By repetition, you start noticing details in the landscape


ven. 20 déc. 2019   19H

Réalisation










Pays
États-Unis
Suisse
Langue
sans dialogues
VO anglais
VO français
Format
16mm
Durée
150'
Cycle

Projection de courts métrages 16mm

By repetition, you start noticing details in the landscape a lieu du 14 décembre 2019 au 19 janvier 2020 dans l’espace d’exposition du Commun (BAC) à Genève. Accueillant la participation exceptionnelle du compositeur américain Terry Riley, ce projet interdisciplinaire présente les œuvres, les films et les archives de près de cinquante artistes des années 1960 à nos jours, rassemblés autour des questions de paysage, de répétition et de communauté.

En écho à l’exposition, le Cinéma Spoutnik accueille une soirée de cinéma expérimental et élargi, associant films historiques des années 1960 et 1970 et interventions contemporaines. À l’instar de la genevoise Maya Corboud, certain·e·s artistes et cinéastes démontrent ici la volonté de déborder l’écran pour privilégier une forme de poésie plurielle. Le film est ainsi pensé spectacle multimédia, performance live, ou happening dont la théâtralité visuelle et sonore est en constante mutation. Les œuvres de Jordan Belson, John Whitney ou Tony Conrad, relèvent elles d’une manière de penser le cinéma selon l’une de ses caractéristiques les plus fondamentales: un art de la lumière. Les spectateur·rice·s et auditeur·rice·s sont invité·e·s à voir la musique autant qu’écouter la couleur, dans une perception synesthésique, comme dans les films de Vidya Gastaldon, Bruce Conner, Stephen Beck. La soirée se conclut sur une installation-performance audiovisuelle du duo genevois Biblioteq Mdulair, accompagné par le collectif fribourgeois [ a n y m a ].

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Illuminated music II & III
Stephen Beck, 1972-1973, couleur, son, 27’50’’
Musique composée et interprétée par Warner Jepson
Courtesy of Electronic Arts Intermix, New York

Dans cette série de vidéos, créées sur le Beck Direct Synthesizer, un instrument de l’invention de Stephen Beck, l’artiste recrée visuellement la spontanéité du jazz improvisé. Nées d’une session live avec le musicien et compositeur Warner Jepson, ces vidéos évoquent des formes abstraites, aussi bien musicales que visuelles. Ces vidéos sont considérées comme des classiques dans l’expérimentation audiovisuelle.

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Allures
Jordan Belson, 1961, 16mm, couleur, son, 7’45’’
Son par Jordan Belson et Henry Jacobs
Courtesy: Center for Visual Music

Allures est une métaphore de la création. Le film met en scène une série d’interpénétration d’images et de motifs, créés par Jordan Belson pour les Vortex Concerts à San Francisco (1959-60). Belson considérait son film comme étant « une combinaison de structures moléculaires et d’évènements astronomiques, se mêlant à des phénomènes subjectifs et subconscients, le tout ayant lieu simultanément, et se transformant, en un sens, de la matière vers l’esprit ».

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Samadhi
Jordan Belson, 1967, 16mm (transféré en numérique), couleur, son, 5min
Son par Jordan Belson
Courtesy: Center for Visual Music

Samadhi évoque l’état extatique atteint par le méditant, lorsque la conscience individuelle se fond dans celle de l’Universel. Belson espérait que son film, avant tout une œuvre de cinéma abstrait inspirée par le yoga et le bouddhisme, puisse évoquer ce que représente l’expérience réelle du Samadhi.

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Another Void
Paul Clipson, 2012, Super 8mm, couleur, 10’05 ».
Musique de Jefre Cantu-Ledesma
Courtesy Canyon Cinema, San Francisco

Paul Clipson propose des voyages métaphysiques et lyriques, dans lesquels les notions d’espace, de lumière, de couleur, d’ombre et de temps s’entremêlent dans des formes multiples et inattendues. Ses films sont des expériences immersives et des « exploration[s] visuelle[s] du moment ». L’intuition, l’improvisation, la juxtaposition, le collage, la surexposition, la saturation et le flux de conscience sont les constituants clés de sa méthodologie. Ces éléments lui servent de chemins vers la révélation et permettent la mise à jour de mécanismes subconscients. Il est connu pour ses collaborations avec des artistes sonores et musiciens, tels Liz Harris (Grouper), Sarah Davachi, Jefre Cantu-Ledesma, Joshua Churchill, or Gregg Kowalsky, dont les techniques d’improvisation et d’expérimentation avec le son ont inspiré son travail de manière significative. Paul Clipson est décédé en février 2018. Quatre de ses films sont présentés dans ce programme.

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Looking for mushrooms
Bruce Conner, 1959 – 67/1996, 16mm, couleur, son, 14’30’’
Musique composée et interprétée par Terry Riley (Poppy Nogood and the Phantom Band, 1968)
Courtesy: Conner Family Trust and Kohn Gallery, Los Angeles

Looking for mushrooms est le premier film couleur de Bruce Conner. Il consiste en des séquences tournées alors qu’il vivait au Mexique (1961-62), ainsi que des images produites par lui et Jean Conner à San Francisco. Ce film est un journal méditatif et psychédélique documentant un voyage dans le Mexique rural, alors qu’ils déambulent dans les collines, cherchant de la psilocybine, ou des champignons magiques, parfois en compagnie de Timothy Leary.

