Programme de novembre-décembre


Novembre, décembre! Parmi la vaste filmographie d’Akerman, il y a quelques objets que nous avions laissés de côté et que nous nous sommes finalement décidés à monter. Il y a TOUTE UNE NUIT (1982), qui nous a donné l’opportunité de lire et relire Serge Daney: « De quoi s’agit-il? Akerman imagine qu’une nuit, à Bruxelles (reconnaissable dès le premier plan à la cathédrale Sainte-Gudule), il fait très chaud. Pire: il fait moite. Une de ces nuits d’été qui a le grain du seize millimètres et l’indiscrétion du son direct. A l’heure où ils devraient se coucher, un grand nombre d’hommes et de femmes belges ont le comportement étrange que l’on prête habituellement aux personnages d’un film de SF, deux heures moins le quart avant l’arrivée des effets spéciaux. Il leur sera difficile de dormir et encore plus de dormir seuls. La ville est un boucan de sons hypertrophiés, les cafés répugnent à fermer, un tube italien (L’amore, sat) lancine pour de bon.» Il y a aussi UN JOUR PINA M’ A DEMANDÉ (1983), trace assez extraordinaire de ce qui a pu s’expérimenter dans la compagnie de Pina Bausch. En novembre, on rebranche le cycle cinéma(s) et psychiatrie(s). Sixième chapitre, rendu possible par la complicité de l’ami de Vincent De Roguin, qui nous a mis sur le chemin de ces films. Des choses, dont on n'avait jamais jamais jamais entendu parler. Des choses presque jamais montrées dans notre région alors qu’il s’agit de plus d’une dizaine de films fabriqués tout près, à Lausanne, dans l'hôpital psychiatrique de Cery. Les auteurs et autrices de ces films, ce sont certains patients de l'hôpital, qui se sont réunis en collectif (Groupe cinématographique des patients de Cery). Cette tentative a été menée entre 1959 et 1981, sous l'impulsion notamment du cinéaste vaudois Nag Ansorge, qui a accompagné ce processus de création. Ces films, ce sont des cadeaux, qui nous laissent avec cette merveilleuse sensation: que ce monde, notre monde, est infiniment plus grand, peuplé et riche que ce que la société nous fait voir. En novembre, c’est l’occasion d’une rencontre qu’on rêve depuis longtemps. Avec Léa Morin, à qui on doit beaucoup et nombreux films projetés jusqu’ici. Léa Morin est une chercheuse-passeuse. Elle réédite des textes, restaure des films oubliés, remobilise des cinéastes ignoré.x.e.s. Ses recherches s’orientent vers un cinéma en lutte, un cinéma de décolonisation, un cinéma “contre les récits et modèles autoritaires (coloniaux, étatiques, capitalistes, patriarcaux)”. Nous souhaitions lui donner carte blanche et elle a imaginé une belle constellation de films, au titre assez long: ÉDITER, RESTAURER, ARCHIVER. DU PAPIER, DE L’ENCRE, DE LA PELLICULE ET DES BOÎTES. PRENDRE SOIN DES RÉCITS MULTIPLES ET ABÎMÉS DU CINÉMA. Parmi les voies explorées par Léa dans ce programme, il y aura notamment tout un pan sur le cinéma algérien et tunisien des années 70. L’occasion joyeuse aussi de tisser avec la librairie La Dispersion pour une rencontre avec Wassyla Tamzali, autrice algérienne, qui a dans son livre EN ATTENDANT OMAR GATLATO a creusé, entre autres, l’histoire de la cinémathèque d’Alger dans ses débuts. Dans la continuité de ce qui se tramera avec Léa Morin, il y aura également un cycle consacré au travail de Rabah Aimeur-Zaïmeche, qu’on organise avec Erika Nieva Cunha. Voici les mots d’Erika à propos de son dernier film. « - C’est toujours le pétrole. Après l’avoir vu, impossible de ne pas proposer LE GANG DES BOIS DU TEMPLE de RABAH AMEUR-ZAIMECHE au Spoutnik en ces temps d’apocalypse où toute forme de paix, et surtout de justice semble impossible. Impossible d’écrire ce mini-édito sans penser à la Palestine et à ce que vivent les gazaouis en ce moment-même. Palestine vaincra. Le dernier film de Rabah Ameur-Zaimeche n’est pas un film sur la libération de la Palestine mais c’est bel et bien un film sur l’amour, la fraternité, l’engagement, la fierté, la débrouille, la lutte des classes, la vengeance aussi. Eclairés par les lumières de la ville façon film néo-noir américain, la tragédie rejouée dans LE GANG est vieille comme le monde: les possédants contre les dépossédés. Et comme on avait déjà beaucoup aimé les autres films de RAZ on s’est dit qu’on allait (presque) tous les montrer.» Rabah est franco-algérien, a grandi à la cité des bosquets, à Montfermeil, où il a monté sa propre structure de production et réalise en 2002 son premier film WESH WESH, QU’EST-CE QUI SE PASSE ? Depuis, Rabah continue de semer des films - toujours dans cette même structure - au rythme d’une fois tous les trois ans. La méthode RAZ, c’est déjà d’avoir trouvé sa troupe d’acteur.ice.s, qui semblent pour la plupart issu.e.s des quartiers populaires, dont on ne sait pas très bien s’ils sont amateurs ou professionnels. Une sorte de bande de fidèles, qu’on ne voit - presque - nulle part ailleurs que dans son cinéma, film après film. La méthode RAZ, c’est aussi de se mettre en scène lui-même (à l’exception des deux derniers films). La méthode RAZ, c’est encore de ne jamais faire l’économie du réel, c'est-à-dire de prendre la mesure de toute la brutalité de la société: la police dans WESH WESH, le racisme, les fondamentalismes, la misère au bled, l’exploitation de l’homme par l’homme. Alors, à quel endroit se mettre face à tout cela et comment résister? La réponse - cinématographique - se traduit dans un mélange, assez merveilleux, de rudesse et de douceur. La rudesse, c’est ce vers quoi te pousse irrémédiablement le réel: la vengeance, la prise des armes, la tentation de l’assimilation ou de l’ascension sociale. Au milieu de cela, Rabah campe des personnages qui, tout en se heurtant à ce tragique, s’essaient à fabriquer d’autres récits. Des histoires de sages, de guides bienveillants, remplis d’attention et de douceur envers l’humanité mais aussi la nature. AH ! ET OH ! JOIE ! RAZZZZ SERA LÀ LE 8 DÉCEMBRE ! Ce qui frappe en voyant les films de Rabah, c’est le voisinage évident avec le cinéma de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Dernière occasion ce mois-ci de rencontrer leur travail avec une série de courts-métrages. On renoue également avec la carte blanche à Erika Nieva Cunha. Cette fois, cela prendra la forme d'une discussion participative autour d’une enquête sur le procès des policiers qui ont tué Mike Ben Peter. Réflexion collective animée par le collectif Enquête Critique: un réseau et une plateforme de recherche en sciences sociales autogérée, collective et autonome. Il y a BONGO JOE qui viendra fêter ses 10 ans au Spoutnik, pour un ciné-concert par Ventre de Biche.Nous avons aussi imaginé une collaboration avec la Fanzinothèque genevoise, qui a pris ses quartiers dans les murs de l’Usine, autour du film FANZINAT, réalisé par Laure Bessi, Guillaume Gwardeath et Jean-Philippe Putaud-Michalski Enfin, moment important et nécessaire, au vu du drame qui se joue à Gaza, la venue, à la fin du mois, des rencontres Palestine Filmer C’est Exister. Et et et, en toute fin de saison, fin de notre travail au spoutnix, on aura la joie d’organiser quelques journées-soirées avec toute une foule de camarades marseillai.x.se.s énervé.x.e.s du cinéma!



