Los Conductos de Camilo Restrepo


mar. 1 mars 2022   20h30
jeu. 3 mars 2022   20h30
ven. 4 mars 2022   20h30
sam. 5 mars 2022   20h30
dim. 6 mars 2022   20h30
lun. 7 mars 2022   20h30
mar. 8 mars 2022   20h30
mer. 9 mars 2022   20h30
jeu. 10 mars 2022   20h30
Réalisation
Camilo Restrepo
Pays
Colombie
France
Année
2020
Langue
ST français
VO espagnol
Cycle

Sortie

mar. 1 mars 2022, Le réalisateur parmi nous!


LOS CONDUCTOS, Camilo Restrepo, France, Colombie, Brésil, 2020, 70’, Vo, sous-titré français

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Il me semble que le courant dominant du Cinéma du monde recherche par l’effet du réel une forme tragique de mettre en évidence les maux qui affligent les sociétés des pays émergents. Cette tragédie récurrente finit malheureusement dans beaucoup de cas par stigmatiser ces mêmes sociétés, les figeant dans un imaginaire qu’on perçoit comme étant la réalité.

Ces quelques lignes, formulées par Camilo Restrepo, concluent un entretien au sujet de son film Los Conductos. Ainsi, à rebours des séries télévisées et des fictions dominantes, Camilo Restrepo creuse une autre voie pour raconter la violence dans la société colombienne. A l’écoute de la vie de Pinky, dissident d’une secte religieuse de Medellin, Camilo choisit d’éplucher son récit.
Première couche ou la rue par le ras: la volonté de décrire précisément les conditions matérielles de cette vie en clandestinité. Dès lors que le fil de cuivre, le tunnel, l’abri, la moto, le pistolet sont les moyens de survie de Pinky, le film ne s’attache à rien d’autre que cette matière.
Deuxième couche ou à chaque trou son ellipse: la furtivité imposée à Pinky dicte la temporalité du film. À savoir que Pinky est souvent planqué et que l’on ne voit ici que des fragments et pas plus. Même, ces bouts de vie n’hésitent pas à se répéter. Temps circulaire à l’image d’une violence qui ne s’arrête pas.
Troisième couche ou le conte diabolique: le recours à la voix-off permet d’accéder aux pensées de Pinky. Désireux de vengeance à l’égard de son gourou comme de la société toute entière, Pinky éprouve ses questionnements du point de vue du mal, aux côtés des damnés, là où la frontière entre justice et injustice s’efface.

À cet entrelacs se joint un recours à l’imaginaire collectif – réveillant notamment la figure du bandit Desquite – par lequel Pinky se laisse guider et entrevoit une possible réparation. Manière aussi d’inscrire le film dans une certaine histoire populaire. Pas celle de la série “Narcos” mais celle où on a laissé de la place aux contradictions et aux ambiguïtés.