Caprices


dim. 10 juin 1990   19h

Réalisation
Véronique Goël
Pays
Suisse
Année
1988
Langue
VO français
Format
16mm
Durée
52'
Avec
Alexander Balanescu
Dolly Koritzer
Clare Connors
Cycle

5 films de Véronique Goël

CAPRICES
Véronique Goël
Suisse, 1988, 56′
16mm

Le silence de la musique
C’est dans la musique qu’on trouve un film enfin exceptionnel, où la rigueur formelle s’allie à la sensibilité et à la discrétion: Caprices, moyen métrage de la genevoise Véronique Goël, s’élabore dans une interaction image-son très poussée autour du violoncelliste Alexander Balanescu – virtuose ancien membre du Quatuor Arditi – et la musique du compositeur contemporain Salvatore Sciarrino. Ses six Caprices pour violon solo constituent la matière première sonore du film, tour à tour sujet du support; Balanescu, l’interprète, ne se révèle en tant que personne que plus tard, comme imposé par la construction sonore du film.
L’image n’est ici ni didactique, ni démonstrative, mais grâce à des “mises en situations” des personnages qui confinent à la fiction, elle devient véritablement narrative, complémentaire au son.
Enfin, dans ce film essentiel (rien n’est jamais laissé au hasard, si ce n’est la magie indéfinissable de l’instant musical et visuel), le sujet artistique se révèle matière première à laquelle la réalisatrice se confronte, avec laquelle elle se bat, la modelant tout en s’y soumettant.
Fréderic Maire

Véronique Goël Caprice Spoutnik

 

« Les films de Véronique Goël sont comme des tranches de mémoire taillées dans un langage cinématographique solide. Entre les lignes de ce langage, sa lucidité se déploie en agrandissements successifs qui se remplissent de la simplicité complexe de son propre vécu. Confrontant hommes et actions, hommes et espace et plus que tout, hommes et hommes (ces hommes dont l’existence même semble remettre en question celle des autres), Véronique aborde dans ses films beaucoup de questions qui nous troublent. Les films cernent ces moments auxquels nous sommes sensibles (ceux que l’on a tendance à oublier ou que l’on refuse presque de voir). Ils s’emparent de ces fragments de vie avec une intense préoccupation, permettant au spectateur de ressentir la force des émotions qu’ils recouvrent, et cherchent à pénétrer ces éléments de signification que trop souvent nous voulons ignorer. C’est dans ces moments-là que les films atteignent leur niveau d’expression le plus élevé et le plus émouvant, le niveau où le non-dit se révèle, devient l’écho silencieux entre conscience et inconscience – lieu de nombreuses interrogations dont les réponses sont piégées dans les contre-forts de la mémoire. Les voix surgissent en murmures éclatants, à la recherche d’une pertinence que les mots ne peuvent plus décrire mais que les images rendent immensément cohérente. Des images maîtrisées avec une telle précision qu’elles seules semblent douées de parole. Comme si la simplicité des structures filmiques devenait l’unique rempart contre les larmes insaisissables qu’elles contiennent, résonnances d’un cri retentissant, qui, comme de la poésie pure, reste en nous pour longtemps. »
Stephen Dwoskin





Cinq films de Véronique Goël

« Les films de Véronique Goël sont comme des tranches de mémoire taillées dans un langage cinématographique solide. Entre les lignes de ce langage, sa lucidité se déploie en agrandissements successifs qui se remplissent de la simplicité complexe de son propre vécu. Confrontant hommes et actions, hommes et espace et plus que tout, hommes et hommes (ces hommes dont l’existence même semble remettre en question celle des autres), Véronique aborde dans ses films beaucoup de questions qui nous troublent. Les films cernent ces moments auxquels nous sommes sensibles (ceux que l’on a tendance à oublier ou que l’on refuse presque de voir). Ils s’emparent de ces fragments de vie avec une intense préoccupation, permettant au spectateur de ressentir la force des émotions qu’ils recouvrent, et cherchent à pénétrer ces éléments de signification que trop souvent nous voulons ignorer. C’est dans ces moments-là que les films atteignent leur niveau d’expression le plus élevé et le plus émouvant, le niveau où le non-dit se révèle, devient l’echo silencieux entre conscience et inconscience – lieu de nombreuses interrogations dont les réponses sont piégées dans les contre-forts de la mémoire. Les voix surgissent en murmures éclatants, à la recherche d’une pertinence que les mots ne peuvent plus décrire mais que les images rendent immensément cohérente. Des images maîtrisées avec une telle précision qu’elles seules semblent douées de parole. Comme si la simplicité des structures filmiques devenait l’unique rempart contre les larmes insaisissables qu’elles contiennent, résonnances d’un cri retentissant, qui, comme de la poésie pure, reste en nous pour longtemps. »
Stephen Dwoskin

Lien du programme