NOME de Sana Na N’Hada


sam. 11 mai 2024   19:00
mar. 14 mai 2024   18:30
jeu. 23 mai 2024   20:00
mer. 29 mai 2024   18:30
ven. 7 juin 2024   20:15

Réalisation

Pays
Angola
France
Guinée-Bissau
Portugal
Année
2023
2023
Langue
VOstFR SME
Format
DCP
Durée
117'
Distribution
Collaboration
Cycle

sam. 11 mai 2024, en présence du réalisateur et interprète LSF

jeu. 23 mai 2024, séance présentée avec interprète LSF, buffet en partenariat avec le Vroom


​​Nome n’est pas simplement le nom du personnage principal de ce film, celui qui rejoint la guérilla pour l’indépendance de la Guinée-Bissau. Il incarne tous les autres guérilleros, portant en lui les voix plurielles, les ambiguïtés et les contradictions des parcours révolutionnaires du pays. Le film le suit quittant le village pour éviter le déshonneur d’avoir mis enceinte sa cousine, puis s’engageant dans la lutte, devenant presque un héros, avant de se transformer en celui qu’il n’aurait jamais pensé devenir, corrompu par les jeux de pouvoir.
Un autre récit se superpose au premier en surimpression : un enfant hanté par un fantôme chuchotant à son oreille les temps de l’Histoire, tente de fabriquer un instrument de musique traditionnel, le bombolo, utilisé par les guérilleros pour communiquer secrètement.

Dans Nome, les temporalités se mélangent. Ainsi, le passé résonne dans les présents qui construisent les possibles futurs, et le monde des morts s’invite dans celui des vivants.

Le cinéma est façonné ici avec des vieilles recettes inventives et ludiques : filtres caméra de couleur et de diffusion, nuit américaine, objectif à bokeh déformant, lubrifiant appliqué sur l’objectif, éclairage au miroir, double focale, travelling, steady cam, plans fixes composés, surimpressions, plans composites… Il est aussi éclairé en permanence par le langage du son, qui devient un autre narrateur en rythme, celui du bombolo, mais aussi en musique. La bande originale, composée par Remna Schwarz, fils de José Carlos Schwarz, un musicien populaire militant, nous transporte dans une époque à la fois joyeuse et mélancolique.

Sana Na N’Hada, son réalisateur, qui nous fait l’honneur de sa présence le 11 mai, est le conteur d’une histoire qu’il connaît bien puisqu’il a participé à cette révolution. Embarqué à 16 ans dans la guérilla marxiste d’Amílcar Cabral, mais peu apte au combat, il a rapidement été envoyé à Cuba pour s’y former comme cinéaste, avec quatre autres jeunes Guinéens. Revenu sur place en 1972, il a inlassablement filmé la lutte de ses camarades, puis les premières années de l’indépendance, jusqu’en 1977. Ces images d’archive émergent et déchirent l’écran et se mêlent à la fiction.

Sana Na N’Hada nous narre une fable bien souvent cruelle, celle d’une révolution ratée parce qu’elle a perdu la force de l’enfance, celle qui cherche en creusant dans le bois les sonorités d’un devenir possible qui lie la communauté.