Rencontre avec Wassyla Tamzali

un programme de Léa Morin


À Alger, dans les années 1970, Wassyla Tamzali et sa bande d’amis fréquentent quotidiennement la Cinémathèque algérienne, espace unique de débats et de cinéphilie au cœur d’Alger. Ils vibrent au rythme des cycles de films, des rencontres avec les cinéastes invités avec un engagement collectif pour un cinéma nouveau. « C’est toujours avec inquiétude, passion (donc amour) que nous nous asseyons dans les salles obscures et attendons des réponses aux questions qu’à tous les instants nous nous posons dans la vie, dans nos rapports aux autres, dans la rue et dans les maisons, nos rapports aux institutions et à nous-mêmes. » Dans son essai SAUVEGARDE (2023), nouvelle préface pour la ré-édition de son livre sur les cinémas algériens et tunisiens EN ATTENDANT OMAR GATLATO (1979), Wassyla Tamzali interroge la jeune femme qu'elle était dans les années 1970 à Alger, ses rêves de révolution, ses amitiés cinématographiques, ses projets inachevés. Elle y parle aussi du cinéma contemporain algérien, de Assia Djebar (« elle a la voix de Delphine Seyrig »), de Jocelyne Saab (« ce petit bout de femme » qui les a tant impressionné), de leurs voyages pour porter la bonne parole de la révolution algérienne et surtout de la Cinémathèque d'Alger ("la scène où nous écrivions le scénario de nos vies, les mettions en scène et les jouions."), laboratoire de la culture post-indépendance.

