Rencontre avec Wassyla Tamzali
un programme de Léa Morin
À Alger, dans les années 1970, Wassyla Tamzali et sa bande d’amis fréquentent quotidiennement la Cinémathèque algérienne, espace unique de débats et de cinéphilie au cœur d’Alger. Ils vibrent au rythme des cycles de films, des rencontres avec les cinéastes invités avec un engagement collectif pour un cinéma nouveau.
« C’est toujours avec inquiétude, passion (donc amour) que nous nous asseyons dans les salles obscures et attendons des réponses aux questions qu’à tous les instants nous nous posons dans la vie, dans nos rapports aux autres, dans la rue et dans les maisons, nos rapports aux institutions et à nous-mêmes. »
Dans son essai SAUVEGARDE (2023), nouvelle préface pour la ré-édition de son livre sur les cinémas algériens et tunisiens EN ATTENDANT OMAR GATLATO (1979), Wassyla Tamzali interroge la jeune femme qu’elle était dans les années 1970 à Alger, ses rêves de révolution, ses amitiés cinématographiques, ses projets inachevés. Elle y parle aussi du cinéma contemporain algérien, de Assia Djebar (« elle a la voix de Delphine Seyrig »), de Jocelyne Saab (« ce petit bout de femme » qui les a tant impressionné), de leurs voyages pour porter la bonne parole de la révolution algérienne et surtout de la Cinémathèque d’Alger (« la scène où nous écrivions le scénario de nos vies, les mettions en scène et les jouions. »), laboratoire de la culture post-indépendance.