Bette Gordon




Variety de Bette Gordon

ON RÉOUVRE!


Imaginé par Bette Gordon comme une lettre d’amour à Laura Mulvey, Variety (1983) arrive quelques années après la parution du célèbre article de la théoricienne américaine, Visual pleasure and narrative cinema (1975), dans lequel elle démontre comment «la société patriarcale a structuré la forme du film de cinéma». À savoir que l’acte de regarder, désirer et fantasmer est dans le cinéma dominant systématiquement réservé aux hommes alors que les femmes sont cantonnées au rôle passif d’être regardées, désirées et fantasmées. Suivant les préceptes de Mulvey, la cinéaste renverse ce paradigme, tout en prenant soin de laisser se dérouler le récit dans des lieux dont les codes sont édictés par des hommes. Soit les cinémas pornos, les cabines de strip-tease, les casinos, les motels et les bars comme des endroits conçus pour satisfaire le plaisir masculin.
Christine, la trentaine, fauchée, s’abandonne à un boulot de caissière dans un cinéma porno de Manhattan. Plutôt que de subir ce travail et être la proie de tous les regards, Christine en fait le point de départ d’une exploration de ses désirs.