CANTA

après-midi et soirée autour de la musique occitane et autres échos au domaine du chambet à Gy

un concert éclaire un repas, un film anime un bal, un collage sonore nourrit une chorale, dans un champ, au milieu des vignes

NÒVA CANÇON (collage sonore) – 16h00
CHORALES, (balade et chanson) – 18h00
CANTINE (table et vin) – 19h30
N’I A PRO (film) – 21h00
BÒSC (concert) – 22h00
VINCENT PRIVAT (bal dansant) – 23h00

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LE LIEU – Nous avons choisi un champ entre des vignes et un bois, sur une des parcelles du domaine du Chambet. Il se trouve au bord du chemin de Fiez (Meinier), à la hauteur du numéro 17. Voici les coordonnées: 46.243782, 6.250572

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ENTRÉE PRIX LIBRE
ESPÈCES UNIQUEMENT

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Ça fait quelques mois qu’on se mobilise pour imaginer un moment autour de la culture occitane. Ça part d’une passion qu’on partage pour “La Nòva Cançon”, mouvement de musicien.ne.s originaires du sud de la France et actif.ve.s dans les années 70. À cheval entre poésie des troubadours et revendications révolutionnaires, leurs chansons étaient un moyen de résister aux formes d’oppression et d’expropriation exercées par les industriels et l’impérialisme français. Leurs voix servaient d’outil pour défendre la langue occitane menacée d’extinction et pour raconter un certain rapport à la terre. Cette rencontre fertile entre les luttes paysannes et la musique nous a fait beaucoup réfléchir…

Ainsi, il y a l’envie de faire entendre et voir à travers cet événement les chants et les luttes du peuple occitan d’hier et d’aujourd’hui. Il nous semble nécessaire de faire résonner ce paysage avec nos contrées. Car ici comme ailleurs, la région est peuplée de musicien.ne.s, de cuisinier.e.s et de producteur.ice.s soucieux.se.s de se rapprocher de la terre, rempli.e.s du désir de réunir autour de choses brutes comme un ragoût trop cuit et un enfant qui chante.

Alan, Tom, Nathan

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NÒVA CANÇON (collage sonore)
Ce moment répond à un premier désir d’introduire le public dans ce qu’on nomme “La Nouvelle Chanson Occitane”. Suite à des recherches communes, nous tenons à revisiter, en public, un pan de la culture occitane, à savoir la réémergence dans les années 70 de “Poètes-chanteur. eus.es de la décolonisation”. Alors que l’industrialisation croissante et les poli- tiques d’états menacent les régions rurales, ces musicien.nes trouvent dans le chant un moyen de raconter leur terre, leur histoire et de partager leur amour pour une culture qu’on efface. Durant ce moment, nous désirons composer un paysage sonore constitué d’enregistrements, poèmes et chansons empreintes de cette histoire. Au-delà de la teneur politique de ce champ musical, il nous tient à cœur de partager les facettes d’une musique organique et modeste, proche du conte, proche des gens.

CHORALES, (balade et chanson)
A Genève, des groupes se mobilisent pour se réapproprier des chants traditionnels, notamment en langue occitane. Nous souhaitons dédier un moment et un lieu au rassemblement de ces petites chorales. Manière par là de voir comment cette musique continue de fédérer et comment aussi, elle existe ailleurs que dans son lieu d’origine.

CANTINE (table et vin)
Si la musique traditionnelle traduit souvent un certain rapport à la terre, d’autres pratiques sont l’expression d’une proximité avec l’environnement. Parmi elles, il y a la cuisine, qui joue souvent un rôle communautaire et populaire. Dès lors, nous tenons à ce que la cantine de cet événement fasse partie intégrante de la programmation, qu’elle soit non pas un accompagnement mais un moment en soi, sans musique, absolument consacré à la table et aux assiettes. A cette occasion, nous invitons Louis et Joaquim, sensibles, depuis longtemps, à une cuisine brute, généreuse, issue de la rue ou de la paysannerie. Soucieux aussi de s’associer avec des producteurs locaux, ils cuisineront à base de produits de la Ferme de la Touvière. Par ailleurs, il nous a semblé naturel qu’on puisse y boire ce qui se façonne à l’endroit même des concerts. A savoir du vin et du jus de pomme, fabriqués par les vignerons du Domaine du Chambet. Un domaine, lui aussi, préoccupé par des modes de faire biologiques, naturels et archaïques.

