comme une matriarche vieillissante dont l’intimité avec ses enfants, ses petits-enfants et les paysages balayés par le vent qui l’entourent est teintée de la mélancolie de son départ imminent et définitif.

Trás-os-montes

Constellation Reis et Cordeiro


« Évocation d’une province du nord-est du Portugal, où les racines historiques et séculaires s’entrelacent avec celles des villages alentour, reliés par le fleuve Douro. Enfants, mères, femmes, vieillards, foyer, terre. Vie quotidienne, événements étranges, savoir-faire en perdition, agriculture de subsistance. Érosion. Temps et distance. Présence de ceux qui ne sont plus là, partis vers d’autres horizons. C’est une ode à la région de Trás-os-Montes, interprétée par ses habitants. »
António Reis et Margarida Cordeiro

Classical Period de Ted Fendt

Rétrospective Ted Fendt


Cal et ses amis vivent à Philadelphie et se voient pour discuter de littérature, de musique, d’architecture ou d’une traduction de la Divine Comédie de Dante…
Derrière la simplicité apparente du scénario du dernier film de Ted Fendt, jeune réalisateur de Philadelphie vivant à Berlin, se cache un joyau singulier, tout à la fois doux, épuré, drôle et radical. Tourné en 16 mm avec des acteurs non professionnels, CLASSICAL PERIOD construit ses personnages de lecteurs avec une distance attentive, qui ne cherche pas à sonder leur mystère. La précision des cadrages, les variations lumineuses sublimées par le grain de la pellicule et le rythme élégant du montage dessinent les amitiés qui finement se déploient et se transforment dans les appartements et les rues de la ville. Contre-feux

Short Stay + courts-métrages de Ted Fendt

Rétrospective Ted Fendt


Mike est le prototype du trentenaire adulescent. Lorsqu’un ami lui propose de le remplacer dans une coloc à Philadelphie, le banlieusard tente l’aventure de la grande ville. De nouvelles rencontres en petits jobs improbables, Mike avance maladroitement et se retrouve vite confronté à tout ce qui rend la vie si compliquée : les autres. Ted Fendt, avec ce premier long métrage tendu comme un arc, réinvente la figure du loser, et le transforme en miroir d’un monde qui se révèle d’une cruauté assumée.

Outside Noise de Ted Fendt

Rétrospective Ted Fendt


Au retour d’un séjour à New York, Daniela rend visite à Mia, son amie berlinoise. Le jetlag n’arrange rien à ses insomnies. Mia aussi dort mal, fatiguée « de ces jours vides où il ne se passe rien ». Quelques mois plus tard, c’est à son tour, accompagnée de Natasha, de passer quelques jours d’oisiveté dans l’appartement viennois de Daniela.

Courts-métrages de Camilo Restrepo

Fenêtre sur Camilo Restrepo


TROPIC POCKET, Camilo Restrepo, Colombie, 2011, 9’, Vo, sous-titré français La région colombienne du Chocó est une zone isolée entre mer et forêt où missions religieuses, opérations militaires, projets touristiques et trafics en tout genre se croisent, s’ignorent et se succèdent. Sans volonté de jugement ni souci de narration, Tropic Pocket subtilise des images qui … Continued

Los Conductos de Camilo Restrepo

Sortie


Ces quelques lignes, formulées par Camilo Restrepo, concluent un entretien au sujet de son film Los Conductos. Ainsi, à rebours des séries télévisées et des fictions dominantes, Camilo Restrepo creuse une autre voie pour raconter la violence dans la société colombienne. A l’écoute de la vie de Pinky, dissident d’une secte religieuse de Medellin, Camilo choisit d’éplucher son récit.
Première couche ou la rue par le ras: la volonté de décrire précisément les conditions matérielles de cette vie en clandestinité. Dès lors que le fil de cuivre, le tunnel, l’abri, la moto, le pistolet sont les moyens de survie de Pinky, le film ne s’attache à rien d’autre que cette matière.
Deuxième couche ou à chaque trou son ellipse: la furtivité imposée à Pinky dicte la temporalité du film. À savoir que Pinky est souvent planqué et que l’on ne voit ici que des fragments et pas plus. Même, ces bouts de vie n’hésitent pas à se répéter. Temps circulaire à l’image d’une violence qui ne s’arrête pas.
Troisième couche ou le conte diabolique: le recours à la voix-off permet d’accéder aux pensées de Pinky. Désireux de vengeance à l’égard de son gourou comme de la société toute entière, Pinky éprouve ses questionnements du point de vue du mal, aux côtés des damnés, là où la frontière entre justice et injustice s’efface.

