Trigon-Film




Le bouton de nacre

Patricio Guzmán - Habiter la Terre, habiter les temps
rencontre-discussion


Ces deux films, Nostalgie de la lumière et Le bouton de nacre, forment bien un diptyque cohérent. Au premier, illuminé par la lumière si pure et la sécheresse du désert du nord, répond le ciel chargé et la froide humidité de l’archipel du sud. Ici, ce sont l’eau et le froid qui ont formé les hommes et les civilisations. Car ces îles innombrables étaient habitées, bien avant que les colons n’arrivent et massacrent – ils étaient encore 8000 au 18e siècle, ils ne sont plus que 20 descendants directs aujourd’hui. C’est la première idée-force: l’existence d’une civilisation capable de survivre dans des conditions extrêmes, de traverser le Cap en petit canoë, de compositions musicales sophistiquées. La deuxième idée-force: faire ressentir par le spectateur, physiquement, la géographie bizarre de ce pays qu’est le Chili – tout en longueur, ouvert sur la mer qui est sa plus grande frontière, et pourtant profondément terrien. Un pays si long, qu’on ne peut le représenter en un seul morceau. Enfin, il y a la mémoire de l’eau. Celle qui vient du cosmos – qui se compte en millions d’années – et celle, plus macabre et contemporaine, qui vient de l’océan – car ici, comme au nord, les militaires ont essayé d’effacer les traces de leurs crimes.

Nostalgie de la lumière

Patricio Guzmán - Habiter la Terre, habiter les temps


Au Chili, à 3000 mètres d’altitude, les astronomes du monde se rassemblent dans le désert d’Atacama pour observer les étoiles. Car la transparence du ciel est telle qu’elle permet de regarder jusqu’aux confins de l’univers. C’est aussi un lieu où la sécheresse du sol conserve intacts les restes humains: ceux des momies, des explorateurs et des mineurs. Mais aussi ceux des prisonniers de la dictature, que certaines femmes continuent de rechercher.

La Flor – Partie 4

le film labyrinthique de Mariano Llinás


La partie finale du film présente les épisodes 5 et 6 ainsi que le plus long générique final de l’histoire du cinéma. Le premier est un remake assumé du film Partie de campagne (1936) de Jean Renoir, romance campagnarde en hommage aux peintures de son père Auguste Renoir. Les scènes du film original sont refilmées avec les quatres actrices de la manière manière qu’à l’époque. Le dernier épisode est basé sur les mémoires d’une femme britannique qui était restée captive dans la Patagonie sauvage.

La Flor – Partie 3

le film labyrinthique de Mariano Llinás


Cette partie présente le dernier acte de l’épisode 3, film d’espionnage sur fond de guerre froide, où les quatres figures principales sont traquées par quatre autres femmes pour un duel qui n’aura pas lieu. L’épisode 4 est un point clé du film entier. Les quatre actrices incarnent leurs propres rôles, jouant divers personnage abstraits devant la caméra tenue par le réalisateur lui-même. Cette série de fictions dans la fiction fait voyager du Canada en Amérique du Sud, à la recherche du plus beau Pau d’arco (ou Lapacho, arbre sacré des Incas).

La Flor – Partie 2

le film labyrinthique de Mariano Llinás


Cette seconde partie présente les deux premiers actes de l’épisode 3, dont la durée totale approche les six heures. Il s’agit d’un film d’espionnage qui rappelle que le conflit idéologique entre les États-Unis et l’Union Soviétique a nourri tout un pan de cinéma, qu’il s’agisse de science-fiction, de films d’horreur ou policier. Les quatre actrices incarnent des espionnes qui, quelque part en Amérique du Sud, retiennent en otage un scientifique suédois.

La Flor – Partie 1

le film labyrinthique de Mariano Llinás


Cette première partie – qui fut aussi le pilote qui permit la finalisation du film entier – consiste en une préface du réalisateur présentant le ton et le schéma suivi tout au long de La Flor et de ses deux premiers épisodes. Le premier est un hommage aux films de série B américains à travers l’expédition d’une équipe de scientifiques dans le désert argentin qui fait l’excavation d’une momie qui semblerait maléfique. Dans le second épisode, un groupuscule étrange met tout en oeuvre pour trouver du venin de scorpion à des fins thérapeutiques.