Repas par Taki Djennane + LA ZERDA de Assia Djebar

un programme de Léa Morin


« Montage des premières images de l’Algérie conquise à partir d’archives, (le film) montre ce processus de dépossession après l’inouïe violence de la conquête, que certains avec raison appellent le projet génocidaire de la France en Algérie. Le peu qui reste des cultures traditionnelles, cérémonies, danses, chants de fête ou de mort, se sont figés dans un folklore de parades (…) Le film montre les ravages du regard de l’autre quand il est celui du colonisateur. La colonisation a plongé le peuple algérien dans un silence sidéral que les bruits et la fureur répétés inlassablement de son histoire ne peuvent combler. Il était urgent d’ inventer nos images. Le cinéma, comme la littérature et la culture en général, avait un rôle majeur dans ce processus de réparation.» W.T.

Ya Franca, Ya Franca de Rabia Teguia + Konan i lé la source de Madeleine Beauséjour

Un programme de Léa Morin


A la fin des années 1970, en parallèle de son travail, Rabia Teguia étudie au département cinéma de l’Université libre de Vincennes, Paris 8. Elle y entreprend la réalisation de son unique film Ya Franca, Ya Franca, conçu comme une revendication personnelle et féministe, un manifeste sur pellicule. « Un court-métrage, pour lequel il m’a fallu une année de travail acharné, à être la réalisatrice, la cuisinière, la porteuse de valise de matos, la « maman » de l’équipe technique. (…) La suite fut longue et difficile. A la rentrée, j’allais constater que les bulldozers n’avaient laissé aucune trace de cet « espace de liberté » de tous les exclus du savoir (qu’était l’Université de Vincennes) ». Le cinéma s’arrête ici pour elle, et les bobines de son film Ya França, Ya França ne sortiront plus de leurs boîtes, avant leur récente numérisation en 2022 par le Polygone Etoilé (Marseille). * Féministe, militante créole, artiste et monteuse, Madeleine Beausejour est à l’origine de la création en France du groupe politique Révolution Afrique (1969) engagé dans la formation des avants gardes révolutionnaires des pays d’Afrique. Elle avait monté une école de formations pour les activistes des foyers d’immigrés de Seine St Denis et a filmé les luttes des foyers pendant des années, mais ne put jamais finir son film. Les kms de pellicules ont disparu. Elle souhaitait également participer à un cinéma révolutionnaire africain. Elle travaille par la suite comme monteuse avec de nombreux cinéastes et ne réalise qu’un film Koman I Lé la source , quelques années avant son décès au début des années 1990. Ce film, conservé à la Cinémathèque de Toulouse, vient d’être numérisé.

Les Ambassadeurs de Naceur Ktari + Nar par l’agence

Un programme de Léa Morin


Poussé par la révolte, suite au meurtre raciste de Djelali Ben Ali (15 ans) en 1971 , le cinéaste tunisien Naceur Ktari (alors étudiant à Paris) va mener une longue enquête dans le quartier parisien de la Goutte d’or, auprès des travailleurs immigrés. De cette recherche documentée va naître le scénario de Les Ambassadeurs, qui suit les scènes du quotidien et les destins enchevêtrés de plusieurs habitant.e.s du quartier qui font face au racisme quotidien. Que ce soit à l’école, dans la rue, au chantier, au bistrot, dans les commerces ou dans les immeubles, les paroles, gestes et regards de l’indifférence font face à ceux de la solidarité et de la colère qui s’installe. Ktari voulait réaliser un film populaire d’incitation à la lutte. Ignoré par les jurys de Cannes sûrement « incommodés par la banalité meurtrière du petit racisme français » selon le critique Ignacio Ramonet, le film remporte le Tanit d'Or aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC 1976) et une mention spéciale à Locarno (1976) . Séance précédée de Nar (Le Feu) 2023, 3 min , un clip d’une chanson du groupe Carte de Séjour (toujours d’actualité) en hommage à Rachid Taha & Mohammed Amini, réalisé par l’agence IM’média

FILMS DU GROUPE CINÉMATOGRAPHIQUE DES PATIENTS DE CERY (1964-1981)

