MY BROTHER’S WEDDING + THE HORSE de Charles Burnett


mer. 22 févr. 2023   20h30
Cycle

1969 - 1983: SIX MÉLODRAMES AFRO-AMÉRICAINS

ME 22, 20h30

MY BROTHER’S WEDDING, Charles Burnett, États-Unis, 1983, 83’, Vo, sous-titré français

Un jeune homme dans le quartier pauvre de Watts, à Los Angeles, travaille avec ses parents, propriétaires d’une laverie. Il apprend que le mariage de son frère, avocat, a lieu le même jour que les obsèques de son meilleur ami, tué après sa sortie de prison. Une tragi-comédie, mais aussi un portrait de la communauté afro-américaine du sud de Los Angeles.

THE HORSE, Charles Burnett, États-Unis, 1973, 14’, Vo, sous-titré français

Quatre hommes blancs, un petit garçon noir et son père, un cheval : instant suspendu tandis que le jour décline, dans l’attente d’une mise à mort. Instantané de violence ordinaire dans ce que le cinéaste décrit comme “une allégorie du Sud”, inspirée par Faulkner. L’avis de tënk « The Horse » raconte une petite histoire, comme un conte, écrit par Burnett, mais dont la mise en scène est complètement empreinte de réel. Le paysage brûlé de la prairie, cette maison isolée, abandonnée et branlante, le silence, à peine troublé par le son obsédant d’un moulin à vent et l’économie de parole des hommes, dessinent une tranquillité rurale qui rend l’attente encore plus pesante. Par un montage de regards croisés, la tension autour de la mort imminente se ressert, incarnant une violence latente typique du western…





1969 - 1983: SIX MÉLODRAMES AFRO-AMÉRICAINS

Que faire face à la violence politique? Commencer peut-être par se raconter.
C’est ce à quoi se sont consacré.e.s plusieurs cinéastes afro-américain.e.s entre les années 70 et 80. Leurs films – SEVERAL FRIENDS (1969), THE HORSE (1973), KILLER SHEEP (1978) et MY BROTHER’S WEDDING (1983) de Charles Burnett, LOSING GROUND (1982) de Kathleen Collins et BLESS THEIR LITTLE HEARTS (1983) de Billy Woodberry – viennent après les émeutes, après Martin Luther King, après Malcolm X, après les Black Panthers. Dès lors, le travail de ces cinéastes n’a pas été d’enregistrer l’insurrection mais de recourir à la fiction pour documenter la condition de vie des leurs dans les ghettos. Si dans ces films, le Blanc et la police sont éliminés du champs visuel, il n’en reste pas moins que les tensions sont vives à l’intérieur de la communauté. Tensions car le chômage ronge le quartier et que derrière, tout se fragilise: l’amour, la famille, l’amitié. Ainsi, ces situations tragiques trouvent écho dans la forme même des films, à savoir des mélodrames qui, s’ils sont chargés d’affect, n’abandonnent jamais une rigueur d’observation sociologique.