LE GRAND ORDINAIRE de Mathieu Kiefer


ven. 9 juin 2023   20h30
Cycle

RENCONTRES CINÉMA(S) ET PSYCHIATRIE(S): CHAPITRE 5

ven. 9 juin 2023, 19h30 cantine prix libre


À QUELLE HEURE PASSE LE TRAIN?
RENCONTRES CINÉMA(S) ET PSYCHIATRIE(S)
CHAPITRE 5, Carte blanche à Alice Crété: LE GRAND ORDINAIRE de Mathieu Kiefer

LE GRAND ORDINAIRE, Mathieu Kiefer, France, 2019, 81’

VE 9, cantine prix libre, 19h30
film à 20h30

Le Grand Ordinaire invente un rapport au temps et aux distances pour partager une réalité. Mathieu Kiefer a fait un film. C’est l’œuvre d’une vie, de sa vie avec un trouble obsessionnel compulsif, un Toc.

Faire un film, c’est chercher des bords, trouver un cadre pour faire dialoguer plusieurs voix : médicales, affectives, politiques, imaginaires… Un film documentaire qui est aussi une fiction, qui raconte une histoire, en donnant des noms aux choses. Mathieu Kiefer défie le réel, le provoque pour mieux s’y confronter. Cogne les bords, se tape la tête. Le film dialogue avec lui-même, avec ce qui le constitue, une forme se cherche, faite de liens et d’aller-retour pour essayer de comprendre ce qui se vit dans une vie avec un Toc. Les rituels. Les répétitions. Les phrases qui tournent en boucle. Jusqu’à n’en plus pouvoir.

Mathieu a mis du temps à faire ce film – des années, il lui a fallu sortir de son histoire pour aller à la rencontre des autres et saisir l’occasion de laisser une trace, ce film qu’il aurait aimé avoir vu. Témoignage et partage. On part à la recherche des éléments qui nous permettent d’appréhender sa réalité : des personnages-clé, des lieux d’ancrage, une biographie. Il a fallu du temps, mais aussi des gens. Le cinéma est un temps donné à l’élaboration collective, on sait ici que cette histoire singulière a pu se raconter une fois que des camarades ont pu l’entendre, l’accueillir même. Il nous racontera comment les-autres est une formidable ressource. Pour faire un film autant que pour la santé mentale.
Alice Crété





À QUELLE HEURE PASSE LE TRAIN? RENCONTRES CINÉMA(S) ET PSYCHIATRIE(S)

« Il s’agissait avant tout d’être solidaire de gamins afin qu’ils échappent au sort que la société leur réservait ». C’est ainsi que Jacques Lin caractérise l’expérience de la prise en charge d’enfants autistes, jugés irrécupérables, menée à partir de 1968 dans une ferme située dans les Cévennes avec Fernand Deligny et d’autres « présences proches ». Cette solidarité dont parle Jacques Lin, s’est tissée à partir de différentes activités conduites collectivement: cuisine, élevage, maraîchage, promenades, dessins. Et au milieu de ces gestes coutumiers, le cinéma s’est parfois trouvé une place. C’est à travers les films qui découlent de cette tentative – Le moindre geste, Projet N – que l’on s’est rendu compte que psychiatrie et cinéma avaient probablement à faire ensemble. Cela nous a donné le désir de chercher. Non pas des films sur la folie, ou sur les fous (Hollywood ou Netflic encore, excellent dans le domaine), mais où le cinéma (voir et entendre) est le lieu d’un travail en commun et un point de rencontres possibles. Dès lors, on tâchera d’ouvrir quelques fenêtres chaque mois au sujet de ces questions. Avec aussi l’envie que ces séances s’enrichissent d’interventions, de discussions et de débats.

Tom & Nathan