RENCONTRES CINÉMA(S) ET PSYCHIATRIE(S), CHAPITRE 6


En novembre, on rebranche le cycle cinéma(s) et psychiatrie(s). Sixième chapitre, rendu possible par la complicité de l’ami de Vincent De Roguin, qui nous a mis sur le chemin de ces films. Des choses, dont on n'avait jamais jamais jamais entendu parler. Des choses presque jamais montrées dans notre région alors qu’il s’agit de plus d’une dizaine de films fabriqués tout près, à Lausanne, dans l'hôpital psychiatrique de Cery. Les auteurs et autrices de ces films, ce sont certains patients de l'hôpital, qui se sont réunis en collectif (Groupe cinématographique des patients de Cery). Cette tentative a été menée entre 1959 et 1981, sous l'impulsion notamment du cinéaste vaudois Nag Ansorge, qui a accompagné ce processus de création. Ces films, ce sont des cadeaux, qui nous laissent avec cette merveilleuse sensation: que ce monde, notre monde, est infiniment plus grand, peuplé et riche que ce que la société nous fait voir.

TOUTE UNE NUIT

20 FILMS DE CHANTAL AKERMAN


Une nuit. Une femme. ses chaussures à la main, se jette dans les bras d'un homme. Dans un café déserté, un homme, une femme, seuls. Ils se regardent, puis se lèvent. Frappés d'un coup de foudre, ils s'étreignent et dansent à corps perdus.

UN JOUR, PINA A DEMANDÉ

20 FILMS DE CHANTAL AKERMAN


Pendant cinq semaines, Chantal Akerman a suivi Pina Bausch et ses danseurs du Tanztheater Wuppertal à Venise, Milan, Avignon. Au travers de scènes extraites des spectacles, de séquences de répétition et de préparation, la réalisatrice a cherché à évoquer par l’image l’univers artistique et imaginaire de la chorégraphe allemande.

VANIEL CINÉ-CONCERT PAR VENTRE DE BICHE + LA BRUCELLE (djset)

BONGO JOE FÊTE SES 10 ANS


C’est toujours le même décor, toujours les mêmes rues, toujours les mêmes rades et toujours la même zone grise que Luca, alias Ventre de Biche, raconte dans sa musique. De ce paysage, il est aussi bien le protagoniste que l’architecte, prêt à s’engager un cran plus loin dans son voyage au bout de l’ennui. Avec Vaniel, son quatrième album, il revient plus solide et chirurgical que jamais. En affinant le son et en affûtant la plume, mais aussi en explorant une autre de ses influences majeures : plus que la musique de film, le film en lui-même. Vaniel se présente comme une « bande-originale de feuilleton », de ceux qui tiennent en haleine les familles silencieuses à l’heure du repas et poussent les grand-mères à fermer leur porte à double tour en regardant suspicieusement la vie passer à travers le rideau. L’album s’agrémente donc d’une mini-série en six épisodes lorgnant du côté du Twin Peaks de David Lynch, d’Aki Kaurismäki ou encore du film français façon Série Noire... Dans cet univers de France dégénérée, Vaniel, un trentenaire désœuvré, traîne sa présence fantomatique, bras ballants et imper beige, dans les bars et ruelles sombres d’un quartier périphérique de Strasbourg. Sa route croise celle de Marion, une zonarde kleptomane, et l’histoire tourne au vinaigre sous le regard incrédule du Détective Tartine. (D’après P. Labourie – Gonzaï Magazine)

WESH WESH, QU’EST-CE QUI SE PASSE ?

6 FILMS DE RABAH AMEUR ZAÏMECHE


Cité des Bosquets, Seine Saint Denis. À travers le regard de Kamel de retour dans sa cité après avoir purgé une double peine (prison+expulsion), la vie d'un groupe de jeunes adultes confrontés à la décomposition sociale du quartier.

LE GANG DES BOIS DU TEMPLE

6 FILMS DE RABAH AMEUR ZAÏMECHE


« - C’est toujours le pétrole. Après l’avoir vu, impossible de ne pas proposer LE GANG DES BOIS DU TEMPLE de RABAH AMEUR-ZAIMECHE au Spoutnik en ces temps d’apocalypse où toute forme de paix, et surtout de justice semble impossible. Impossible d’écrire ce mini-édito sans penser à la Palestine et à ce que vivent les gazaouis en ce moment-même. Palestine vaincra. Le dernier film de Rabah Ameur-Zaimeche n’est pas un film sur la libération de la Palestine mais c’est bel et bien un film sur l’amour, la fraternité, l’engagement, la fierté, la débrouille, la lutte des classes, la vengeance aussi. Eclairés par les lumières de la ville façon film néo-noir américain, la tragédie rejouée dans LE GANG est vieille comme le monde: les possédants contre les dépossédés. Et comme on avait déjà beaucoup aimé les autres films de RAZ on s’est dit qu’on allait (presque) tous les montrer.»