…Piu Bella

Spoutnik en plein air: Porteous


Seule contre la mafia (1970), comme l’indique le titre du film, n’est autre que le combat d’une jeune femme pour sauver sa dignité, la résistance n’étant plus que réduite à un titre individuel. Reste, alors, la rage et la douleur de Francesca qui porte la voix d’un peuple qui aura été définitivement abandonné.

grande bouffe italienne + courts-métrages de Cecilia Mangini

Spoutnik en plein-air: Ferme de la Touvière


Prévu à la ferme de la touvière, cette soirée est dédiée à Cecilia Mangini, première documentariste en Italie, dont les courts métrages aussi lyriques que politiques font exister, dès la fin des années 50 les banni.e.s du Sud: ouvrières, militantes, paysan.ne.s, pleureuses et jeunes des banlieues.

Pipicacadodo

Spoutnik en plein-air: Bains des Paquis # 2


Les enfants peuplent l’usine tandis que les parents habitent la maternelle. Entre les deux, un maître, interprété par Roberto Begnini, organise – presque innocemment – cette anarchie. Par son bavardage incessant, Roberto renvoie à l’assurance et l’autorité de l’adulte alors que la naïveté de ses gestes, son impudeur et la mise en acte immédiate de son imaginaire le tire du côté de l’enfance. Lui se reconnaissant dans les enfants et eux en lui, Begnini désire alors réouvrir un cinéma avec ses élèves en Sardaigne et construire ce qui ressemble à une communauté là où les communautés locales semblent avoir été liquidées.

Il mondo perduto

Spoutnik en plein air: Bains des Paquis # 1


Entre 1954 et 1959, Vittorio De Seta réalise 10 courts-métrages dans le Sud de l’Italie, réunis sous le nom de Il mondo perduto. Seul, en 35mm, en son direct, en couleurs et cinémascope, De Seta recueille les gestes et les traditions de pêcheurs, mineurs, berger.es, paysan.ne.s dans leur relation intime avec le territoire qui les fait vivre. Plus proche du lyrisme soviétique que du néoréalisme en vogue à cette période-là, De Seta puise notamment dans les chants populaires scandés par les travailleur.e.s pour se mettre à leur hauteur et insuffler le juste rythme à ses films.

Gaze. S : performance de Marianne Chargois et Romy Alizée

Corps, Travail, Droits, Représentations # 2


Prenant pour point de départ le concept de Gaze, désignant les représentations du monde depuis des perspectives de vision spécifique, Romy et Marianne déploient un manifeste porn et radical autour de la définition d’un « Sex worker Gaze ». Au cours de ce cheminement réflexif, autobiographique et performatif, elles s’attardent sur les zones floues qui délimitent soumission aux injonctions et ré-appropriations des normes dominantes depuis leurs expériences de travailleuses du sexe.

Les jardins du Tapin + Live Nude Girls Unite

Corps, Travail, Droits, Représentations # 1


Les jardins du Tapin, c’est une conversation entre Osmose et Lola qui évoquent leurs perceptions de l’éclosion. Osmose raconte son travail et l’horizon qu’il y entrevoit comme épanouissant et Lola décrit son rapport aux fleurs et ce que cela implique comme ré-appropriation de sa féminité et de ce que les luttes pour la décriminalisation du travail du sexe ont eu comme impactes dans sa pratique artistique.

