Deux films de Sayaka Mizuno

KAWASAKI KEIRIN, Sayaka Mizuno, Suisse, Japon, 2016, 40’, vo japonais, sous-titré français

LE SANCTUAIRE INVISIBLE, Sayaka Mizuno, Suisse, 2019, 30’, vo japonais, sous-titré français

Désirant poursuivre une exploration de portions invisibles de la société japonaise, nous invitons notre amie et cinéaste Sayaka Mizuno à présenter deux de ses films. Kawasaki Keirin et Le sanctuaire invisible présentent des lieux à la manière de sas. Vélodrome, café, chambres d’appartement, les protagonistes âgés – prolétaires, parieurs et parias – habitent ces espaces sur un espèce de fil entre la vie et la mort. L’alcoolisme courant, faut-il rentrer ou non en taxi à la sortie d’un bar ? Sans le sous, peut-on mourir dignement ? Exclu de la société, doit-on vivre reclu.e.s ou non ? Ces questions se font et se défont à la mesure que les films laissent apparaître les rapports entre une économie précaire et les formes de vie qui en découlent. “Ses oreilles sont loins, elle n’entend pas”. “Et si tu ne rentres pas, tu vas te faire avoir par les thons”. Restent ces quelques haïkus, sortis d’un parler populaire qui débouchent d’un seul coup sur l’évidence et la compréhension. On pense à Filliou et ses mind-openers.