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Mea culpa
Bruce Conner, 1981, 16mm, noir et blanc, son, 5min
Musique par David Byrne et Brian Eno (de My Life in the Bush of Ghosts, 1981)
Courtesy Conner Family Trust and Kohn Gallery, Los Angeles 

À partir du milieu des années 1970, Bruce Conner s’est immergé dans la scène musicale émergente de son temps et a collaboré, en tant que cinéaste pour des clips, mais aussi en tant que photographe avec des groupes Punk, comme Devo. Pour cette première collaboration avec David Byrne (Talking Heads) et Brian Eno, Conner a utilisé des images issues de films éducatifs afin de créer des vidéos pour l’album-concept My Life in the Bush of Ghosts, une suite d’images rythmiquement austère.

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Straight and Narrow
Tony Conrad & Beverly Grant, 1970, 16mm, couleur, son, 10’
Musique de Terry Riley et John Cale
Courtesy Canyon Cinema, San Francisco

Straight and Narrow est une étude subjective de couleur et de rythme visuel. Bien que réalisé en noir et blanc, le mouvement rapide et hypnotique des images programme une expérience hallucinatoire de toute une gamme d’effets colorés. Straight And Narrow emploie le phénomène de l’effet flicker (stroboscopique) non pas comme une fin en soi, mais comme producteur d’autres expériences. Les images sont ici utilisées en tant que vibrations, créant une impression de mouvement et de texture singulière.

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Au sujet d’un hasard heureux
Maya Corboud, 2019, 16mm / bandes magnétiques / interprètes, 20’

L’artiste et cinéaste genevoise Maya Corboud présente une intervention combinant film, musique et texte, pour pellicule, interprètes et bandes magnétiques. Son travail est marqué par un intérêt pour la trace, les correspondances formelles, le corps et le territoire.

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Visionium
Vidya Gastaldon, 2019, numérique, couleur, son, 7’ 59
Musique d’Alexandre Joly
Courtesy Wilde Gallery, Genève

Visionium est une méditation-expérience visuelle intense, construite à partir de plusieurs centaines de dessins de formes géométriques abstraites et colorées se déployant dans une trame. La vision du·de la spectateur·trice se concentre naturellement sur l’activité du centre, mais elle est soumise aux changements, permanents et évidents sur certains aspects, et imperceptibles sur d’autres. Accompagné par la musique hypnotique et fusionnelle d’Alexandre Joly, le film propose une spatialisation de la conscience.

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Bent Time
Barbara Hammer, 1983, 16mm, couleur, son, 22’
Musique de Pauline Oliveros (Rattlesnake Mountain, 1982)
© Tous droits réservés par les artistes / Autorisation de Light Cone

« Bent Time est influencé par le fait que des scientifiques ont découvert que les rayons lumineux se courbent aux abords extérieures de l’univers, ce qui les a menés à théoriser le fait que le temps se courbe également. Une observation depuis un point de vue unique traversant les États-Unis à travers un accélérateur linéaire – un dispositif de destruction de particules – permettrait de voyager dans des lieux chargés d’énergie tels que le calendrier lunaire du Chaco Canyon, au Nouveau Mexique, le site des cultures du Ohio Valley Mound, le Golden Gate et les Brooklyn Bridges, et au-delà. Inspirée par cette idée, j’ai employé une lentille 9mm à très grand angle, une image filmique par pied d’espace physique, afin de simuler le concept de courbure du temps ». — Barbara Hammer

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My Name is Oona
Gunvor Nelson, 1969, 16mm, noir et blanc, son, 10’
Courtesy Canyon Cinema, San Francisco

My Name is Oona restitue l’accès à la conscience d’une jeune fille, à travers les fragments filmiques, fascinants et lyriques, de plans intimes et d’expérimentations visuelles explorant l’environnement naturel. Le son est structuré en boucles rythmiques répétitives et plonge le public dans l’expérience d’un enfant répétant son nom, vers une incantation magique, un conte, entre technologie et subjectivité.

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Matrix III
John Whitney, 1972 16mm, couleur, son, 10’ 35’’
Musique de Terry Riley (Poppy Nogood and the Phantom Band, 1968)
Courtesy of Whitney Edition LLC, Los Angeles, California

Pionnier du cinéma abstrait et de l’animation par ordinateur, John Whitney Sr a collaboré avec Alfred Hitchcock pour ses effets spéciaux, ainsi qu’avec Charles Eames et Buckminster Fuller pour des expériences de cinéma étendu à l’architecture. Entre 1966 et 1969, il a bénéficié d’une résidence chez IBM, et Matrix III, sorte de mandala électronique en évolution constante, a été produit à la suite de ses premiers essais avec les machines puissantes auxquelles il avait alors eu accès. Les animations, qui se composent et se décomposent sans cesse au son des improvisations de Terry Riley, forment alors une œuvre majeure en termes de synesthésie: la lumière, les formes et les sons se fondent, proposant une immersion hypnotique, un voyage cosmique.

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John Cage Mushroom Hunting in Stony Point
Jud Yalkut, 1973, 16mm, couleur, silencieux, 8’
Courtesy Jud Yalkut and Film-Makers Cooperative, New York

John Cage Mushroom Hunting in Stony Point, de Jud Yalkut est composé d’impressions filmiques montrant le compositeur John Cage cueillant des champignons près de chez lui, à Stony Point, dans l’État de New York. Il visite sa maison pour la dernière fois, irradiant d’affection pour ses amis, achetant des fruits et des légumes au marché avant de retourner en ville, à New York.

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