BLED NUMBER ONE


dim. 26 nov. 2023   17h00
Cycle

6 FILMS DE RABAH AMEUR ZAÏMECHE

BLED NUMBER ONE, Rabah Ameur-Zaïmeche, 97 min France, Algérie, 2006

DI 26 NOVEMBRE, 17H00

À peine sorti de prison, Kamel est expulsé vers son pays d’origine, l’Algérie. Cet exil forcé le contraint à observer avec lucidité un pays en pleine effervescence, tiraillé entre un désir de modernité et le poids de traditions ancestrales.





6 FILMS DE RABAH AMEUR-ZAÏMECHE

6 FILMS DE RABAH AMEUR-ZAÏMECHE

Dans la continuité de ce qui se tramera avec Léa Morin, il y aura également un cycle consacré au travail de Rabah Aimeur-Zaïmeche, qu’on organise avec Erika Nieva Cunha. Voici les mots d’Erika à propos de son dernier film.

« – C’est toujours le pétrole.
Après l’avoir vu, impossible de ne pas proposer LE GANG DES BOIS DU TEMPLE de RABAH AMEUR-ZAIMECHE au Spoutnik en ces temps d’apocalypse où toute forme de paix, et surtout de justice semble impossible. Impossible d’écrire ce mini-édito sans penser à la Palestine et à ce que vivent les gazaouis en ce moment-même. Palestine vaincra. Le dernier film de Rabah Ameur-Zaimeche n’est pas un film sur la libération de la Palestine mais c’est bel et bien un film sur l’amour, la fraternité, l’engagement, la fierté, la débrouille, la lutte des classes, la vengeance aussi. Eclairés par les lumières de la ville façon film néo-noir américain, la tragédie rejouée dans LE GANG est vieille comme le monde: les possédants contre les dépossédés. Et comme on avait déjà beaucoup aimé les autres films de RAZ on s’est dit qu’on allait (presque) tous les montrer.»

Rabah est franco-algérien, a grandi à la cité des bosquets, à Montfermeil, où il a monté sa propre structure de production et réalise en 2002 son premier film WESH WESH, QU’EST-CE QUI SE PASSE ? Depuis, Rabah continue de semer des films – toujours dans cette même structure – au rythme d’une fois tous les trois ans. La méthode RAZ, c’est déjà d’avoir trouvé sa troupe d’acteur.ice.s, qui semblent pour la plupart issu.e.s des quartiers populaires, dont on ne sait pas très bien s’ils sont amateurs ou professionnels. Une sorte de bande de fidèles, qu’on ne voit – presque – nulle part ailleurs que dans son cinéma, film après film. La méthode RAZ, c’est aussi de se mettre en scène lui-même (à l’exception des deux derniers films). La méthode RAZ, c’est encore de ne jamais faire l’économie du réel, c’est-à-dire de prendre la mesure de toute la brutalité de la société: la police dans WESH WESH, le racisme, les fondamentalismes, la misère au bled, l’exploitation de l’homme par l’homme. Alors, à quel endroit se mettre face à tout cela et comment résister? La réponse – cinématographique – se traduit dans un mélange, assez merveilleux, de rudesse et de douceur. La rudesse, c’est ce vers quoi te pousse irrémédiablement le réel: la vengeance, la prise des armes, la tentation de l’assimilation ou de l’ascension sociale. Au milieu de cela, Rabah campe des personnages qui, tout en se heurtant à ce tragique, s’essaient à fabriquer d’autres récits. Des histoires de sages, de guides bienveillants, remplis d’attention et de douceur envers l’humanité mais aussi la nature.
Tom et Nathan