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PALESTINE : FILMER C’EST EXISTER 2014 DIMANCHE 30


dim. 30 nov. 2014   11h
Réalisation
Ahmed Abunasser
Mohammad Abunasser
Simone Bitton
Emtiaz Diab
Baudouin Koenig
Rashid Masharawi
Osama Qashoo
Ahmad Saleh
Elias Sanbar
Pays
France
Jordanie
Palestine
Année
1997
2002
2003
2012
2013
2014
Collaboration
Cycle
Website

PALESTINE: FILMER C'EST EXISTER

DANS LE CADRE DU FESTIVAL « PALESTINE: FILMER C’EST EXISTER »

EN PRÉSENCE DE CAROL MANSOUR, MAI MASRI, LIALI KILANI, ALAA DESOKI ET ATHAR AL-JADILI

Le fil rouge de cette 3ème édition sera Réfugiés, Exilés, Déplacés.

La Nakba, c’est la blessure qui touche le coeur du peuple palestinien depuis l’exode forcé de 1948, une souffrance qui s’est répétée avec la guerre de 1967, et qui est hélas encore d’une actualité brûlante avec la construction du Mur, l’occupation des maisons palestiniennes à Jérusalem et Hébron, et l’accaparement quotidien des terres palestiniennes par l’extension des colonies.

Ils sont aujourd’hui plus de 4 millions de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza, dans les pays voisins – Liban, Jordanie, Irak, Syrie – et dans le monde entier. Les guerres actuelles en Irak et en Syrie les chasse à nouveau, les forçant à trouver un deuxième pays d’accueil.

-> TICKET POUR JERUSALEM
11h

TICKET POUR JERUSALEM
Rashid Masharawi, Palestine, 2002, 90′

Jaber et Sana vivent dans un camp de réfugiés près de Ramallah. Jaber a mis sur pied un cinéma itinérant pour le bonheur des petits et des grands, tandis que Sana travaille au Croissant-Rouge. Cependant, du fait des tensions croissantes dans les Territoires Occupés par Israël, Jaber a de plus en plus de mal à circuler. Il se laisse pourtant convaincre d’organiser une projection pour une école de la vieille ville de Jérusalem.

Le réalisateur Rashid Masharawi présente Ticket pour Jérusalem comme un documentaire-fiction. Cela définit parfaitement son film, dans lequel la plupart des personnages jouent leur propre rôle. Seuls les rôles principaux, Jaber et Sana, sont joués par des professionnels. Lorsqu’un barrage bloque un axe routier, cela concerne aussi bien les personnages que l’équipe du tournage. Le film offre une vision privilégiée de la vie quotidienne en Palestine occupée. Selon les circonstances, Ticket pour Jérusalem est une fiction qui tourne au documentaire.

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-> Pause brunch à la Barje
12h30

-> KEEP SHOOTING (JOURNAL DE TOURNAGE DE TICKET POUR JERUZALEM)
13h30/

KEEP SHOOTING
Baudouin Koenig, Palestine, 2003, 58′
suivi d’une discussion avec le réalisateur

Chef opérateur sur Ticket pour Jérusalem, fiction réalisée par Rashid Masharawi, Baudoin Koenig réalise parallèlement le journal de ce tournage qui se poursuit envers et contre tout.

Qu’ils soient comédiens ou techniciens, les membres de l’équipe du film doivent quotidiennement s’adapter à l’imprévu et braver le danger pour que le tournage puisse se poursuivre :

l’interdiction pour le réalisateur du film R. Masharawi, comme pour tous les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, d’aller à Jérusalem, check-points qui entravent les déplacements, manifestations violemment réprimées, attentat-suicide, … le film sera achevé tout de même grâce à la ténacité d’une équipe soudée.

« Le film que nous vivons est peut-être plus important que celui que nous tournons » se demande Masharawi. Conçu initialement comme un making-off, Keep shooting devient peu à peu la chronique de l’héroïsme ordinaire des Palestiniens.