BLED NUMBER ONE

6 FILMS DE RABAH AMEUR ZAÏMECHE


À peine sorti de prison, Kamel est expulsé vers son pays d’origine, l’Algérie. Cet exil forcé le contraint à observer avec lucidité un pays en pleine effervescence, tiraillé entre un désir de modernité et le poids de traditions ancestrales.

DERNIER MAQUIS

6 FILMS DE RABAH AMEUR ZAÏMECHE


Au fond d'une zone industrielle à l'agonie, Mao, un patron musulman, possède une entreprise de réparation de palettes et un garage de poids-lourds. Il décide d'ouvrir une mosquée et désigne sans aucune concertation l'imam...

LES CHANTS DE MANDRIN

6 FILMS DE RABAH AMEUR ZAÏMECHE


«J'ai découvert Mandrin à l'école primaire à Montfermeil [Seine-Saint-Denis, ndlr], à 9 ans, par la Complainte que nous a apprise notre instituteur, un vieux monsieur à lunettes qui portait encore la blouse. Il fallait la savoir par cœur comme nous apprenions les Fables de La Fontaine. Moi qui venais d'Algérie, je crois que c'est la première fois où, découvrant ce type qui se dresse contre les exploiteurs, j'ai eu envie d'être français. Et d'ailleurs, quand on a tourné en Aveyron, on a retrouvé ce côté farouche, rebelle et accueillant, qui correspond à une certaine identité française, sa meilleure part du moins.» Rabah Ameur-Zaïmeche

HISTOIRE DE JUDAS

6 FILMS DE RABAH AMEUR ZAÏMECHE


« Comme pour un voyage dans le temps, nous traiterons des situations en nous emparant de l’histoire et en bouleversant ses espaces. Notre cinéma oscillera entre la lumière et l’obscurité, la contemplation et l’action, le sentiment et la pensée, la mise en scène et le geste brut. Les évasions, les éclats de rire et de fureur, les chants et les prières nourriront notre narration, sans omettre dans la composition des scènes des moments différents qui n’appartiennent qu’à l’instant, qu’à l’élan. Le principe de cet élan spontané traversera l’histoire de Judas Iscariote comme une échappée liée au corps et au cœur, une louange adressée au mystère. »

RENCONTRE-DISCUSSION AVEC RABAH AMEUR-ZAÏMECHE

6 FILMS DE RABAH AMEUR ZAÏMECHE


Pour terminer le cycle presque-rétrospectif autour de Rabah Ameur-Zaïmeche, nous aurons la joie de l'accueillir et de prendre le temps de discuter de son travail. Travail passionnant, recoupant, entre autres, un infini de questions politiques, sociales, religieuses qui traversent notre époque.

FANZINAT – Passion et histoires des fanzines en France

FANZINOGE – SPOUTNIK ET METRO BEACH


FANZINOGE – SPOUTNIK ET METRO BEACH La fanzinothèque genevoise et le Spoutnik invitent le réalisateur Guillaume Gwardeath pour une journée autour du fanzine, avec la projection du film FANZINAT – Passion et histoires des fanzines en France. FanzinoGE : La Fanzinothèque genevoise : La fanzinothèque est un espace d’accueil ouvert pour la consultation de fanzines, … Continued

ENQUÊTE CRITIQUE: QUAND LA JUSTICE JUGE LA POLICE

BRASIER # 6: CARTE BLANCHE À ERIKA NIEVA CUNHA


Pour ma Xème carte blanche, j’ai décidé d’inviter le Collectif Enquête Critique pour une soirée autour des violences policières et de la notion de justice. Enquête Critique est un réseau et une plateforme de recherche en sciences sociales autogérée, collective et autonome. Nous tentons de concevoir et diffuser des savoirs critiques dans une démarche d’émancipation collective. Nous cherchons à partager le plus largement possible et gratuitement des outils, des méthodes, des modèles et des pistes d’analyse critique. Nous désirons produire du savoir critique pour passer à l’action collective, et pour en finir avec toutes les dominations afin de créer d’autres formes de sociétés plus justes, libres et égalitaires. Nous invitons toute personne intéressée (peu importe si vous êtes formé·exs ou non à la recherche ou si vous étiez présent·exs ou non au procès) à nous rejoindre pour une réflexion collective autour de la notion de justice. La soirée débutera par la projection d’un film documentaire, elle sera suivie d’une présentation de notre démarche d’enquête puis d’une discussion participative sur nos notes d’observation et sur le système judiciaire.

