Plein air


mer. 25 sept. 2019   20H30

Réalisation
Guillaume Robert
Pays
France
Suisse
Année
2019
Langue
sans dialogues
Format
DCP
Durée
124'
Cycle

1000 Écologies
entrée libre
soirée proposée par Bénédicte le Pimpec et Isaline Vuille

mer. 25 sept. 2019, projection suivie d’une discussion avec l’artiste


Une équipe d’ouvriers construit une serre géante sur la péninsule d’El Ejido au sud-est de l’Andalousie. Le tissage de la structure pharaonique et artisanale ouvre un huis-clos brûlant et venteux, contemplatif et musical. Les gestes, les rythmes métamorphosent les travailleurs en danseurs, en acrobates, en funambules. Du film exsude un réalisme magique. Les protagonistes de la construction – ouvriers, matériaux, terrain, conditions atmosphériques – flirtent avec la danse, la science-fiction, le western, le land art.

Le travail de Guillaume Robert se développe à partir de la vidéographie, et s’ouvre depuis plusieurs années à l’objet, l’installation, le texte, le son, la photographie.

1000 Écologies

Changing signs can change the existing order of things. Living organisms change their environment on the basis of their own images of that environment.
– Kalevi Kull

La créativité n’est pas l’exclusivité des humains, c’est le moyen que tous les vivants se donnent pour mieux sentir ce qui les entoure. Établir les différentes facettes de la créativité et échapper aux déterminations socioculturelles pour l’émergence d’autres conceptions et pratiques de l’art, en alliance avec les autres vivants. Autrefois, l’écologie était liée à des notions de proximité et d’immédiateté, du familier, du bon, de la maison, etc., mais de nos jours elle rompt ses liens avec des dogmes d’authenticité. Dans un élargissement spectaculaire de son champ d’action, il est désormais reconnu qu’il existe des écologies de l’esprit, de l’information, des sensations, de la perception, du pouvoir, de la participation, du social, du politique… mille écologies. Cette prolifération n’est pas simplement une extension métaphorique du potentiel de l’écologie naturelle, elle reflète plutôt l’imbrication profonde d’éléments naturels et technologiques dans la constitution des environnements contemporains que nous habitons. Cette écologie des écologies initie et exige la complexité et l’urgence du défi de la pensée écologique que nous ne pouvons pas éviter si nous voulons demander et même avoir une chance d’affecter les agencements des modes de vie, humains ou autres, qui participeront à l’avenir de cette planète. La principale approche de cet évènement de mille écologies passe par le motif de l’échafaudage. Un échafaudage est une construction temporaire constituée de ponts, de passerelles ou de plates-formes. Il a pour vocation de permettre l’accès en tous points d’un bâtiment à édifier ou à réparer. L’échafaudage qui s’érige depuis l’espace du Commun se présente comme une « biosphère relationnelle » qui essaye de tisser des trames unissant entre les « deux cultures », les sciences humaines et les arts, d’une part, et les sciences naturelles et techniques de l’autre. Plus largement parlant, les champs culturels et ceux qui traitent avec les phénomènes naturels. Dans cette tentative de proposer des récits, des questionnements et des représentations autour de ces multiples écologies, l’échafaudage permet de bâtir des escaliers et des ascenseurs vers les espaces du possible. D’amener à franchir, pas à pas, les espaces entre le territoire de ce qui lui est familier et connu, son expérience, et le territoire de ce qui lui est possible de savoir ne serait plus une tâche inatteignable. Quand la construction est terminée, on peut retirer les échafaudages et retrouver notre liberté de mouvement. Il s’agit de concevoir tout autrement l’idée même d’environnement pour qu’il comprenne l’ensemble des phénomènes qui font sens. Les 1000 Écologies est pris dans sa capacité relationnelle pour ouvrir à des écologies de la pensée, de la subjectivité, du désir, du pouvoir, de l’affect et de la créativité. Quelles sont ces écologies pratiques et politiques, ces relations multiples pour ouvrir le réel à des devenirs possibles?
– Anna Barseghian

spoutnik





1000 Écologies

Changer les signes peut changer l’ordre des choses. Les organismes vivants changent leur environnement sur la base de leurs propres images de cet environnement.
Changing signs can change the existing order of things. Living organisms change their environment on the basis of their own images of that environment.
Kalevi Kull

La créativité n’est pas l’exclusivité des humains, c’est le moyen que tous les vivants se donnent pour mieux sentir ce qui les entoure. Établir les différentes facettes de la créativité et échapper aux déterminations socioculturelles pour l’émergence d’autres conceptions et pratiques de l’art, en alliance avec les autres vivants. Autrefois, l’écologie était liée à des notions de proximité et d’immédiateté, du familier, du bon, de la maison, etc., mais de nos jours elle rompt ses liens avec des dogmes d’authenticité. Dans un élargissement spectaculaire de son champ d’action, il est désormais reconnu qu’il existe des écologies de l’esprit, de l’information, des sensations, de la perception, du pouvoir, de la participation, du social, du politique… mille écologies. Cette prolifération n’est pas simplement une extension métaphorique du potentiel de l’écologie naturelle, elle reflète plutôt l’imbrication profonde d’éléments naturels et technologiques dans la constitution des environnements contemporains que nous habitons. Cette écologie des écologies initie et exige la complexité et l’urgence du défi de la pensée écologique que nous ne pouvons pas éviter si nous voulons demander et même avoir une chance d’affecter les agencements des modes de vie, humains ou autres, qui participeront à l’avenir de cette planète. La principale approche de cet évènement de mille écologies passe par le motif de l’échafaudage. Un échafaudage est une construction temporaire constituée de ponts, de passerelles ou de plates-formes. Il a pour vocation de permettre l’accès en tous points d’un bâtiment à édifier ou à réparer. L’échafaudage qui s’érige depuis l’espace du Commun se présente comme une « biosphère relationnelle » qui essaye de tisser des trames unissant entre les « deux cultures », les sciences humaines et les arts, d’une part, et les sciences naturelles et techniques de l’autre. Plus largement parlant, les champs culturels et ceux qui traitent avec les phénomènes naturels. Dans cette tentative de proposer des récits, des questionnements et des représentations autour de ces multiples écologies, l’échafaudage permet de bâtir des escaliers et des ascenseurs vers les espaces du possible. D’amener à franchir, pas à pas, les espaces entre le territoire de ce qui lui est familier et connu, son expérience, et le territoire de ce qui lui est possible de savoir ne serait plus une tâche inatteignable. Quand la construction est terminée, on peut retirer les échafaudages et retrouver notre liberté de mouvement. Il s’agit de concevoir tout autrement l’idée même d’environnement pour qu’il comprenne l’ensemble des phénomènes qui font sens. Les 1000 Écologies est pris dans sa capacité relationnelle pour ouvrir à des écologies de la pensée, de la subjectivité, du désir, du pouvoir, de l’affect et de la créativité. Quelles sont ces écologies pratiques et politiques, ces relations multiples pour ouvrir le réel à des devenirs possibles?
– Anna Barseghian