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-> CONDOM LEAD + TERRE DE L’HISTOIRE
15h

CONDOM LEAD
Mohammad et Ahmed Abunasser, Palestine, 2013, 15′

« Plomb durci », le nom donné à l’offensive israélienne contre la bande de Gaza en 2009, dit à lui seul sa brutalité. La durée du siège aussi: 22 jours consécutifs. Terrorisé, désespéré, bloqué dans une telle violence, le premier instinct humain, dans cette situation, est de manger, trouver un lieu chaud et une source de lumière. Des gestes banals pour revenir à la vie et rechercher un minimum d’équilibre.

« En pleine guerre, faisons-nous l’amour ? » questionnent les frères Abu Nasser.
Non. La recherche de tendresse ou l’instinct sexuel sont tout à coup coupés. Le lit conjugal devient une sorte de no man’s land. Toute tentative de faire l’amour est une vaine résistance contre la peur de la prochaine bombe.

Les bruits infernaux des avions, des missiles,… toutes ces machines de guerre vont finalement coloniser le corps et l’âme.

« Quel préservatif peut protéger de cela ? »

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TERRE DE L’HISTOIRE
Rashid Masharawi, Palestine, 2012, 52′

Dans la vieille ville de Jérusalem se trouve la boutique d’Elia, photographe arménien comme son père, et comme son fils. Elia commente pour Rashid Masharawi accoudé à son comptoir, l’histoire de cette ville dont témoignent les centaines de photos prises par son père depuis le mandat britannique (1920-1947) jusqu’à la guerre des Six jours de 1967.
Dans l’atmosphère noir/ blanc des photos d’antan, on entre par la porte de Damas devant laquelle stationnaient des voitures. On revoit le quartier marocain, détruit au lendemain de la prise de la ville en 1967. On s’assied devant une assiette d’humus. On découvre les collines désertiques autour de la Jérusalem entourée de ses murailles,… Un voyage dans l’Histoire qui glisse dans l’univers coloré de la Jérusalem d’aujourd’hui en suivant Jihad et sa charrette, seul moyen de transport de marchandises dans les ruelles de la vieille ville.

Les Palestiniens qui habitent depuis des générations ici, résistent tant bien que mal dans les murs humides de leur maison et face au harcèlement des colons israéliens.

« Ils ont donné à mon père un chèque en lui disant d’inscrire la somme qu’il voulait pour quitter la maison ».

« Jérusalem est dans mes veines. C’est absolument impossible que je l’abandonne. Je la quitterais pour aller où ? »

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-> TABLE RONDE : ENTRE CRÉATION ARTISTIQUE ET ENGAGEMENT POLITIQUE
Avec Carol Mansour, Mai Masri, Liali Kilani, Athar Al-Jadili, Alaa Desoki
17h

La tragédie des réfugiés palestiniens fuyant la Syrie et forcés de trouver un deuxième pays d’accueil s’est imposée à PFC’E pour choisir le fil rouge de cette édition :réfugiés, exilés, déplacés. Et nous avons eu la confirmation que ce thème est omniprésent dans la création cinématographique palestinienne.

Une réflexion de Mai Masri a alimenté cette réalité :

« Le cinéma est devenu une façon de recréer la Palestine, de donner un sens à nos vies déracinées (…). Je crois que tous les Palestiniens ont une Palestine «imaginaire» dans leur tête qu’ils construisent comme un film et qu’ils regardent en boucle. »

Palestine imaginaire, Palestine du quotidien, les jeunes cinéastes de Gaza et de Cisjordanie questionnent autrement la réalité sociale et politique. Leurs films montrent la richesse des réponses possibles à ce qui nous apparaît comme un désastre.

De nombreuses questions s’ajoutent, inspirées des films projetés dans cette édition:

Le cinéma, comme l’écriture, contribue-t-il à la préservation de l’identité et de la mémoire de la Palestine ?
La création artistique autour de la mémoire est-elle aussi vivante parce qu’elle se nourrit de la résistance actuelle ?
Les productions cinématographiques ne simplifient-elles pas la réalité historique? Ne deviennent-elles pas un récit collectif imaginaire ?

