LA JALOUSIE

SORTIE

Louis, un jeune comédien quitte sa femme et sa fille pour vivre avec son nouvel amour, Claudia, elle aussi actrice. Une fois passés les premiers moments de bonheur nourris par la force de la nouveauté, du mystère et de l’émerveillement, Louis se retrouve petit à petit dans la position de l’être délaissé…

Philippe Garrel insuffle ici (comme dans toute son oeuvre) une authentique intelligence du sentiment amoureux, de l’euphorie stupéfiante des débuts à l’angoisse vertigineuse et étouffante de la rupture.
Chaque protagoniste passe ainsi du rôle de victime à bourreau, sans toujours comprendre pourquoi, ni pouvoir expliquer ses motivations. Si le couple est au centre de LA JALOUSIE, la constellation d’individus qui s’y rattache n’en est pas moins vitale, tout comme le fait que l’entourage du réalisateur a toujours nourri son cinéma, que ce soit les femmes qui ont marqué sa vie (Nico, Jean Seberg), ses amis ou sa famille. Le film est d’ailleurs dédié à son père, Maurice Garrel, décédé en 2011, et dont le personnage principal joué par Louis Garrel, son petit-fils, est directement inspiré.

Comme à son habitude, chaque séquence n’est captée qu’en une seule prise. Le plan est maîtrisé, épuré, souverain tandis que la sublime photographie signée Willy Kurant (Godard, Skolimowski période 60’s, Pialat pour SOUS LE SOLEIL DE SATAN) saupoudre le quotidien d’un noir et blanc charbonneux, comme tracé au fusain. Louis Garrel et Anna Mouglalis n’en ressortent que plus magnifiés, graphiques.