Jean le bienheureux

Hans im Glück


mer. 24 avril 2019   20H30
Réalisation
Peter Liechti
Pays
Suisse
Année
2018
Langue
ST français
VO suisse-allemand
Format
DCP
Distribution
Cycle

30 ans à L’Usine - partie 1, état d’urgence

«Hans im Glück» est l’histoire d’un homme qui se met en marche pour arrêter de fumer. C’est pourquoi il entreprend de se rendre à pied de son lieu de résidence actuel, Zurich, à sa ville natale, Saint-Gall, où son tabagisme a commencé. Il est prêt à recommencer ce voyage – en empruntant à chaque fois un chemin différent – aussi souvent qu’il le faudra pour atteindre son but: enfin non-fumeur! A travers cette marche rituelle à la campagne et l’interdiction formelle de fumer qu’il s’impose durant son cheminement, il espère se libérer de ses vieux vices encombrants. Cette quête vers les sources de sa dépendance prend de plus en plus la forme d’une quête dont l’objet réel est la recherche d’un chez-soi et la tentative de renouer avec ses propres origines. Toutes ces images, «découvertes» et souvenirs qu’il rencontre au cours de ses marches le plus souvent assez étranges, forment la base d’un périple cinématographique vers le paradis et l’enfer dans sa patrie – parsemées d’excursions par-delà les frontières.
«Hans im Glück» est un règlement de comptes et une déclaration d’amour. Un road movie pour piéton, un film local pour déracinés. Un hommage à tous les fumeurs et autres maniaques, à tous les pauvres diables qui ont su (malgré tout) garder la tête haute – et, bien sûr, à Jean le bienheureux.”

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30 ans à L’Usine – partie 1, état d’urgence

De 1989 à 1997, l’association État d’Urgences opère dans l’ancienne Usine genevoise de dégrossissage d’or qui a été laissée à disposition par la Ville de Genève. Les diverses associations qui la composent font au mieux dans un bâtiment qui n’est pas spécialement adapté à la programmation culturelle, tant au niveau des nuisances sonores que de la cohabitation. Autogérée, l’association propose des activités culturelles financées d’abord par un bistro central “Le Débido” ainsi que par une petite subvention de la ville qui est venue par la suite.

“Au début, le Débido était une sorte de forum, ouvert du matin au soir. On y mangeait, on y faisait la fête, on y lisait la presse. La salle servait de lieu de rencontre aux utilisateurs et aux visiteurs. Cette notion fédératrice a progressivement disparu, L’Usine s’est transformée en machine à bière” Robert Broggini

En 1997 le budget pour une rénovation est voté à la ville – au même temps que le Grand Théâtre qui opère dans le Bâtiment des Forces Motrices – afin de permettre un réaménagement. “Le cloisonnement des activités peut apparaître, pour un lieu dédié à la pluri-disciplinarité, comme un constat d’échec. Mais les problème engendrés par le bruit empêchent aujourd’hui l’Usine de fonctionner à plein rendement.”

“Nous profitons de cette pause pour imaginer une nouvelle Usine. Mais État d’Urgence ne veut pas changer de philosophie. Le but reste le même: accueillir des tribus de tous les horizons et proposer des événements culturels alternatifs” Greta Gratos

L’Usine ferme donc pour huit mois de travaux de réaménagement et d’insonorisation qui débutent en janvier 1998. D’ici là, les divers acteurs du lieu ne resteront pas inactifs. Seul le Kab partira en vacances. PTR déménagera fin février à l’usine Kugler de la Jonction. Spoutnik se fera nomade. Théâtre et T dansant se réfugieront à Artamis.

Cette première période de 8 ans (début 1990 à fin 1997) sera pour le cinéma Spoutnik une occasion de se développer dans sa proposition culturelle et son impact dans le paysage Genevois. On y voit l’émergence de festivals de cinéma tels que le festival Black Movie en 1990, on y regarde des films qui ne passeront jamais ailleurs et on a l’occasion d’y rencontrer des cinéastes tels que Johan van der Keuken ou Peter Liechti.

A ce propos, nous proposons trois séances de projection pour redécouvrir une partie de l’oeuvre de Peter Liechti (1951-2014), cinéaste suisse expérimental et co-fondateur d’un cinéma d’art et d’essai à St-Galles le KinoK. Les trois films choisis présentent une approche très sonore et bruitiste avec notamment des interventions du musicien St-Gallois Norbert Möslang.

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30 ans à L'Usine

Pour célébrer les 30 ans de L’Usine, le Spoutnik propose un programme rétrospectif d’une année qui revisite les étapes clés d’une histoire intimement liée à État d’Urgences. Le Spoutnik, lui, fête ses 33 ans! Ce premier programme revisite les moments d’errance d’un cinéma satellite entre la villa FIA-SKO et l’arrivée dans les locaux de L’Usine, avec un focus dédié au cinéaste suisse Fredi M. Murer, une carte blanche à l’Atelier MTK, et un plein air d’hiver pour nous rappeler ces moments à la Menuiserie de l’Ilôt 13.

“En ce qui concerne le cinéma, il y a toujours « état d’urgence » parce qu’il y a beaucoup de films d’ici et d’ailleurs, que l’on ne voit pas. Malgré les efforts de ceux qui, subventions ou pas, tentent des percées dans la massinforme des navets, il y a toujours un reste. Ce qu’il reste ce sont des centaines de films qui circulent très peu et pour la plupart finissent au fond des tiroirs. Décider de diffuser régulièrement des films 16 et super-8 c’est un autre choix.
D’abord économique, l’infrastructure, légère, demande peu d’investissement.

Mais c’est aussi un choix culturel, qui correspond à un besoin d’intensifier un réseau parallèle de distribution. Les deux formats, 16 et super-8, permettent une production abondante et diversifiée, elle existe. Il est à notre avis indispensable de lui offrir des débouchés. Modestes soit, mais nécessaires pour que les forces vives du cinéma indépendant touche un public. Pour que ce cinéma, de recherche, créatif, libère ses images, touche notre sensibilité et nous parle.” (avril 1986 – le cinéma Spoutnik à la villa FIA-SKO)