En conclusion, reposons la question de Raed Andoni en 2012 :

« Comment faire de l’art, sans avoir le devoir d’utiliser le cinéma pour évoquer le conflit auquel le public étranger nous identifie ? ».

-> LA CHAMBRE DE SAMIR + NUN WA ZAYTUN
19h

LA CHAMBRE DE SAMIR
Osama Qashoo, Palestine 2011, 15′

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NUN WA ZAYTUN
Emtiaz Diab, Palestine, 2014, 50′
présence de la réalisatrice à confirmer

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-> MAISON + MAHMOUD DARWICH : ET LA TERRE COMME LA LANGUE
21h

MAISON
Ahmad Saleh, Jordanie, 2013, 4′

Depuis plusieurs générations, une famille vit dans une belle maison, spacieuse et accueillante. Les hôtes sont toujours les bienvenus pour y passer un séjour agréable. Jusqu’au jour où l’un d’entre eux débarque avec un autre plan en tête.

« Lorsque nous construisions la maison pour le film avec mes frères, mes soeurs et ma mère, je sentais une réelle passion, presque une obsession. Chacun-e prenait tellement de temps pour faire chaque chose, j’ai eu peur qu’on ne finisse jamais le film ! Puis j’ai compris que ma famille exprimait une passion impossible à stopper : nous construisions ensemble la maison dans laquelle nous n’avions jamais vécu, qui nous avait été volée, on était en train de bâtir notre maison, la Palestine. »

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MAHMOUD DARWICH : ET LA TERRE COMME LA LANGUE
Simone Bitton et Elias Sanbar, France, 1997, 58′

La vie personnelle du poète, dont le documentaire fait le récit, est une illustration parfaite de la tragédie nationale dans laquelle elle s’inscrit.

Il a 6 ans lorsqu’en 1948, les forces israéliennes chassent les habitants d’Al Birwal et détruisent ce paisible village de Galilée. Revenu, « infiltré, sans existence légale » en Israël, Mahmoud Darwich s’engage contre le régime administratif militaire auquel est soumise la population arabe et commence à écrire. En 1965, incarcéré, il compose sa carte d’identité : Inscris ! Je suis arabe. bitaqat hawiyah -sajjil ana arabi.

Ce poème deviendra « porté sur des nuages », celui de tout un peuple.

En 1971, le poète choisit l’exil, « exil humain, au sens large, condition de mon humanité ». C’est ainsi un long parcours qui se dessine – Le Caire, Beyrouth, Alger ou Paris – dans une solitude à laquelle il est désormais attaché. La caméra nous dévoile les lieux privés, remplis du silence nécessaire à la création, les lieux publics, goûtés amoureusement, tous ces endroits qui nourrissent son œuvre.

Exil rompu au cours des nombreux récitals offerts à son public : sa voix nous restitue toute la beauté de la langue arabe.

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PALESTINE: FILMER C’EST EXISTER 2014

Depuis 2012, le Spoutnik accueille PALESTINE: FILMER C’EST EXISTER qui donne la place aux points de vue, à la créativité, à l’humour, aux convictions et aux espoirs des cinéastes palestinien-ne-s de Cisjordanie, de Gaza et des pays d’exil qui les ont accueilli-e-s.

PFC’E est heureux d’accueillir cette année six réalisatrices palestiniennes, avec lesquelles le public pourra discuter après chaque projection, lors de la table ronde du
dimanche, ou de façon plus informelle autour d’une assiette de houmous au café de la Barje des Volontaires.

AU CAFÉ DE LA BARJE (DES VOLONTAIRES)

TOUS LES SOIRS : ambiance festive, buffet oriental, brunch le dimanche matin.
EXPOSITION DE PHOTOS : «Beyrouth-1988 Palestiniens assiégés, prisonniers dans leur propre camp», de Carole VANN, photographe et journaliste
MUSIQUE : samedi à 23h30 – concert Samia TAWIL – rock-soul métissé.