EVERYBODY DANCE TOGETHER


✰✰✰ Dès 19h, repas sur place. De 21h30 à 2h, pour avoir les paillettes aux yeux et le feu aux fesses, nous serons guidéexs par BATARDE INTERNATIONALE – @batarde_internationale –, dj basée à Genève (feel good hip hop et rai'n'b), et MARARA KELLY – @marara_kelly –, artiste et dj brésilienne (Baile Funk et latin club music). ✰✰✰ L'argent récolté sera directement réinvesti dans les activités de l'association et servira notamment à renflouer la caisse de dons d'urgence aux personnes en situation de migration forcée LGBTIQ+ qui en ont le besoin. ✰✰✰ Pendant que la machine étatique et ses longues tentacules continuent d'écraser, de précariser et d'exclure, notre association reçoit les personnes LGBTIQ+ en situation de migration forcée à Genève pour les accompagner dans les obstacles qui se dressent devant elles. S'il paraît difficile d'enrayer la machine à notre échelle, il s'agit d'une part d'améliorer les conditions d'existence et d'accueil des personnes concernées, et d'autre part, de servir de plateforme d'organisation politique par et pour les personnes concernées. Asile LGBTIQ+ c'est aussi un espace d'écoute, d'entraide et de reconstruction de soi. Nous sommes actuellement l'unique association, à Genève, à adresser conjointement racisme, migration, précarisation et questions LGBTIQ+. Seulement, après 4 ans d'existence, nous manquons encore cruellement de ressources pour lutter contre ces mécanismes d'exclusion. Alors, si toi aussi tu kiffes pas les frontières et ses copains oppressifs, rejoins-nous à notre soirée de soutien 𝔼𝕧𝕖𝕣𝕓𝕠𝕕𝕪 𝔻𝕒𝕟𝕔𝕖 𝕋𝕠𝕘𝕖𝕥𝕙𝕖𝕣!

SEMAINE ASYMÉTRIQUE DE MARSEILLE (30.11-03.12) À GENÈVE (14-16.12)


Nous voilà au bout, au bout de notre passage au Spoutnik en tant que programmateurs. On a réfléchi à comment boucler ce qu’on a essayé de tramer pendant quatre ans. Avec l’envie de réunir le monde rencontré durant ces années et de se donner le temps de composer quelque chose collectivement.

LES APATRIDES VOLONTAIRES de Aaron Sievers

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Naître allemand et vivre en France, être allemand et un enfant de la guerre froide et des lois d’exception sont et restent un endroit qui donne une lecture du monde, un regard déchiré... Comment décrire quand le passé a le poids des années de plomb? Quelle joie ressentir quand les proches n’ont pas participé aux idéologies du national-socialisme, par conviction, sans pourtant avoir choisi le maquis ou l’exil... ? Comment dire le soulagement de savoir que le grand-père docteur Sievers n’est pas le médecin Sievers qui a effectué des expériences sur les détenus des camps ? Un film comme un cheminement dans les méandres de ce qui est tu.

CANTINE PAR AURORE

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Dans le cadre de la semaine asymétrique à Genève, vaste programme organisé avec nos ami.x.e.s du Polygone Etoilé (cinéma international de quartier, Marseille) du 14 au 16 décembre, des cantines seront prévues à midi et le soir. En guise d'ouverture, c'est Aurore aux fourneaux!

JOURNAL SYRIOTE de Théo Deliyannis

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Théo (Théo Deliyannis) effectue trois séjours consécutifs sur l’île de Syros, en Grèce, où une partie de sa famille a vécu. L’île lui est bien connue, mais tout s’y transforme, et il décide alors d’enregistrer sous forme de fragments les petites impressions de sa vie quotidienne, de ce qu’il y fait, voit, sent, et touche. De la météo aux chats qui l’attendent au bas de sa porte, de la roche qui s’effrite à la nourriture qui s’évacue, tout est soigneusement retranscrit. Peu à peu, Théo s’enfonce dans l’île...

L’ATELIER DE PEINDRE de Raphaëlle Paupert-Borne et Jean-François Neplaz

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


L’enjeu, dans cet atelier du langage qu’est l’atelier du peintre, n’est pas de découvrir l’œuvre d’un artiste mais, le croisant, de construire avec lui (d’improviser donc) le langage de cet instant. Expérience de l’art contemporain autant que geste cinématographique affirmé, chaque rencontre existe par elle-même autant que dans cet ensemble mosaïque.