 

Live Nude Girls Unite est un documentaire à la première personne, qui retrace la grève et la syndicalisation des danseuses du bar à strip-tease le « Lusty Lady » de San Francisco, permet de revenir sur un débat vif du féminisme autour du sex work, et aborde différentes questions qui s’entremêlent dans la vie des danseuses en lutte : racisme, sexisme, stigmatisations et dévalorisation de leur activité, rapports avec leurs familles et lutte contre l’exploitation dans l’industrie du sexe.

A Lua Platz

Jeremy Gravayat


En Seine-Saint-Denis, des années durant, des familles roumaines cherchent des lieux où vivre. Devenus compagnons de route lors de luttes contre les expulsions, nous fabriquons ce film ensemble, comme autant de maisons ouvertes. Cheminant de villages quittés en bidonvilles, squats et cités, l’intimité de leurs récits se confronte à une banlieue en constante mutation. Des grands ensembles jusqu’au Grand Paris, leurs trajectoires retissent une histoire commune, celle de solidarités habitantes refusant la relégation.

Meurtre d’un bookmaker chinois

Il était deux fois un cabaret


Il était deux fois un cabaret dans les années 70. Le cabaret s’appelle le Crazy Horse et il est dans un film qui s’appelle MEURTRE D’UN BOOKMAKER CHINOIS. C’est aussi l’histoire d’un patron minable, avec une montagne d’emmerdes. Tellement de dettes qu’il doit tuer ou mourir pour que sa troupe continue ses numéros.

Go Go Tales de Abel Ferrara

il était une fois un cabaret...


Il était une fois un cabaret dans les années 2000.
Le cabaret s’appelle le Paradise et il est dans un film qui s’appelle GO GO TALES.
Dans ce cabaret ou dans ce film ou dans ce conte, il y a un tas de problèmes. C’est foireux. Les danseuses sont au bord d’une grève générale parce que leur patron Ray Ruby joue au loto tandis que le solarium pète et que la créancière menace de céder le club à un fabricant de sanitaires. Il y a d’autres emmerdes encore mais bizarrement le spectacle continue.

Downtown 81

«Vite, Zanzibar», Mosset et autres # 6


Tourné en 1981 mais abandonné pour des raisons financières, le film a finalement pu voir le jour en 2001 grâce aux efforts de son scénariste, Glen O’Brien et de la styliste Maripol. On y suit l’artiste Jean-Michel Basquiat, disparu en 1988, dans une sorte de conte destroy entre fiction et documentaire, inspiré de son parcours d’artiste puisant son inspiration dans la rue.

Underground USA

«Vite, Zanzibar», Mosset et autres # 7


Version punk rock de Sunset Boulevard, Underground USA offre une satire acide du milieu new-yorkais de la fin des années 1970. Patti Astor y interprète Vicky, une star sur le déclin dans sa quête d’un improbable come-back. Comme la Norma Desmond de Sunset Boulevard, Vicky vit avec son majordome Kenneth (interprété par René Ricard) et se fait courtiser par Victor, un prostitué stoïque (interprété par Eric Mitchell lui-même). Avec une bande originale soignée de Jim Jarmush, le film alterne les scènes dans l’appartement de Vicky et dans les espaces fréquentés par l’underground new-yorkais.

Actua 1 + La cicatrice intérieure

«Vite, Zanzibar», Mosset et autres #5


La Cicatrice intérieure, tourné entre 1970 aux quatre coins du monde, est le premier film de Philippe Garrel où apparaît Nico, la chanteuse du Velvet Underground.

Deux fois

«Vite, Zanzibar», Mosset et autres #4


Selon Adrian Martin, on peut voir dans ce film une nouvelle version d’Alice au pays des merveilles dans lequel une femme connaît une métamorphose perpétuelle, au cours de laquelle elle devient enfant. Elle entre dans ce rituel auto-érotique qui s’auto-pérpétue, non par des drogues hallucinogènes et autres accesoires dionysiens mais par les ponts de la narration, de la performance, du théâtre: les masques et les mouvements de l’artifice.

