Cinema Futures


jeu. 26 sept. 2019   20H30

Réalisation
Michael Palm
Pays
Autriche
Année
2016
Langue
ST français
VO anglais
Format
DCP
Durée
126'
Distribution
Cycle

1000 Écologies

La « révolution numérique » n’aura touché le monde du cinéma que tardivement et il s’agissait au départ d’un simple progrès technologique. Mais aujourd’hui, face à la progressive disparition des bandes analogiques de celluloïd et face à la diversité des formats numériques d’images animées, l’enjeu est énorme: les archives de films du monde entier vont-elles connaître des temps mauvais? Allons-nous assister à la perte massive de notre mémoire collective audiovisuelle? Le film est-il mourant, ou ne fait-il que se transformer?

Cinema Futures nous emmène dans le monde entier et, accompagnés de réalisat·eur·rice·s renommés, de conservat·eur·rice·s de musées, d’historien·ne·s et d’ingénieurs, met en scène l’avenir du film et du cinéma à l’ère du numérique. Avec Martin Scorsese, Christopher Nolan, Tacita Dean, Apichatpong Weerasethakul, David Bordwell, Tom Gunning, Jacques Rancière, Margaret Bodde, Paolo Cherchi Usai, Nicole Brenez, Michael Friend, Greg Lukow et Mike Mashon, entre autres.

Projection suivie d’une discussion en présence d’Azmina Abdulla collaboratrice au secteur conservation et restauration de la Cinémathèque suisse et Romain Holweger, coordinateur diffusion de la Cinémathèque suisse.

spoutnik

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1000 Écologies

Changing signs can change the existing order of things. Living organisms change their environment on the basis of their own images of that environment.
– Kalevi Kull

La créativité n’est pas l’exclusivité des humains, c’est le moyen que tous les vivants se donnent pour mieux sentir ce qui les entoure. Établir les différentes facettes de la créativité et échapper aux déterminations socioculturelles pour l’émergence d’autres conceptions et pratiques de l’art, en alliance avec les autres vivants. Autrefois, l’écologie était liée à des notions de proximité et d’immédiateté, du familier, du bon, de la maison, etc., mais de nos jours elle rompt ses liens avec des dogmes d’authenticité. Dans un élargissement spectaculaire de son champ d’action, il est désormais reconnu qu’il existe des écologies de l’esprit, de l’information, des sensations, de la perception, du pouvoir, de la participation, du social, du politique… mille écologies. Cette prolifération n’est pas simplement une extension métaphorique du potentiel de l’écologie naturelle, elle reflète plutôt l’imbrication profonde d’éléments naturels et technologiques dans la constitution des environnements contemporains que nous habitons. Cette écologie des écologies initie et exige la complexité et l’urgence du défi de la pensée écologique que nous ne pouvons pas éviter si nous voulons demander et même avoir une chance d’affecter les agencements des modes de vie, humains ou autres, qui participeront à l’avenir de cette planète. La principale approche de cet évènement de mille écologies passe par le motif de l’échafaudage. Un échafaudage est une construction temporaire constituée de ponts, de passerelles ou de plates-formes. Il a pour vocation de permettre l’accès en tous points d’un bâtiment à édifier ou à réparer. L’échafaudage qui s’érige depuis l’espace du Commun se présente comme une « biosphère relationnelle » qui essaye de tisser des trames unissant entre les « deux cultures », les sciences humaines et les arts, d’une part, et les sciences naturelles et techniques de l’autre. Plus largement parlant, les champs culturels et ceux qui traitent avec les phénomènes naturels. Dans cette tentative de proposer des récits, des questionnements et des représentations autour de ces multiples écologies, l’échafaudage permet de bâtir des escaliers et des ascenseurs vers les espaces du possible. D’amener à franchir, pas à pas, les espaces entre le territoire de ce qui lui est familier et connu, son expérience, et le territoire de ce qui lui est possible de savoir ne serait plus une tâche inatteignable. Quand la construction est terminée, on peut retirer les échafaudages et retrouver notre liberté de mouvement. Il s’agit de concevoir tout autrement l’idée même d’environnement pour qu’il comprenne l’ensemble des phénomènes qui font sens. Les 1000 Écologies est pris dans sa capacité relationnelle pour ouvrir à des écologies de la pensée, de la subjectivité, du désir, du pouvoir, de l’affect et de la créativité. Quelles sont ces écologies pratiques et politiques, ces relations multiples pour ouvrir le réel à des devenirs possibles?
– Anna Barseghian

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1000 Écologies

Changer les signes peut changer l’ordre des choses. Les organismes vivants changent leur environnement sur la base de leurs propres images de cet environnement.
Changing signs can change the existing order of things. Living organisms change their environment on the basis of their own images of that environment.
Kalevi Kull

La créativité n’est pas l’exclusivité des humains, c’est le moyen que tous les vivants se donnent pour mieux sentir ce qui les entoure. Établir les différentes facettes de la créativité et échapper aux déterminations socioculturelles pour l’émergence d’autres conceptions et pratiques de l’art, en alliance avec les autres vivants. Autrefois, l’écologie était liée à des notions de proximité et d’immédiateté, du familier, du bon, de la maison, etc., mais de nos jours elle rompt ses liens avec des dogmes d’authenticité. Dans un élargissement spectaculaire de son champ d’action, il est désormais reconnu qu’il existe des écologies de l’esprit, de l’information, des sensations, de la perception, du pouvoir, de la participation, du social, du politique… mille écologies. Cette prolifération n’est pas simplement une extension métaphorique du potentiel de l’écologie naturelle, elle reflète plutôt l’imbrication profonde d’éléments naturels et technologiques dans la constitution des environnements contemporains que nous habitons. Cette écologie des écologies initie et exige la complexité et l’urgence du défi de la pensée écologique que nous ne pouvons pas éviter si nous voulons demander et même avoir une chance d’affecter les agencements des modes de vie, humains ou autres, qui participeront à l’avenir de cette planète. La principale approche de cet évènement de mille écologies passe par le motif de l’échafaudage. Un échafaudage est une construction temporaire constituée de ponts, de passerelles ou de plates-formes. Il a pour vocation de permettre l’accès en tous points d’un bâtiment à édifier ou à réparer. L’échafaudage qui s’érige depuis l’espace du Commun se présente comme une « biosphère relationnelle » qui essaye de tisser des trames unissant entre les « deux cultures », les sciences humaines et les arts, d’une part, et les sciences naturelles et techniques de l’autre. Plus largement parlant, les champs culturels et ceux qui traitent avec les phénomènes naturels. Dans cette tentative de proposer des récits, des questionnements et des représentations autour de ces multiples écologies, l’échafaudage permet de bâtir des escaliers et des ascenseurs vers les espaces du possible. D’amener à franchir, pas à pas, les espaces entre le territoire de ce qui lui est familier et connu, son expérience, et le territoire de ce qui lui est possible de savoir ne serait plus une tâche inatteignable. Quand la construction est terminée, on peut retirer les échafaudages et retrouver notre liberté de mouvement. Il s’agit de concevoir tout autrement l’idée même d’environnement pour qu’il comprenne l’ensemble des phénomènes qui font sens. Les 1000 Écologies est pris dans sa capacité relationnelle pour ouvrir à des écologies de la pensée, de la subjectivité, du désir, du pouvoir, de l’affect et de la créativité. Quelles sont ces écologies pratiques et politiques, ces relations multiples pour ouvrir le réel à des devenirs possibles?
– Anna Barseghian