PALESTINE : FILMER C’EST EXISTER 2015 DIMANCHE 29

dim. 29 nov. 2015
PALESTINE : FILMER C'EST EXISTER
DANS LE CADRE DU FESTIVAL « PALESTINE: FILMER C’EST EXISTER »
EN PRÉSENCE DE ALIA ARASOUGHLY, MUAYAD ALAYAN, RASHID MASHARAWI, RAMZI MAQDISI, ABDALLAH AL-GHOUL, NAHED AWWAD ET DOMINIQUE FLEURY.
BRISER L’ENFERMEMENT est le thème choisi pour cette 4ème édition des rencontres cinématographiques « PALESTINE: FILMER C’EST EXISTER », avec l’envie non seulement d’approfondir les nombreux aspects que ce thème comprend, mais aussi de découvrir comment les cinéastes ont choisi de montrer, par la fiction ou le documentaire, les résistances à l’enfermement.
-> CHIC POINT + HAIFA
11H
CHIC POINT
SHARIF WAKED, 2003, PALESTINE, 7′, COUL., VIDÉO, SANS DIALOGUES.
Des hommes à la démarche féline défilent sur une musique rythmée. Beaux, sensuels, sexuels. Fermetures à glissière, peignoirs entrouverts, habits tissés de filets, hottes, boutons soulignent ici une poitrine qui palpite, là un bas-ventre frémissant lézardé par une balafre.
Un défilé de mode bien singulier qui allie une plastique léchée à une violence palpable. Puis changement radical. En 7 minutes, Chic point nous plonge dans un univers où s’entremêlent esthétique, humiliation, malaise.
HAIFA
RASHID MASHARAWI, 1996, PALESTINE / ALLEMAGNE / PAYS-BAS, 75′, COUL., 35MM, VOSTFR.
Nabil, l’idiot du village, traîne les pieds dans les ruelles du camp, en criant «Haïfa, Acre, Jaffa». Il poursuit l’espoir que les accords de paix vont lui permettent d’épouser sa cousine dans sa ville bien-aimée. Considéré comme le bouffon du village surnommé Haïfa, Nabil est seul à savoir beaucoup de choses. Sur un vieux poste de télévision, les habitants suivent les actualités : Arafat serre la main de Rabin.
L’oncle Saïd, ancien policier – mais l’a t’il jamais été ? – attend aussi beaucoup de ces changements politiques. Et les autres ?
-> L’ATTENTE
13H30
L’ATTENTE
RASHID MASHARAWI, 2005, FRANCE / PALESTINE, 90′, COUL., BETASP, VOSTFR.
Avant de quitter la Palestine pour s’installer définitivement à l’étranger, Ahmad, réalisateur, accepte une dernière mission confiée par un ami, directeur du futur Théâtre National Palestinien. Il doit organiser des auditions dans les camps de réfugiés palestiniens pour trouver ceux qui constitueront la troupe nationale.
Accompagné de la journaliste Bissan et de son caméraman «Lumière», Ahmad part à la recherche de talents dans les camps de réfugiés de Jordanie, de Syrie et du Liban. Au fur et à mesure des auditions, Ahmad demande à ses aspirants acteurs de reconstituer ce qui incarne le mieux leur essence de Palestiniens: l’attente…
-> PROGRAMME DE COURTS MÉTRAGES
15H30
A UN PAS ET DEMI
Enas Ayish, 2011, 6 min
Appeler un taxi et partir découvrir la ville qu’elle ne connaît pas alors qu’elle se trouve à un pas et demi de chez elle, voilà ce qu’a décidé Enas! Incroyable? Quand on habite à Gaza, décider de briser les barrières qu’on a petit à petit intégrées… poids de l’occupation israélienne, restrictions de sa propre société… pas si facile.
UN GARÇON, UN MUR ET UN ÂNE
Hany Abu Assad, 2008, 4 min
Trois gamins rêvent de tourner un western, avec pistolet, lasso et monture. Ils se postent devant l’interphone de la porte d’une villa, espérant que la caméra filmera leur mise en scène. Mais la matrone surgit et les fait dégager. Comment enregistrer leur histoire? Peu importe, ils savent où trouver une autre caméra.
RESTE TRANQUILLE
Sameh Zoabi, 2005, 21 min
Un père et son jeune fils sont en route pour Nazareth. Ils viennent d’assister aux funérailles de l’oncle. Le père est tranquille, sa voiture porte des plaques jaunes israéliennes. A la radio, des musiques orientales. Le garçon, assis sur la banquette arrière de la voiture, ne cesse de poser des questions sur le rapport de son père avec les Israéliens. Le ton monte.
PISTACHIO
Abd-Alrahman Alhomran, 2013, 10 min
Chaque jour, Hamam, 11 ans, arpente la plage de Gaza pour vendre des pistaches. Parfois il rentre bredouille à la maison. L’ école, il la suit tant bien que mal. «Les voisins m’interpellent et me demandent pourquoi je fais travailler mes enfants au lieu de les laisser étudier». Comment faire autrement à Gaza?
