LE GANG DES BOIS DU TEMPLE


jeu. 16 nov. 2023   20h30
ven. 17 nov. 2023   20h30
dim. 19 nov. 2023   17h00
jeu. 23 nov. 2023   20h30
mar. 28 nov. 2023   20h30
jeu. 30 nov. 2023   20h30
mar. 5 déc. 2023   20h30
jeu. 7 déc. 2023   20h30
ven. 8 déc. 2023   19h00
Cycle

6 FILMS DE RABAH AMEUR ZAÏMECHE

ven. 8 déc. 2023, en présence de Rabah Ameur-Zaïmeche

ven. 17 nov. 2023, GRÈVE INTERNATIONALE POUR LA PALESTINE. PROJECTION ANNULÉE! Ce vendredi 17, le spoutnik rejoint l'appel à une grève internationale pour la Palestine et pour un cesser-le-feu immédiat à Gaza.


LE GANG DES BOIS DU TEMPLE, Rabah Ameur-Zaïmeche, France, 2023, 113’

JE 16, VE 17, JE 23, MA 28, JE 30 NOVEMBRE / MA 5, JE 7 DÉCEMBRE, 20H30
DI 19 NOVEMBRE, 17H00
VE 8 DÉCEMBRE, 19h00, en présence de Rabah Ameur-Zaïmeche

« – C’est toujours le pétrole.
Après l’avoir vu, impossible de ne pas proposer LE GANG DES BOIS DU TEMPLE de RABAH AMEUR-ZAIMECHE au Spoutnik en ces temps d’apocalypse où toute forme de paix, et surtout de justice semble impossible. Impossible d’écrire ce mini-édito sans penser à la Palestine et à ce que vivent les gazaouis en ce moment-même. Palestine vaincra. Le dernier film de Rabah Ameur-Zaimeche n’est pas un film sur la libération de la Palestine mais c’est bel et bien un film sur l’amour, la fraternité, l’engagement, la fierté, la débrouille, la lutte des classes, la vengeance aussi. Eclairés par les lumières de la ville façon film néo-noir américain, la tragédie rejouée dans LE GANG est vieille comme le monde: les possédants contre les dépossédés. Et comme on avait déjà beaucoup aimé les autres films de RAZ on s’est dit qu’on allait (presque) tous les montrer.» Erika Nieva Da Cunha

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Un militaire à la retraite vit dans le quartier populaire des Bois du Temple. Au moment où il enterre sa mère, son voisin Bébé, qui appartient à un groupe de gangsters de la cité, s’apprête à braquer le convoi d’un richissime prince arabe…

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Le film de genre, comme souvent pour RAZ, aide à raconter les choses. Ici c’est un polar et même un film de casse avec préparatifs, passage à l’action, succès, vengeances et conséquences : tout un tas d’aventures bien menées, à leur rythme. Le gang du titre – avec ses sept voyous locaux, branques et glorieux, assez sublimes sans avoir à en faire trop (joués, avec le goût du jeu, par Philippe Petit, Kenji Meunier, Salim Ameur-Zaïmeche, Kamel et Rida Mezdour, Nassim Zazoui, Sylvain Grimal), inspirés paraît-il des vrais auteurs de ce réel exploit – y attaque le van d’un «richissime prince arabe» (Mohamed Aroussi, son inquiétante et mutique souveraineté, entre réalisme et grosse blague – encore ce goût du jeu – en attendant sa folle scène de danse sur le post-raï de Sofiane Saidi). Ils raflent le gros pactole qu’il contient, croyant ne jamais se faire rattraper par l’héritier et ses sbires. Hold-up délicat Toute l’histoire sera racontée, c’est promis, avec ses péripéties. Mais à la manière propre du film, de son auteur, de la bande d’acteurs (des hommes, surtout, beaucoup et comme toujours. C’est son univers, masculin pas mascu, ce qu’il préfère filmer – sauf Marie Loustalot, en femme de braqueur inquiète) qui autour de lui s’affaire et se mobilise. Manière qui atteint ici une transparence très limpide : donner à la séquence, à chaque fois, le bon flottement qui lui convient, la place (espace et temps) pour se délayer, se laisser voler un peu de simple présence, de libre parole, de chorégraphie spontanée. En sortant du film, on se souvient de la mythique chanteuse bretonne Annkrist qui chante longuement le texte perçant de la Beauté du jour à l’enterrement de la mère de M. Pons, des dialogues absolument tendres fusant entre les sept malfrats, héros et antihéros prolétaires, radieux parce qu’aimés par le film, et aimés autant que les ciels, les enfants, les nuages, les feux des voitures dans la nuit, les espoirs et les désespoirs, les destins possibles et impossibles, les cités réelles et imaginaires, tout ce qui les environne et qui passe dans les mailles du Gang des Bois du Temple. Ce film est comme un hold-up délicat, comme une lutte à mort câline, comme une tragédie qui y croirait encore, dur comme fer, rien que pour venger ses personnages, et tous ceux pour lesquels ils se tiennent en riant, tous ceux pour lesquels ils tombent. (Luc Chessel)