Wheel of Ashes

«Vite, Zanzibar», Mosset et autres #3


Errer ou rêver, quelle différence? Car enfin, Paris est cette ville des ténèbres dont les intervalles sont pleins d’ombres où l’on se cogne aux âmes mortes sans se rendre compte. Il en tirera ce premier enseignement: le marcheur, le drogué, le mystique le fou ne sont que les états avancés d’une même révélation.

Détruisez-vous + Vite

«Vite, Zanzibar», Mosset et autres #2


Il faut couper tous les ponts, renverser le saisissement identificatif en un saisissement agressif, qui doit faire de chaque film un point d’interrogation dont la pensée du spectateur sera la seule réponse, ou l’absence de réponse. EN SOMME, CELA SIGNIFIE SIMPLEMENT LA GUERRE.

Le syndrome asthénique

Kira Mouratova


Les deux héros du film ont une réaction diamétralement opposée à l’agression permanente qu’ils subissent de la société. La première, une veuve de cinquante ans, réagit en « cognant » à son tour ceux qui l’agressent. Le second, un enseignant d’une trentaine d’années, souffre de « syndrome asthénique » : sa tactique de fuite consiste à s’endormir chaque fois qu’on l’assaille, jusqu’à ce qu’il ne se réveille plus de ce sommeil irrésistible, dans l’indifférence générale.

Changement de destinée

Kira Mouratova


Une femme du monde tue son amant. Elle cherche à présenter ce crime comme un acte de légitime défense et cache ses relations réelles avec la victime, aussi bien à son mari qu’à son avocat. Celui-ci, au cours de l’enquête, scrute attentivement les circonstances de la tragédie…

Parmi les pierres grises

Kira Mouratova


La mort de sa femme a bouleversé la vie du juge et maintenant, il est obsédé par ses souvenirs. Sa vie actuelle ne lui procure que dépit et irritation. Vasia, son fils, veut s’éloigner de la maison parentale. Valek et Maroussia, enfants de pauvres gens, deviennent ses amis. Avec eux, il se sent parfois heureux et son père lui fait pitié…

Longs Adieux

Kira Mouratova


Evguenia Vassilievna exerce le métier de traductrice. Son mari ayant depuis longtemps quitté le domicile pour se consacrer à ses travaux archéologiques, elle élève seule son fils, Sacha, maintenant adolescent. Mais Evguenia continue à le traiter comme un enfant. Il part passer un été avec son père dans le Caucase et est séduit par l’intelligence et le caractère de celui-ci. Quand il revient chez sa mère, il a changé…

Brèves rencontres

Kira Mouratova


Valentina est responsable du logement au Conseil municipal d’une ville de province. Elle doit faire face à la fois à l’impatience de ceux qui attendent un logement et à la corruption de ceux qui les fabriquent. Elle a un amant géologue, Maxim, qui est surtout soucieux de sa propre liberté. Valentina prend comme femme de ménage une autre et plus jeune maîtresse de Maxim…

L’âge d’or + Lisa & Quentin & Capucine (concert)

La tierce des paumés de Jean-Baptiste Alazard


Titou va avoir quarante ans. Il vit perché dans une bergerie sous les falaises des Corbières à mi-chemin entre la terre et le ciel, entre les cultures viticoles intensives et les parcs éoliens, sans eau courante ni électricité. Avec Soledad, qui habite dans une caravane un peu plus loin, ils fabriquent leur vin, composent leur musique

Alleluia !

La tierce des paumés de Jean-Baptiste Alazard


Il y a un vieux qui nous regarde, là-haut, depuis les montagnes…
On dirait qu’il vit comme avant alors qu’en fait il vit comme après.

La Buissonnière

La tierce des paumés de Jean-Baptiste Alazard


Un pilote et un copilote errent sur des routes perdues en quête d’absolu.