Variety de Bette Gordon


jeu. 24 févr. 2022   19h00
ven. 25 févr. 2022   20h30
sam. 26 févr. 2022   20h30
dim. 27 févr. 2022   17h00
lun. 28 févr. 2022   20h30

Réalisation
Bette Gordon
Pays
États-Unis
Année
1983
Langue
ST français
VO anglais
Durée
100'
Cycle

ON RÉOUVRE!

VARIETY, Bette Gordon, USA, 1983, 100’, Vo, sous-titré français

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JE 24
Repas par Margaux à 19h00 pour la réouverture!
Film à 20h30

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Imaginé par Bette Gordon comme une lettre d’amour à Laura Mulvey, Variety (1983) arrive quelques années après la parution du célèbre article de la théoricienne américaine, Visual pleasure and narrative cinema (1975), dans lequel elle démontre comment «la société patriarcale a structuré la forme du film de cinéma». À savoir que l’acte de regarder, désirer et fantasmer est dans le cinéma dominant systématiquement réservé aux hommes alors que les femmes sont cantonnées au rôle passif d’être regardées, désirées et fantasmées. Suivant les préceptes de Mulvey, la cinéaste renverse ce paradigme, tout en prenant soin de laisser se dérouler le récit dans des lieux dont les codes sont édictés par des hommes. Soit les cinémas pornos, les cabines de strip-tease, les casinos, les motels et les bars comme des endroits conçus pour satisfaire le plaisir masculin.

Christine, la trentaine, fauchée, s’abandonne à un boulot de caissière dans un cinéma porno de Manhattan. Plutôt que de subir ce travail et être la proie de tous les regards, Christine en fait le point de départ d’une exploration de ses désirs. Elle s’introduit dans la salle de cinéma et se sert des images comme base d’histoires érotiques qu’elle raconte à son ami. Elle prend en filature celui qui lui propose un rencard. Elle vole des posters, des magazines et se forge une nouvelle identité dans l’intimité de sa chambre. La trajectoire de Christine est également rendue possible par la sororité retrouvée régulièrement dans un bar. Au comptoir, c’est Nan Goldin, photographe de l’underground new yorkais, qui sert des bières et accueille ses amies qui témoignent de leur condition féminine dans des scènes quasi documentaires. Cet ancrage dans le réel débarrasse le film des enjeux narratifs traditionnels pour ouvrir une autre voie. Si le film laisse présager la piste de l’enquête comme fil conducteur, Bette Gordon et son personnage la déjouent sans cesse en préférant les déambulations urbaines et la recherche de soi.