octobre 2021





Musical holdouts de John Cohen

Spout nomade - partie 7


Mon dernier film, Musical Holdouts, est un hommage à ceux qui ont résisté aux forces des médias dans leur musique et leur vie. Il traite d'un échantillon de ces groupes américains qui ont maintenu leur identité individuelle dans une ère de culture de masse.  La question n'est plus de savoir si ces groupes survivront ; ce film ne fait que célébrer le fait de leur existence.

Lettre à la prison de Marc Scialom

Spout nomade - chapitre 8


« Lettre à la prison a été tourné de manière quasi clandestine pendant quatre semaines de part et d’autre de la Méditerranée partageant Marseille et Tunis, avec quelques amis, et une caméra 16mm prêtée par Chris Marker, qui n’enregistrait pas le son. Le film réalisé par Marc Scialom relève, puisque le CNC avait alors refuser de le financer, de cette éthique contrebandière pour laquelle l’échange esthétique de quelques signes prélevés de manière documentaire sur le réel contre les bribes à fortes valeur hallucinatoire d’une fiction rêveuse et déambulatoire équivaut à une forme obstinée de résistance politique face au régime représentatif dominant le champ cinématographique

Garlic is as Good as Ten Mothers de Les Blank

Spout nomade - histoire numéro neuf


Le réalisateur recommande que, lors de la projection du film, un four grille-pain contenant plusieurs têtes d'ail soit allumé au fond de la salle, à l'insu du public, avec pour résultat qu'à peu près à la moitié de la projection, la salle entière sera remplie d'une odeur d'ail.

Handsworth Songs de Black Audio Film Collective

Spout nomade - chapitre no 10


Réalisé en 1986 par John Akomfrah et le Black Audio Film Collective, Handsworth Songs constitue une des interventions filmiques les plus cruciales sur le terrain ouvert par les débats en Grande-Bretagne autour de l'identité, de l’expérience et des représentations noires, dont des auteurs tels que Stuart Hall ou Paul Gilroy contribuèrent, tout au long des années 80, à poser les coordonnées.

Fannie’s Film + Killing Time de Fronza Woods

Spout nomade - chapitre 11


« Fronza Woods n’a réalisé que deux courts métrages. Le premier, Killing Time, ballade amère et insolente, montre le désarroi nonchalant d’une femme, seule dans sa chambre, cherchant une tenue convenable pour se suicider. Sous un ton joueur plutôt qu’enjoué (le sifflotement faussement gai), le film finit par hypnotiser, l’humour agissant moins comme garde-fou que comme corollaire du désespoir. Le second court, Fannie’s Film, tout aussi beau, enregistre la parole d’une femme de ménage dans une salle de gym. En parallèle à des figures hiératiques qui vont et viennent sur des machines de sport, elle est filmée seule en train de nettoyer la salle vidée de ses fantômes. Le film renverse les paradigmes, plongeant le visible dans un espace nu et donnant corps à une voix inaudible – une voix d’autant plus bouleversante qu’elle dit sa joie de l’existence qu’elle a vécue. »