La Movida, Face B: Aliens + El Futuro


sam. 26 sept. 2020   17h00
dim. 27 sept. 2020   19h00

Pays
Espagne
Année
2013
2017
Langue
ST français
VO espagnol
Durée
88'
Cycle

dim. 27 sept. 2020, Paëlla + session d'écoute La Contra Ola (Les Disques Bongo Joe)


SA 26, 17h00
DI 27, 19h00, Paëlla + session d’écoute la Contra Ola (Les disques Bongo Joe) + films

ALIENS, Luis Lopez Carrasco, Espagne, 2017, 23’, vo espagnol, sous-titré français
EL FUTURO, Luis Lopez Carrasco, Espagne,2013, 65’, vo espagnol, sous-titré français

Dans le prolongement de la sortie de L’année de la découverte, l’envie nous a pris de prolonger l’oeuvre de Luis Lopez Carrasco. Soit un court, Aliens (2017) et un long, El Futuro (2013), qui à eux deux laissent entrevoir la face cachée du mouvement culturel que fut la Movida à l’orée des années 80.
Face A: La mort du général Franco marque l’avènement d’une vague contre culturelle qui a spécialement essaimé dans la musique. Les médias – presse, radio, télévision – profitant de cette liberté nouvelle, ont largement contribué à faire connaître ce mouvement. Cette popularisation d’un esprit libertaire s’est notamment retrouvé cristallisé dans l’oeuvre du cinéaste Almodovar, qui a donné à voir une image romancée et durable de la Movida.
Face B: La fête n’a pas duré. Même, elle tient davantage de la gueule de bois que de la promesse d’émancipation. C’est du moins le constat que posent les deux films de Luis Lopez Carrasco. À la façon d’un archéologue, le cinéaste creuse dans la matière musicale de l’époque pour faire entendre les inquiétudes qu’elle contient:
«Je veux me baigner dans des mers de radium, avec des nuages de strontium, de cobalt et de plutonium. Je veux avoir des combinaisons de plomb et des enfants mutants à moto ». (Nuclear sí, Aviador dro, 1981).
Dans l’appartement d’El Futuro, de jeunes progressistes fêtent la victoire des socialistes aux élections générales de 1982. On ne les entendra presque pas car la musique prédomine. Du choc entre les images et les sons, un trouble apparaît : Quel sens donner à une fête, dont on ne sait si ces jeunes se perdent dans la désillusion ou se projettent dans l’espérance socialiste ?

Ce retour à l’origine de ce que fut le mouvement est également le moteur d’Aliens. En réunissant la parole, les poèmes et les peintures de Tesa Arranz, chanteuse des Zombies, Carrasco recompose le paysage d’une vie et d’une jeunesse dont le bonheur et la folie ont été voisins. En témoigne le récit de Tesa qui prend les contours d’une science-fiction tant ses désirs paraissent trop grands au regard du réel.

Cette histoire, les Disques Bongo Joe l’ont également traversé avec la publication en 2018 de la compilation La Contra Ola – Synth Wave And Post Punk From Spain 1980-86 qui ramasse quantités de morceaux produits durant cette époque. À l’occasion de la projection de ces deux films, nous les invitons à passer quelques disques et partager leurs ressentis vis-à-vis de ce courant musical.

« Je vais devenir musique et m’asseoir joyeusement dans un coin et mon expression d’extase détruira le monde.
Et les quelques autres diamants brillants se joindront à moi sans me toucher.
Seul mon tourne disque ne sera pas détruit
et commencera son travail avide avec les nuages et le ciel ». Tesa Arranz.