N’I A PRO (film)
Groupe de réalisation “Front Paysan”, 1976, France, 68’
En 1975, les viticulteurs du Languedoc-Roussillon s’affrontent aux firmes et négociants viticoles qui ne leur paient pas leur vin à un juste prix et qui importent du vin étranger (italien principalement) de mauvaise qualité et moins cher que le vin français, entraînant pour les viticulteurs une paupérisation due à la mévente de leur production. Organisés par des syndicalistes du MIVOC (Mouvement d’Intervention des Viticulteurs Occitans), avec à leur tête Jean Huil- let, les viticulteurs mènent, de nuit, des opérations commando pour vider les camions citernes de vin d’importation. Le film est utilisé par les syndicalistes pour populariser leurs analyses de la situation auprès des viticulteurs.

BÒSC (concert)
Bòsc est le fruit d’une rencontre autour d’un territoire et de ses bordures. Les cinq musiciennes proposent une interprétation de chants du sud Massif Central, confrontant d’autres pratiques issues notamment des musiques contemporaines. Aval-aval, là-bas là-bas, c’est cet espace pas tant loin, pas trop près, choisi, vécu, imaginé ou fantasmé. C’est la forêt qui dit que l’homme n’a pas tant changé. Sons et récits d’un paysage qui vient nous tordre et nous attraper au cœur de nos déserts. Bòsc est le fruit d’une rencontre autour d’un terri- toire et de ses bordures, de sa langue, de ses chants, de ses tempéraments, de ses rythmes singuliers. C’est un concert qui prend le temps de la veillée et tend l’oreille aux récits des timbres et des voix nues, aux forces singulières des complaintes, entre la musique et le silence. C’est parfois aussi la masse, le vibrant, le bourdon, dansé au fond du ventre. À partir d’un ancrage commun dans le terreau des musiques traditionnelles, les cinq musiciennes de Bòsc proposent une interprétation de chants du sud massif central (Quercy, Rouergue et Cantal) confrontant d’au- tres de leurs pratiques musicales, issues notamment des musiques contemporaines, baroques ou du conte.

VINCENT PRIVAT (bal dansant)
Natif de la région de Nîmes, Vincent Privat est disquaire, collectionneur, ar- tiste, et cofondateur de Dizonord : un disquaire hybride, éditeur et label basé à Paris et disposant d’un fonds sonore et graphique multi-formats unique en Europe. Depuis 6 ans, il mène des recherches et collecte tous les documents sonores rares autour de la thématique occitane : une forme d’archéologie sonore réalisée auprès d’acteurs culturels locaux, dans les marchés, brocantes, et sur internet. Pour cet événement, Vincent propose un DJ set vinyle autour des Musiques Occitanes. Au pluriel, car le panel sonore est large : des musiques traditionnelles ancestrales collectées in situ au début du XXe siècle à la chanson engagée du mouvement “Novà Cançon”, ou des expérimentations de contre-culture, du revival trad 1970 à la réécriture de poèmes de troubadours. Il s’agit de montrer les nombreuses spécificités mais aussi la grande ouverture au monde de ces mouvements. Un panorama sonore des cultures occitanes sous la forme d’un mix réalisé uniquement à base de vinyles originaux, en direct, et adapté à tous les publics, où l’on pourra entendre, pêle-mêle : chansons de lutte écologique, musiques expérimentales contemporaines et anciennes, groupes locaux, chansons médiévales, instruments de musique vernaculaires, jeux vocaux de cour de récréation… Un questionnement sur l’identité, l’autre, le ter- ritoire, et les rencontres.