6 FILMS DE RABAH AMEUR-ZAÏMECHE

6 FILMS DE RABAH AMEUR-ZAÏMECHE

Dans la continuité de ce qui se tramera avec Léa Morin, il y aura également un cycle consacré au travail de Rabah Aimeur-Zaïmeche, qu’on organise avec Erika Nieva Cunha. Voici les mots d’Erika à propos de son dernier film.

« – C’est toujours le pétrole.
Après l’avoir vu, impossible de ne pas proposer LE GANG DES BOIS DU TEMPLE de RABAH AMEUR-ZAIMECHE au Spoutnik en ces temps d’apocalypse où toute forme de paix, et surtout de justice semble impossible. Impossible d’écrire ce mini-édito sans penser à la Palestine et à ce que vivent les gazaouis en ce moment-même. Palestine vaincra. Le dernier film de Rabah Ameur-Zaimeche n’est pas un film sur la libération de la Palestine mais c’est bel et bien un film sur l’amour, la fraternité, l’engagement, la fierté, la débrouille, la lutte des classes, la vengeance aussi. Eclairés par les lumières de la ville façon film néo-noir américain, la tragédie rejouée dans LE GANG est vieille comme le monde: les possédants contre les dépossédés. Et comme on avait déjà beaucoup aimé les autres films de RAZ on s’est dit qu’on allait (presque) tous les montrer.»

Rabah est franco-algérien, a grandi à la cité des bosquets, à Montfermeil, où il a monté sa propre structure de production et réalise en 2002 son premier film WESH WESH, QU’EST-CE QUI SE PASSE ? Depuis, Rabah continue de semer des films – toujours dans cette même structure – au rythme d’une fois tous les trois ans. La méthode RAZ, c’est déjà d’avoir trouvé sa troupe d’acteur.ice.s, qui semblent pour la plupart issu.e.s des quartiers populaires, dont on ne sait pas très bien s’ils sont amateurs ou professionnels. Une sorte de bande de fidèles, qu’on ne voit – presque – nulle part ailleurs que dans son cinéma, film après film. La méthode RAZ, c’est aussi de se mettre en scène lui-même (à l’exception des deux derniers films). La méthode RAZ, c’est encore de ne jamais faire l’économie du réel, c’est-à-dire de prendre la mesure de toute la brutalité de la société: la police dans WESH WESH, le racisme, les fondamentalismes, la misère au bled, l’exploitation de l’homme par l’homme. Alors, à quel endroit se mettre face à tout cela et comment résister? La réponse – cinématographique – se traduit dans un mélange, assez merveilleux, de rudesse et de douceur. La rudesse, c’est ce vers quoi te pousse irrémédiablement le réel: la vengeance, la prise des armes, la tentation de l’assimilation ou de l’ascension sociale. Au milieu de cela, Rabah campe des personnages qui, tout en se heurtant à ce tragique, s’essaient à fabriquer d’autres récits. Des histoires de sages, de guides bienveillants, remplis d’attention et de douceur envers l’humanité mais aussi la nature.
Tom et Nathan