A Lua Platz


dim. 20 juin 2021   20h30
lun. 21 juin 2021   20h30

Pays
France
Année
2018
Langue
VO français
Format
DCP
Durée
97'
Cycle

Jeremy Gravayat

lun. 21 juin 2021,


A LUA PLATZ, Jérémy Gravayat, France, 2018, 97’, Vo, sous-titré français

en présence de Jérémy Gravayat

En Seine-Saint-Denis, des années durant, des familles roumaines cherchent des lieux où vivre. Devenus compagnons de route lors de luttes contre les expulsions, nous fabriquons ce film ensemble, comme autant de maisons ouvertes. Cheminant de villages quittés en bidonvilles, squats et cités, l’intimité de leurs récits se confronte à une banlieue en constante mutation. Des grands ensembles jusqu’au Grand Paris, leurs trajectoires retissent une histoire commune, celle de solidarités habitantes refusant la relégation.

Depuis plus de dix ans, Jérémy Gravayat s’engage à porter la voix de « ceux qui ont eu à se battre pour trouver un logement » et « ceux qui l’ont parfois refusé, par ce qu’ils souhaitent vivre comme ils l’entendaient, par delà les planifications des autorités. » Son film A Lua Platz entre dans une enquête plus vaste sur le territoire de La Courneuve. D’un atlas recueillant les récits intimes et collectifs d’ouvriers, nomades et tziganes aux formes de luttes plus actives contre le pouvoir de l’administration en passant par des ateliers de discussions, c’est une contre-histoire de la banlieue qui s’écrit et continue de s’écrire. Ici le cinéma est un outil. Un outil parmi d’autres pour réinventer les expériences d’habiter.

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Infos pratiques:

Ouverture des portes 20h00. Projection 20h30.

Jauge de la salle réduite à 40 personnes. Pas de réservation possible.

Port du masque obligatoire dans les parties communes du cinéma (caisse, hall, toilettes) et pendant la séance.

Nous vous prions également de nous laisser vos coordonnées (nom, prénom, numéro de téléphone, adresse e-mail).





Avec l'Abominable

Contenu de l’arrivée de la pandémie du Covid-19, ce cycle a été le lieu d’une seule projection. Nous ferons le nécessaire pour le rendre à nouveau possible prochainement, peut-être sous une configuration différente.

Fin des années 90, des initiatives émergent dans le monde et particulièrement en France pour s’approprier les outils de développement argentique que l’industrie cinématographique prenait en charge jusque là. Il est question de faire au moindre coût, de s’éloigner des normes techniques, de faire migrer le savoir de l’usine à un savoir plus précis, plus circonscrit: celui de l’atelier. S’ensuit le passage au numérique. Les laboratoires industriels ferment, délaissent leurs machines à la décharge et les petites structures deviennent « la seule possibilité concrète d’utiliser le support argentique». Parmi elle, il y a l’Abominable, un laboratoire, né en 1996, aujourd’hui logé à La Courneuve, en banlieue parisienne, dans les cuisines d’une école en voie de destruction. S’y trouve réuni tout le matériel permettant le développement et le tirage super-8, 16 et 35mm. Le lieu est avant un tout un outil pour celleux qui désire utiliser ce support, qu’iels viennent de la fiction, du documentaire, des beaux-arts, de la photographie, de l’animation, et d’ailleurs. Des journées d’initiation s’y organisent, visant l’autonomie de chaque adhérent.e.

Pas loin de 300 films ont bénéficié de l’existence de ce lieu et l’origine de ce cycle de projection et de rencontres vient de notre désir d’explorer, rendre visible une partie de ce chantier minoritaire de l’image. Découvrir ce laboratoire, c’est aussi sentir que ces savoirs pratiques donnent lieu à d’autres types de partages, offrent un cadre de réflexion sur les marges du cinéma dominant, sur l’auto-production et de nouvelles formes de vies politiques. Il y a communauté. Il y a résistance. Et cette résistance en croise d’autres. Une lutte conjointe, par exemple, contre les projets urbains du Grand Paris: menace permanente des espaces de vie de certaines communautés précarisées.

Non pas pensés comme un moment de fétichisation du support argentique, ces quelques jours se présentent plutôt comme une occasion de voir combien ce support appelle une diversité de cinémas, pas seulement campés dans le domaine de la pure expérimentation formelle.

De la solidarité et de la galère face aux démolisseur.euse.s des maisons de la Courneuve, en passant par la résistance de cinéastes palestiniens et italiens, par le rythme envoûtant des manifs, de la Maloya et du Rebetiko, par la mémoire des certaines femmes qui ne pouvaient pas parler pour finir enfin s’échouer dans la texture de paysages sous l’occupation. 6 séances comme 6 explorations possibles de notre rapport au monde. Un bloc de 4 jours, qui réunit des cinéaste.s, dont la pratique encore active aujourd’hui, sera éclairée par leur présence généreuse.

Avant ou après des films
des discussion possibles
une fête de soutien le jeudi 12 en collaboration avec Bongo Joe
une cantine ouverte le samedi à 21h et le dimanche à midi
pour un moment populaire et libertaire.