avril 1986 - Le cinéma SPOUTNIK à la villa FIA-SKO

En ce qui concerne le cinéma, il y a toujours "état d'urgence" parce qu'il y a beaucoup de films d'ici et d'ailleurs, que l'on ne voit pas. Malgré les efforts de ceux qui, subventions ou pas, tentent des percées dans la massinforme des navets, il y a toujours un reste. Ce qu'il reste ce sont des centaines de films qui circulent très peu et pour la plupart finissent au fond des tiroirs. Décider de diffuser régulièrement des films 16 et super-8 c'est un autre choix. D'abord économique, l'infrastructure, légère, demande peu d'investissement. Mais c'est aussi un choix culturel, qui correspond à un besoin d'intensifier un réseau parallèle de distribution. Les deux formats, 16 et super-8, permettent une production abondante et diversifiée, elle existe. Il est à notre avis indispensable de lui offrir des débouchés. Modestes soit, mais nécessaires pour que les forces vives du cinéma indépendant touche un public. Pour que ce cinéma, de recherche, créatif, libère ses images, touche notre sensibilité et nous parle.



ÉTAT D’URGENCES À LA VILLA FIA-SKO


Après 4 mois d'actions, 5 mois de négociations, 3 mois de travaux, le lieu "permanent" d'État d'Urgences peut enfin exister !!! Ce n'est pas l'usine désaffectée rêvée, mais c'est quand même un espace dans lequel il peut, il va se passer des choses !!! La maison n'a pas l'intention de devenir la Migros des loisirs; Genevois geignards, frustrés, artistes brimés, exhibitionnistes en tous genres, abonnez-vous à votre vice !!!

L’ESPACE D’UN INSTANT

EN PRESENCE DE FRANZ REICHLE


"A l'époque, cela bougeait en ville. Stéphanie et Frank se rencontrent, travaillent pour une cause commune, s'aiment et se haissent. Aujourd'hui, l'ordre règne dans la ville. La cause commune n'existe plus. Stéphanie et Frank se sont quittés. Ils se retrouvent pour deux ou trois jours." (Franz Reichle)

VISION OF A BLIND MAN

EN PRÉSENCE DE FREDI M. MURER


"Deux amis de Murer, Renzo Schraner et Christian Kurz sont allés chercher le cinéaste à son domicile, le 21 juin 1968, à quatre heures trente du matin. Murer s'est aussitôt recouvert les yeux au moyen de lunettes rendues impénétrables à la lumière et il s'est muni de sa caméra, maintenue par une crosse d'épaule à la hauteur de ses yeux. Christian Kurz s'est occupé du magnétophone et de la prise de son, tandis que Schraner fonctionnait en qualité de chauffeur et filmait Murer en train de filmer. On avait repéré 21 endroits de tournage. Murer filme effectivement à 21 endroits, livré uniquement à son ouïe et à son toucher". (Pierre Lachat)

CE N’EST PAS NOTRE FAUTE SI NOUS SOMMES DES MONTAGNARDS

EN PRÉSENCE DE FREDI M. MURER


Qu'y a-t-il en effet de plus étranger l'un à l'autre, qu'un intellectuel ou artiste et ces gens de la montagne qui sont pourtant les fondateurs, les pères de la nation ? Comment leur parler ? Comment les écouter ? Et ce village natal du cinéaste héberge comme par hasard le monument de Guillaume Tell : nous sommes donc au coeur du mythe. C'est de là que sont parties (et reviennent) toutes les fausses images sur nos origines. Ainsi un film documentaire travaillé comme une enquête ethnographique, devient-il une représentation de l'image juste, par rapport à l'image fausse de notre histoire. (Richard Dindo)

SWISSMADE-2069

EN PRÉSENCE DE FREDI M. MURER


"Dans ce film, les derniers groupes de fortes têtes incorrigibles ont été assignés à résidence en marge des régions civilisées par la victoire des forces de l'ordre et de la classe médiocrement moyenne. On y prescrit toujours la même distance - comme celle qu'il y a entre un territoire de protection et le monde réel et officiel entre sa propre république et l'étranger que constitue son environnement immédiat, entre le vaisseau spatial et la Terre." (Pierre Lachat)

NEBEL JAGEN

EN PRÉSENCE DE NICOLAS HUMBERT


À La Chasse au brouillard est l'histoire d'une recherche ou d'une quête, ou plutôt le récit de recherches innombrables, qui se dispersent, se retrouvent et se poursuivent, sans qu'il n'y ait aucune possibilité d'interrompre leur dynamisme. Car leur but est en fait le mouvement lui-même. Un film sur ceux qui font fausse route, question d'être en route. Vers la fin de cette chasse, elle apparaît enfin, cette malette, comme une délivrance...mais il ne s'agit que d'une valise de voyage. L'image est le fruit des étapes. Un film pour ceux qui savent qu'aucune recherche ne s'arrête lorsqu'on a trouvé.