FLORILÈGES DE MONTAGES PUBLICS, Cyrielle Faure

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Une série de films montés lors des ateliers Montages publics, dans des centres sociaux de Marseille et dans un Groupe d’Entraide Mutuelle. Quels récits émergent quand les participant·e·s ont une monteuse sous la main pour assembler leurs images personnelles ?

L’AMINTE de Simon Gaillot et Yuna Alonzo

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Benjamin s’inquiète pour son troupeau depuis qu’Aminte, son apprenti, préfère rêver au pied des arbres. Aminte voudrait vivre en Arcadie où Silvie n’aimerait que lui. Même si ses amis Tirsis et Dafné tentent de l’aider, seul le dieu Amour le pourrait vraiment...

QUE QUELQUE CHOSE VIENNE de Mathilde Girard

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


À Paris, à l’heure du couvre-feu, on s’attarde et on s’empresse dans la rue, avant de rentrer chez soi. Le matin, une personne se réveille seule et écoute les messages qu’on lui laisse. La nuit, une femme raconte les symptômes d’une maladie étrange à un chauffeur de taxi. Les récits se déplient et se touchent, dans l’attente que quelque chose vienne.

MARINALEDA de Louis Séguin

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Juillet. Sastefanus et Kyrie font du stop sur les routes de Corrèze. Leur objectif: rejoindre Marinaleda, un village autogéré au cœur de l’Andalousie. Ils n’avancent pas beaucoup... jusqu’à ce que Lise les accueille dans sa voiture. Mais sont-ils vraiment de simples auto-stoppeurs?

CANTINE PAR LUCIE

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Dans le cadre de la semaine asymétrique à Genève, vaste programme organisé avec nos ami.x.e.s du Polygone Etoilé (cinéma international de quartier, Marseille) du 14 au 16 décembre, des cantines seront prévues à midi et le soir. PRIX LIBRE

CANTINE PAR JONAS

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Dans le cadre de la semaine asymétrique à Genève, vaste programme organisé avec nos ami.x.e.s du Polygone Etoilé (cinéma international de quartier, Marseille) du 14 au 16 décembre, des cantines seront prévues à midi et le soir. PRIX LIBRE

PLEINE NUIT de Manon Coubia

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


2022. Un matin, des gendarmes délimitent un périmètre de sécurité au bord d’un lac, devant le chalet familial où Louison est venue pour les vacances. Des armes de la seconde guerre ont été détectées par des plongeurs. La grand-mère de Louison serait impliquée. 1945. Rattachée au groupe Francs Tireurs et Partisans, elle a, avec d’autres de ses camarades, refusé de rendre les armes.

PASSE-PAROLE de Mario Valero

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Chronique fragmentée d’une bande de copaines entre mars 2019 et l’été 2020, assemblant des archives documentaires personnelles et des séquences de fiction. Un fait divers lance le film : le 8 mars 2019, deux femmes sont retrouvées mortes dans le lac du Parc Montsouris. Au fil des mois, de bouche à oreille, cette histoire se transforme, la bande aussi.

LE MONDE D’EN HAUT – NOTES POUR UN FILM SUR DAVOS de Raphaël Lefèvre et Maxence Vassilyevitch

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


En mai et en septembre 2023, nous avons effectué autour d’un hôtel, ancien sanatorium ayant inspiré La Montagne magique de Thomas Mann, des repérages en vue d’un portrait kaléidoscopique de la ville de Davos, station alpine prisée des élites internationales où, des lieux de cure de la Belle Époque au Forum Économique Mondial en passant par la présence nazie, s’est noué un lien singulier avec la marche du monde.

IMPRESSIONS, les enfants du ditep l’essor Jean Paquevent avec Nathalie Hugues et Nicola Bergamashi

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Pendant deux ans, entre le début de l’automne et le début de l’hiver, nous avons rencontré des enfants. Nous avons habité une maison dans le parc, parmi les maisons où habitent les enfants. On leur a dit: «Les enfants, c’est possible de faire des films. Voilà la caméra et voilà le micro.» Et c’est ce qu’on a fait. Les enfants ont fait des films dans le parc, dans les maisons du parc et un peu au-delà du parc.

CANTINE PAR XAVIER

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Dans le cadre de la semaine asymétrique à Genève, vaste programme organisé avec nos ami.x.e.s du Polygone Etoilé (cinéma international de quartier, Marseille) du 14 au 16 décembre, des cantines seront prévues à midi et le soir. PRIX LIBRE

VAGUES À L’IMAGE de Noa Roquet, Quentin Despland, Christelle, Adoniz, Mike, Axelle Mutlu, Raphaël Dalmais, Franco

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Pendant une année, une cinéaste mène un atelier artistique à la fondation Trajets, entreprise sociale qui accompagne les personnes vivant avec des troubles psychiques à Genève. Notre projet donne naissance à des performances musicales: dans des décors que nous avons dessinés, nous tentons une formulation poétique de l’énigme que représente chacun d’entre nous. Les images prennent vie, les langues se délient et le groupe se soude. Nous tournons en studio, en extérieur et filmons également nos rencontres.

