Mai 2022





Municipale

Sortie


Thomas Paulot (réalisateur) et son équipe embauchent Laurent Papot (acteur) pour un tournage à Revin, petite ville sinistrée des Ardennes. À Revin, en mars 2020, sont prévues les élections municipales et le rôle de Papot est de s’y présenter. Papot n’a ni programme, ni discours: il se présente comme un «politicien en moins». Et surtout, le contrat du film ne dure que le temps de la campagne. C’est-à-dire que s'il venait à être élu, il laisserait la place vacante. Ce que lui nomme la stratégie du «fauteuil vide». Cette stratégie, Papot la formule dès le début de sa campagne en allant toquer à la porte des revinoises et revinois. Peu à peu, il rassemble un petit monde déçu et en colère autour de lui. On trouve quelques gilets jaunes, des chomeur.euses, une professeure d’histoire ou encore des personnes issues de l’immigration. Lors de la première réunion d’information, Papot s’efface au profit des d’elles et eux. Chacune, chacune y va de ses propositions, de ses espoirs et de ses doutes de faire campagne à partir de rien. Dès lors, en tant que spectateur.ice, on devient les témoins ému.e.s d’une expérience de politisation/mobilisation collective et autodidacte.

Xaraasi Xanne (Les voix croisées) de Raphaël Grisey et Bouba Touré

Voix décoloniales


« Le progrès, c’est les paysans qui quittent la terre pour devenir ouvriers. Ça a toujours été comme ça et ce sera toujours comme ça. » Il n’y a pas de place pour les récits attendus dans le film de Bouba Touré et Raphaël Grisey. Il est plutôt ici question de chemins inverses et de contre-récits. La France est riche, oui, mais de racisme, d’inégalités et de violences. Alors des travailleurs immigrés, après des années de taudis et de travail harassant et mal payé, sont prêts à revenir au pays ; alors des hommes et des femmes sont prêts à passer d’ouvrier à paysan.

West Indies ou les nègres marrons de la liberté de Med Hondo

Voix décoloniales


Les West Indies sont les Antilles d'abord espagnoles, puis anglaises, françaises, néerlandaises avant que Cuba et Haïti, entre autres, conquièrent leur indépendance. Le film peut être présenté comme une comédie musicale politique. Mise en scène à partir d'une succession de tableaux, avec une esthétique scénique vigoureusement théâtrale, et en utilisant la langue créole comme élément essentiel, c'est l'histoire du peuple des Antilles qui est racontée, du XVII siècle à nos jours : l'action se déroule dans une caravelle négrière, et est racontée à travers des chants et des ballets, évoquant à la fois le passé, le présent, cette autre « traite » qui amène en sens inverse vers l'Europe, pour échapper à la misère, des milliers d'hommes et femmes devenus immigrés.

SOLEIL Ô de Med Hondo

Voix décoloniales


Tourné avec un maigre budget, accueilli contradictoirement par la critique, distribué plusieurs années après, ce film trace le portrait d'un immigré noir qui monte à Paris "au pays de ses ancêtres les Gaulois". Ce film-manifeste dénonce une nouvelle forme d'esclavage : l'immigré essaie désespérément de trouver un travail, un logement, mais doit faire face à l'indifférence, le rejet, l'humiliation. Jusqu'au hurlement final de révolte.

Les bicots nègres, vos voisins de Med Hondo

Voix décoloniales


« Certaines les appellent « les bicots » ; d'autres « les nègres » : autrement dit, « Les bicots nègres ». En France, ils sont des milliers. Ils font les travaux les plus pénibles, les plus dégradants ; ils sont mal payés. Sous-payés dit-on. Ils vivent, pour la plupart des cas, dans ce que l'on a coutume d'appeler les bidonvilles, les taudis. (...) Depuis 1960, leur nombre ne cesse de grossir. Les « rabatteurs et négriers » se multiplient entre l'Afrique et l'Europe comme au bon vieux temps. On les découvre transportés dans des camions transportant des machines à coudre (frontière italienne), ou mort de froid (frontière espagnole). Mais qui sont-ils en réalité ? Et pourquoi quittent-ils leur pays d'origine en si grand nombre ? Chacun de nous pourrait fournir des milliers de raisons, de multiples explications, d'infinies justifications. Il nous a paru plus juste, pour une fois, de leur demander de prendre la parole. Ce film, dit de reportage de fiction, tente d'éclairer l'Opinion : « Des voisins de ces bicots nègres ».

Mes voisins de Med Hondo + Nationalité immigré de Sidney Sokhona

Voix décoloniales


Sidney Sokhona raconte sa vie et celle des autres immigrés noirs à Paris au début des années 70 : il tourne son film sans production, en le payant avec l'argent de son travail, et en le pensant comme un réveil politique pour ses confrères. Son film est un sobre essai brechtien qui nous fait traverser avec justesse et précision accablantes tous les aspects de l'odyssée d'un immigré. Pas de misérabilisme, ni d'hypocrisie humaniste, mais un parcours didactique de prise de conscience à la fois politique – jusqu'à la lutte organisée et commune – et cinématographique – il marque une distance nette avec le cinéma militant français de l'époque. Un manifeste.

Safrana ou le droit à la parole de Sidney Sokhona

Voix décoloniales


Quatre travailleurs africains immigrés décident de quitter Paris pour aller suivre des stages d’agriculture dans la campagne française puis tenter une réinsertion dans leur pays. Dans le car qui les conduit chez des paysans français, ils évoquent leurs souvenirs parisiens : misères et dérision de la condition d’immigré. N’ayant rien à perdre en quittant Paris, ils espèrent que ce qu’ils apprendront leur sera utile lors du retour au pays.

Lettre paysanne de Safi Faye

Voix décoloniales


Dans un petit village d’agriculteurs-éleveurs au Sénégal habitent Ngor et Coumba. Il y a maintenant deux ans que Ngor désire épouser Coumba. Et cette année encore, la récolte est mauvaise… Les pluies sont insuffisantes, irrégulières. Or l’arachide, culture coloniale, la seule commercialisable, ne se récolte qu’une fois par an.

Polisario, un peuple en arme de Med Hondo

Voix décoloniales


Ce film est un témoignage. Ce sont les images et les sons enregistrés sur toute l'aire de lutte du peuple sahraoui et ils témoignent de sa volonté de vivre libre chez lui tout en replaçant le "problème sahraoui" dans un contexte véritable. Ex-colonie espagnole dont les richesses sont considérables, le Sahara Occidental devait, comme beaucoup de pays africains, accéder à l'indépendance selon les résolutions des Nations-Unis.

Amerika, rapports de classe

L'internationale Huillet-Straub


Adapté du roman inachevé de Franz Kafka, L’Amérique, publié après la mort de l’écrivain, en 1927, le film narre la chute sociale inéluctable de Karl Rossmann, jeune adolescent allemand issu de la bourgeoisie. Contraint par ses parents à s’exiler aux États-Unis après avoir « fauté » avec la domestique, il côtoie toutes les classes sociales de l’Amérique des années 30 et cherche sa place dans une société rongé par l’individualisme du capitalisme naissant.