JEUNESSE VOLÉE
Saed Andoni, 2004, 20 min
En avril 2004, suite au succès du livre Stolen Youth – Jeunesse volée : la politique israélienne de détention d’enfants palestiniens, écrit par 3 auteurs anglais reposant sur des témoignages en Cisjordanie et à Gaza, l’ONG Defence for Children-Palestine (DCI/PS) demande à Saed Andoni de réaliser un documentaire. Celui-ci donne la parole aux enfants palestiniens ex-détenus dans les prisons militaires israéliennes, à leurs familles et à leurs avocats.
KICKFLIPS PAR DESSUS L’OCCUPATION
Maen Hammad, 2005, 22 min
Kickflips par dessus l’occupation ou comment utiliser les acrobaties du skateboard pour échapper à la violence, au stress et à la morosité du quotidien. C’est ainsi que les ados vivent cette culture émergente en Cisjordanie.
-> TABLE RONDE
Nouvelle génération de cinéastes: projets collectifs, productions indépendantes
17H
Participant-e(s): Muayad Alayan, Ramzi Maqdisi, Rashid Masharawi, Nahed Awwad, Abdallah Al-Ghoul, Alia Arasoughly.
Table ronde animée par Riccardo Bocco.
PFC’E 2015 fait une large place à la nouvelle génération de cinéastes palestinien-ne-s qui, pour donner force à leurs projets, s’organisent en collectifs. Ils mettent leur expérience technique et leur sensibilité artistique à disposition de nouveaux projets. Ils n’hésitent pas à questionner le système de production cinématographique qui pèse sur le travail des artistes palestinien-ne-s.
-> LESH SABREEN? + LIGHT AT THE END OF THE TUNNEL
19H
LESH SABREEN?
MUAYAD ALAYAN, 2009, PALESTINE, 20′, COUL., HD, VOSTFR.
A Beit Safafa, seul village palestinien proche de Jérusalem épargné en 1948, entouré par des colonies israéliennes, un jeune couple essaie de tenir bon pour réaliser ses rêves. La société conservatrice de leurs parents, les difficultés économiques et l’occupation israélienne contrecarrent sans arrêt les plans d’Ayman et Sabreen.
LIGHT AT THE END OF THE TUNNEL
SOBHI AL ZOBAIDI, 2001, PALESTINE, 52′, COUL., HD, VOSTFR.
Light At The End Of The Tunnel donne la parole à six anciens prisonniers palestiniens, dont deux femmes. Avec ce documentaire projeté à Doha, Amman, Amsterdam et aux États-Unis, le mérite de Sobhi al-Zobaidi est de ne pas se laisser enfermer par la représentation du héros ou de l’héroïne, fabriquée pour servir une cause aux dépens de la réalité vécue.
Avec franchise et sans tabou, les protagonistes (libérés des geôles israéliennes pour certains mais aussi palestiniennes pour d’autres) racontent leurs difficultés à réintégrer leur société et à rétablir le lien avec leur famille. Certains disent avoir l’impression d’avoir quitté une prison pour se retrouver dans une autre prison aux barreaux invisibles.
-> MAQLOUBEH + ROSHMIA
21H
MAQLOUBEH
NICOLAS DAMUNI, 2012, PALESTINE / FRANCE, 10′, COUL., HD, VOSTFR.
Cinq jeunes étudiants de milieux différents vivent ensemble à Ramallah. Bloqués dans leur appartement par des bombardements et un couvre-feu, ils décident de préparer, pour leur déjeuner un maqloubeh (sens dessus-dessous), plat traditionnel du Levant composé de légumes, de riz et de poulet, qu’on retourne au moment de servir. Chou-fleur ou aubergine? Alors que la voisine commente la recette, leurs familles ne cessent d’appeler pour avoir des nouvelles. Au moment de se mettre à table, un escadron armé entre dans l’appartement et les emmène menottés et bâillonnés. Et le maqloubeh ?
ROSHMIA
SALIM ABU JABAL, 2014, PALESTINE / LIBAN / QATAR / SYRIE / UAE, 70′, COUL., BLU-RAY, VOSTFR.
A 80 ans, Yousef Hassan et Amna Abu Fodeh vivent, tout seuls, dans une cabane en tôle à Roshmia, la dernière vallée naturelle à Haïfa. Ils sont là depuis 1965 et mènent ce qui semble être une vie de sérénité, avec leur jardin comme horizon, loin de l’agitation de la modernité. La vie demeure paisible à Roshmia jusqu’à ce que les autorités locales approuvent un nouveau projet de route, ordonnant de confisquer la terre, de démolir la cabane et de jeter dehors ses habitants.
Un ami du couple tente d’obtenir une indemnisation de la municipalité. Mais Yousef ne veut pas devoir encore une fois partir de sa maison, il veut continuer à mener sa vie ici, dans ce qui est pour lui le bonheur et le confort. La tension grandit entre les trois. Et malgré le désespoir qu’ils ressentent tous les deux à l’idée d’être expulsés, Yousef et Amna sont sur le point d’aller sur des chemins différents.