DUVIDAH de Mani Kaul

lun. 20 mars 2023 20h30
jeu. 30 mars 2023 20h30
Cycle |
LA POÉSIE, LA MAISON, LE MONDE, ET LE CINÉMA les films de Mani Kaul et Govindan Aravindan |
LA POÉSIE, LA MAISON, LE MONDE, ET LE CINÉMA les films de Mani Kaul et Govindan Aravindan
DUVIDAH, Mani Kaul, Inde, 1973, 82′, Vo, sous-titré français
Inspiré d’un conte populaire du Rajasthan, Duvidha est l’histoire du fils d’un marchand qui revient chez lui avec sa nouvelle épouse, avant d’être renvoyé s’occuper du commerce familial. Un fantôme tombe amoureux de la jeune femme, prenant l’apparence de son mari absent, et vit avec elle. Celle-ci met au monde un enfant.
LA POÉSIE, LA MAISON, LE MONDE, ET LE CINÉMA les films de Mani Kaul et Govindan Aravindan
La restauration récente des films de Govindan Aravindan et Mani Kaul et leur sortie en France ont permis à ce que ces films nous tombent dessus. Govindan Aravindan et Mani Kaul sont indiens. Ils ont participé dans le début des années 70 à ce qu’on a appelé “le cinéma parallèle”, forme de “nouvelle vague” indienne, particulièrement riche et complexe. Sur le contexte, on n’en sait pas tellement plus. Car on s’est finalement suffi à ce qu’il y a à l’écran. Leurs films sont modestes, du point de vue des moyens mobilisés, du décor, de l’intrigue. Mais dans ce cadre minimal, c’est comme si le monde, les millénaires pouvaient s’y engouffrer. Dans Thampu de Govindan Aravindan, la seule décision de suivre une troupe de circassiens du Kerala est prétexte à embrasser plus large: les spectateur.ice.s, les enfants, un musicien, la rivière, les arbres, les animaux, la nuit, le jour, le temps qui passe. Dans Un jour avant la saison des pluies de Mani Kaul, le décor se résume à l’intérieur d’une seule maison: lieu rendu illimité et inépuisable par la mise en scène, source de tous les récits et de tous les imaginaires. Les quatre films de ce programme prennent la forme de contes et nous, devant cela, éprouvons simplement cette joie infantile de se laisser bercer par des histoires.
J’ai dit : « Ton visage est comme un paysage, l’arbre aussi. » Mais elle a cru que j’essayais de l’abaisser au niveau d’un arbre. J’ai dit qu’au contraire, j’essayais de regarder l’arbre comme je la regardais, elle. Alors, elle a été contente. Vous verrez, je pense, que c’est ainsi que ça se passe dans mes films. Mani Kaul