Folk, cinéma?

Chants à capella, musique de fêtes, de bals issues des petites cellules sociales, songwriting contestataire portée par Woody Guthrie, puis Dylan et Joan Baez ou alors sorties cette dernière semaine, les mélodies pop de Taylor Swift réunies sous la bannière de “folklore”, toutes ces différentes pratiques musicales démontrent que le terme folk renvoie à un imaginaire pluriel et parfois confus. Se pencher sur ce genre musical permet de se rendre compte que son histoire est faites de tensions et d’interrogations. Que raconte la fascination subite pour certain.es 68ardes pour les traditions populaires? Comment interpréter l’obsession de certain.e.s à faire de la musique rurale ou exotique des produits de ventes ou alors des objets patrimoniaux? Le folk, tel qu’on l’entend et l’on a pu l’entendre, est-il uniquement la résultante d’une récupération ou d’un vol de traditions populaires et locales? La musique traditionnelle résiste-t-elle encore à l’heure du libéralisme et de la standardisation des formes de vie? Existe-elle aujourd’hui qu’en termes de produit recalibré, édulquoré pour le marché ou alors qu’en termes d’argument nationaliste?

Vient alors enfin la question de la place du cinéma au regard de toutes celles posées ici. Quel rapport entretient la caméra avec ces musiques? S’exerce-t-elle, elle aussi en termes de collectage, de récupération ou de fascination? Certains films sont-ils fabriqués, pensés comme on jouerait un morceau traditionnel? Ainsi, nous souhaitons faire du Spoutnik un lieu rythmé par certaines de ces questions, à l’échelle d’une fois par mois. C’est une recherche en cours, guidé par un désir de mettre en tension les époques et les pratiques. Confronter un groupe et un film, trouver des formes qui rendrait à ce répertoire son énergie populaire, lyrique ou son contenu politique en évitant les écueils de la description documentaire et la fiction idéalisante.




Deux films de Les Blank + Bébé belge (concert)

À BONGO JOE RECORDS


La musique, la bouffe, les communautés, tels sont les motifs que l’on retrouve dans tant de films de Les Blank et sa bande. On a définitivement un faible pour ce cinéaste, qui a sillonné les États-Unis et s’est arrêté là où ça vibre à partir de peu de choses, là où ça continue de vivre autour de pratiques simples et rudimentaires. Très récemment, on a vu deux autres de ses films: THE BLUES ACCORDIN’ TO LIGHTNIN’ HOPKINS (1968) et DRY WOOD (1973). Le premier est un magnifique portrait du bluesman texan Lightnin’s Hopkins quand le deuxième est celui de deux musiciens cajuns, “Bois sec” Ardouin et Canray Fontenot. Ce qui nous touche aussi, c’est que ces musiciens ne sont jamais sur scène, mais toujours dans une cuisine, dans un jardin, auprès d’un feu ou d’une rivière.
Voir ses films, ça nous a fait pensé au magasin et label Bongo Joe, lui aussi sensible à cette musique et à ses formes de partage. Alors, on est heureux de trimballer notre projecteur jusque chez eux une nouvelle fois. Heureux aussi de savoir que le trio Bébé Belge viendra jouer quelques morceaux issus du répertoire cajun et créole après les films.

CANTA

après-midi et soirée autour de la musique occitane et autres échos au domaine du chambet à Gy


un concert éclaire un repas, un film anime un bal, un collage sonore nourrit une chorale, dans un champ, au milieu des vignes

Le folk des alpages (projections + concert)

Folk, cinéma? #2


Quand les premiers cow-boys de pacotille, la guitare en bandoulière, ont commencé à yodler sur les scènes d’outre-Atlantique, on a eu la preuve que les musiques alpines savaient s’exporter ! Mais, au-delà des clichés, connaît-on vraiment bien ce patrimoine musical commun qui relie tous les pays de l’arc alpin ?