Enjoy (back to Ibiza)


sam. 9 nov. 2019   13H

Réalisation
Guillaume Dustan
Année
2001
Langue
ST anglais
ST français
VO français
Format
Vidéo
Durée
103'
Cycle

Les Rencontres Satellites au Spoutnik
CES REVENANTS

sam. 9 nov. 2019, en présence de Olga Rozenblum, Pascaline Morincôme, Julien Laugier et Nina Kennel


Guillaume Dustan (1965-2005) a écrit huit livres entre 1996 et 2005 dans lesquels il parle de lui à la première personne. Il a également réalisé dix-sept films sur une très courte période qui s’étend de 2000 à 2004. Mais, à la différence des livres, les films sont restés pratiquement inaccessibles jusqu’ici. Ce n’est qu’au printemps dernier que, suite à une restauration, ils ont pu être présentés au public.

Enjoy (back to Ibiza), réalisé en 2001, est, selon Dustan, un road movie existentiel et plus ou moins solitaire en bus en Espagne ; je rencontre un étudiant aux Beaux-Arts habillé comme moi qui me montre son travail, un déguisement de limace grandeur humaine qu’il fait mettre à des amis pour les photographier ; également ma visite du marché central de Valencia en compagnie de Patrick Cardon, figure culte gay et éditeur, je le connais bla-bla-bla-bla, et un voyage raté à Ibiza. Le tourné-monté sur cassette DV, associé aux commentaires enregistrés en direct, à l’exhibition décomplexée des ratages et des deuxièmes tentatives sont autant d’occasions d’observer un film en train de se faire.

Guillaume Dustan ayant disparu en 2005, Enjoy (back to Ibiza) est donc le seul film de notre programmation qui se voit privé de la présence de son réalisateur.Nous avons invité Olga Rozenblum, Pascaline Morincôme et Julien Laugier, membres du collectif de la galerie Treize à Paris et organisateur·rice·s de la rétrospective des films de Dustan, à discuter des conditions de la « réapparition » de ces films ainsi qu’à réfléchir à l’oscillation entre présence et absence qui traverse ces objets. Nina Kennel, chercheuse, nous accompagnera dans cette discussion.

LES RENCONTRES SATELLITES

Un cinéma en recherche ?

Il s’agit moins de poser la question « qu’est-ce que la recherche au cinéma ? » que de s’interroger sur les signes qui nous font percevoir, sentir, avoir l’intuition qu’une recherche est en cours dans un film, et de voir quelle place elle laisse au tâtonnement, à l’essai, à l’inquiétude.

Entraîné·e·s par ces questions, nous avons pris le temps d’en trouver l’empreinte chez des cinéastes du présent. Pendant deux ans, au fur et à mesure des propositions de chaque membre de notre collectif, s’est dessiné un réseau de films que nous désirons aujourd’hui montrer, à l’occasion d’un week-end de projections et de rencontres.

D’abord, il y a eu l’impression récurrente que chaque film cherche sa forme à l’intérieur même de son déroulement, nous partage une pensée, une écriture, des questions qui se déclinent à mesure qu’il défile sous nos yeux. Puis, le sentiment que chaque film ne conclut pas la pensée des réalisateur·rice·s, que la recherche est dynamique, susceptible d’évoluer dans des formes à venir. Enfin, et là se trouvent les raisons de penser que ces films sont résistants, chacun·e de ces cinéastes sont animé·e·s par une quête – souvent inquiète – soumise au monde avec des moyens modestes : téléphone portable, caméra DV, Bolex… De ces formes pauvres découle un entêtement créateur qui naît hors de toute attente, échappant aux lois prévisionnelles des subventions, des écoles et aux injonctions de l’industrie, en faisant de la recherche un principe souverain.

Le désir de cette programmation tient également à la forme que nous lui donnons. Chaque film sera éclairé non seulement par la présence des cinéastes ou d’interlocuteur·ices invité·e·s mais également par l’effort de confronter leurs films à une matière spécifique – textes, extraits de films, rushs inédits. Ainsi, chaque projection sera suivie d’une rencontre avec la·le cinéaste et le public, et parfois poussera plus loin l’expérience: des repas, une balade, une table-ronde, une fête. Ces trois jours sont une tentative, celle de remettre les films dans le monde. Nous vous invitons à investir le cinéma Spoutnik durant une séance, un ou trois jours et participer à une pensée qui ne se conclut jamais, et dont ces films sont les défricheurs.

– Le collectif des cinéastes (Maya Corboud, Sergio da Costa, Gabriel Gonzalez, Antonin Ivanidze, Maya Kosa, Nathan Lachavanne, Lucia Martinez, Alice Riva, Valeria Stucki, Antonio Trullen, Camille Vanoye).

Tarifs

1 séance : 5 chf (tarif unique)
Carte week-end : 20 chf
Gratuit pour les détenteur·rice·s de l’abonnement Spoutnik
Petite restauration sur place

Avec le soutien de la Loterie Romande, du Département de la culture et du sport de la Ville de Genève et du Centre d’Art Contemporain Genève.





Les rencontres satellites au Spoutnik

Un cinéma en recherche ?

Il s’agit moins de poser la question « qu’est-ce que la recherche au cinéma ? » que de s’interroger sur les signes qui nous font percevoir, sentir, avoir l’intuition qu’une recherche est en cours dans un film, et de voir quelle place elle laisse au tâtonnement, à l’essai, à l’inquiétude.

Entraîné·e·s par ces questions, nous avons pris le temps d’en trouver l’empreinte chez des cinéastes du présent. Pendant deux ans, au fur et à mesure des propositions de chaque membre de notre collectif, s’est dessiné un réseau de films que nous désirons aujourd’hui montrer, à l’occasion d’un week-end de projections et de rencontres.

D’abord, il y a eu l’impression récurrente que chaque film cherche sa forme à l’intérieur même de son déroulement, nous partage une pensée, une écriture, des questions qui se déclinent à mesure qu’il défile sous nos yeux. Puis, le sentiment que chaque film ne conclut pas la pensée des réalisateur.rice.s, que la recherche est dynamique, susceptible d’évoluer dans des formes à venir. Enfin, et là se trouvent les raisons de penser que ces films sont résistants, chacun.e de ces cinéastes sont animé·e.s par une quête – souvent inquiète – soumise au monde avec des moyens modestes : téléphone portable, caméra DV, Bolex… De ces formes pauvres découle un entêtement créateur qui naît hors de toute attente, échappant aux lois prévisionnelles des subventions, des écoles et aux injonctions de l’industrie, en faisant de la recherche un principe souverain.

Le désir de cette programmation tient également à la forme que nous lui donnons. Chaque film sera éclairé non seulement par la présence des cinéastes ou d’interlocuteur·ices invité·e·s mais également par l’effort de confronter leurs films à une matière spécifique – textes, extraits de films, rushs inédits. Ainsi, chaque projection sera suivie d’une rencontre avec la·le cinéaste et le public, et parfois poussera plus loin l’expérience: des repas, une balade, une table-ronde, une fête. Ces trois jours sont une tentative, celle de remettre les films dans le monde. Nous vous invitons à investir le cinéma Spoutnik durant une séance, un ou trois jours et participer à une pensée qui ne se conclut jamais, et dont ces films sont les défricheurs.

Le collectif des cinéastes
Maya Corboud, Sergio da Costa, Gabriel Gonzalez, Antonin Ivanidze, Maya Kosa, Nathan Lachavanne, Lucia Martinez, Alice Riva, Valeria Stucki, Antonio Trullen, Camille Vanoye.