Profaner les dispositifs


ven. 8 nov. 2019   20H

Réalisation
Léo Richard
Pays
France
Langue
ST français
VO français
VO portugais
Format
DCP
Durée
65'
Cycle

Les Rencontres Satellites au Spoutnik

ven. 8 nov. 2019, en présence de Léo Richard


Jeune monteur et réalisateur, récemment diplômé de la Fémis, Léo Richard ouvre nos rencontres avec ses trois premiers films très prometteurs. Dans Le passant intégral, un figurant masqué est interviewé: il déplore la destruction de son métier par le développement inéluctable des foules de synthèse. Le voleur de Lisbonne montre l’appartement d’un jeune homme investi par une brigade de police lisboète, tissant, sur de banales archives intimes, la trame d’un polar existentiel. Enfin, dans Les idées s’améliorent, les employés d’une start-up “du clic” tentent d’identifier les émotions exprimées par des visages, mais l’un d’entre eux fait buger la machine par son incompétence.

Léo Richard s’inspire aussi bien des formes classique que des potentialités des nouvelles technologies. Ces films sont partagés entre une méfiance face aux images – qu’elles proviennent du cinéma, de la peinture comme des résidus de notre société de contrôle : intelligence artificielle, algorithmes, simulations… – et un amour pour ce qu’elles contiennent de subversif. À chaque film, il y a un point de départ policier, un argument de série noire, mais qui se fait vite devancer par autre chose : un doute, une exaltation face à la beauté des images, peu importe qu’elles appartiennent ou non à l’auteur. Comme Lautréamont en son temps profanait la littérature française, en appliquant ce principe : « remplacer une idée fausse par une idée juste », Léo Richard s’approprie les concepts des nouvelles technologies et de l’hyper modernité pour en changer l’intention, les modifie en matière cinématographique et narrative.

À l’issue des projections, une discussion avec Léo Richard sera proposée aux spectateur·rice·s.

Le passant intégral (2017, 11’)
Le voleur de Lisbonne (2016, 32’)
Les idées s’améliorent (2018, 22’)

LES RENCONTRES SATELLITES

Un cinéma en recherche ?

Il s’agit moins de poser la question « qu’est-ce que la recherche au cinéma ? » que de s’interroger sur les signes qui nous font percevoir, sentir, avoir l’intuition qu’une recherche est en cours dans un film, et de voir quelle place elle laisse au tâtonnement, à l’essai, à l’inquiétude.

Entraîné·e·s par ces questions, nous avons pris le temps d’en trouver l’empreinte chez des cinéastes du présent. Pendant deux ans, au fur et à mesure des propositions de chaque membre de notre collectif, s’est dessiné un réseau de films que nous désirons aujourd’hui montrer, à l’occasion d’un week-end de projections et de rencontres.

D’abord, il y a eu l’impression récurrente que chaque film cherche sa forme à l’intérieur même de son déroulement, nous partage une pensée, une écriture, des questions qui se déclinent à mesure qu’il défile sous nos yeux. Puis, le sentiment que chaque film ne conclut pas la pensée des réalisateur·rice·s, que la recherche est dynamique, susceptible d’évoluer dans des formes à venir. Enfin, et là se trouvent les raisons de penser que ces films sont résistants, chacun·e de ces cinéastes sont animé·e·s par une quête – souvent inquiète – soumise au monde avec des moyens modestes : téléphone portable, caméra DV, Bolex… De ces formes pauvres découle un entêtement créateur qui naît hors de toute attente, échappant aux lois prévisionnelles des subventions, des écoles et aux injonctions de l’industrie, en faisant de la recherche un principe souverain.

Le désir de cette programmation tient également à la forme que nous lui donnons. Chaque film sera éclairé non seulement par la présence des cinéastes ou d’interlocuteur·ices invité·e·s mais également par l’effort de confronter leurs films à une matière spécifique – textes, extraits de films, rushs inédits. Ainsi, chaque projection sera suivie d’une rencontre avec la·le cinéaste et le public, et parfois poussera plus loin l’expérience: des repas, une balade, une table-ronde, une fête. Ces trois jours sont une tentative, celle de remettre les films dans le monde. Nous vous invitons à investir le cinéma Spoutnik durant une séance, un ou trois jours et participer à une pensée qui ne se conclut jamais, et dont ces films sont les défricheurs.

– Le collectif des cinéastes (Maya Corboud, Sergio da Costa, Gabriel Gonzalez, Antonin Ivanidze, Maya Kosa, Nathan Lachavanne, Lucia Martinez, Alice Riva, Valeria Stucki, Antonio Trullen, Camille Vanoye).

Tarifs

1 séance : 5 chf (tarif unique)
Carte week-end : 20 chf
Gratuit pour les détenteur·rice·s de l’abonnement Spoutnik
-> Petite restauration sur place

Avec le soutien de la Loterie Romande, du Département de la culture et du sport de la Ville de Genève et du Centre d’Art Contemporain Genève.





Les rencontres satellites au Spoutnik

Un cinéma en recherche ?

Il s’agit moins de poser la question « qu’est-ce que la recherche au cinéma ? » que de s’interroger sur les signes qui nous font percevoir, sentir, avoir l’intuition qu’une recherche est en cours dans un film, et de voir quelle place elle laisse au tâtonnement, à l’essai, à l’inquiétude.

Entraîné·e·s par ces questions, nous avons pris le temps d’en trouver l’empreinte chez des cinéastes du présent. Pendant deux ans, au fur et à mesure des propositions de chaque membre de notre collectif, s’est dessiné un réseau de films que nous désirons aujourd’hui montrer, à l’occasion d’un week-end de projections et de rencontres.

D’abord, il y a eu l’impression récurrente que chaque film cherche sa forme à l’intérieur même de son déroulement, nous partage une pensée, une écriture, des questions qui se déclinent à mesure qu’il défile sous nos yeux. Puis, le sentiment que chaque film ne conclut pas la pensée des réalisateur.rice.s, que la recherche est dynamique, susceptible d’évoluer dans des formes à venir. Enfin, et là se trouvent les raisons de penser que ces films sont résistants, chacun.e de ces cinéastes sont animé·e.s par une quête – souvent inquiète – soumise au monde avec des moyens modestes : téléphone portable, caméra DV, Bolex… De ces formes pauvres découle un entêtement créateur qui naît hors de toute attente, échappant aux lois prévisionnelles des subventions, des écoles et aux injonctions de l’industrie, en faisant de la recherche un principe souverain.

Le désir de cette programmation tient également à la forme que nous lui donnons. Chaque film sera éclairé non seulement par la présence des cinéastes ou d’interlocuteur·ices invité·e·s mais également par l’effort de confronter leurs films à une matière spécifique – textes, extraits de films, rushs inédits. Ainsi, chaque projection sera suivie d’une rencontre avec la·le cinéaste et le public, et parfois poussera plus loin l’expérience: des repas, une balade, une table-ronde, une fête. Ces trois jours sont une tentative, celle de remettre les films dans le monde. Nous vous invitons à investir le cinéma Spoutnik durant une séance, un ou trois jours et participer à une pensée qui ne se conclut jamais, et dont ces films sont les défricheurs.

Le collectif des cinéastes
Maya Corboud, Sergio da Costa, Gabriel Gonzalez, Antonin Ivanidze, Maya Kosa, Nathan Lachavanne, Lucia Martinez, Alice Riva, Valeria Stucki, Antonio Trullen, Camille Vanoye.