WADI JHANNAM (LA VALLÉE DE L’ENFER) de Zoé Filloux

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Hicham habite à Beyrouth, il est botaniste. Dès qu’il peut, il s’en va travailler au nord du Liban, dans la Vallée de l’Enfer. Là bas, il recense les plantes dans l’espoir de les protéger. Avant de partir, en marchant, pendant les pauses, il me raconte son métier. Quand Hicham raconte les plantes, ses histoires entrent en résonance avec celles d’un pays en crise.

SUR UNE PENTE AVANT LE SABLE de Zoé Damez

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


En marchant sur une plage, je me suis dit qu’il fallait que j’aille voir à la source du sable. J’ai remonté l’eau pour parvenir jusqu’à la pierre. Je suis arrivée par le nord, par les gorges d’une rivière sombre, face à moi: une colline de granite.

CANTINE PAR JOAQUIM

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Dans le cadre de la semaine asymétrique à Genève, vaste programme organisé avec nos ami.x.e.s du Polygone Etoilé (cinéma international de quartier, Marseille) du 14 au 16 décembre, des cantines seront prévues à midi et le soir. PRIX LIBRE!

5 COURTS MÉTRAGES DU GROUPE CINÉMATOGRAPHIQUE DES PATIENTS DE CERY

SEMAINE ASYMÉTRIQUE


Ces films ont été fabriqués à Lausanne, à l’hôpital psychiatrique de Cery. Les auteurs et autrices sont certains patient·e·s de l’hôpital, qui se sont réunis en collectif. Cette tentative a été menée entre 1959 et 1981, sous l’impulsion notamment du cinéaste vaudois Nag Ansorge, qui a accompagné ce processus de création. Ces films, ce sont des cadeaux, qui nous laissent avec cette merveilleuse sensation: que ce monde, notre monde, est infiniment plus grand, peuplé et riche que ce que la société nous fait voir.

CANTA – BAL DE FIN D’ANNÉE


En septembre 2022, il y a eu Canta, moment passé dans les vignes du domaine du Chambet autour de la musique et la culture occitane. Aujourd’hui, on souhaite poursuivre cet élan chez nos ami.x.e.s de la ferme de la Touvière. Cette fois, on aura la joie d’avoir à nos côtés deux musiciens venant des montagnes de l'Apennin, au nord de l’Italie. Stefano Valla joue du piffero, sorte de hautbois au son merveilleux, aussi festif que tragique. Nicolò Mandirola joue de l’accordéon. Ils chantent parfois. Les deux musiciens s’attachent à faire perdurer le répertoire traditionnel de leur région. Ils jouent régulièrement lors de festivités populaires, carnavals et autres bals. Au cœur de tout cela, il y a la danse. Leur musique, on l’a découverte grâce à Léah, dans la voiture, sur les routes du Piémont. Elle nous a ému. Et il y a eu tout de suite le désir de la faire entendre ici, ensemble. On doit beaucoup à l’amie Leah, qui nous accompagne depuis longtemps dans nos rêves de musique et de bouffe italienne. Leah chante aussi, avec Géraldine au bandonéon. Elles seront avec nous. Tout au long de l’après-midi-soirée, il y aura de la raclette et on préparera un minestrone avec qui veut bien. La musique, les repas, la danse, les présences, on imagine cela ininterrompu du début à la fin.

APPEL À PROJETS: MANDAT DE GESTION ARTISTIQUE ET ADMINISTRATIVE – 2024-2028


Les deux programmateurs repassent le flambeau! Gestion artistique et administrative du Cinéma Spoutnik – Mandat de deux ans, renouvelable une fois – Un taux de travail de 120%*, à répartir entre deux personnes idéalement * Une part bénévole est à considérer dans le mandat – Choix des nouveaux·elle·x·s permanent·x·e·s début mars 2024 – Entrée en fonction début mars 2024 et passation de mars à avril 2024 – Début de la nouvelle programmation le 1er mai 2024 – La candidature est également ouverte aux membres actuel·x·le·s de l’association Spoutnik Délai de dépôt du dossier: 15 février 2024 Le dossier devra parvenir par mail en version pdf à l’adresse : cinema@spoutnik.info