Chronique d’Anna Magdalena Bach


lun. 6 juin 2022   20h30
Réalisation
Danièle Huillet - Jean-Marie Straub
Cycle

L'internationale Huillet-Straub

CHRONIQUE D’ANNA MAGDALENA BACH, Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, Allemagne, 1968, 93’, Vo français

« On pourrait dire, concrètement, que nous voulions essayer de porter de la musique à l’écran, de montrer une fois de la musique aux gens qui vont au cinéma. Parallèlement à cet aspect, il y avait l’envie de montrer une histoire d’amour, telle qu’on n’en connaît pas encore. Une femme parle de son mari, qu’elle a aimé, jusqu’à sa mort. Là est d’abord l’histoire. (…) Un attrait du film consistera en ceci que nous montrerons des gens en train de faire de la musique. Nous montrerons des gens qui accomplissent réellement un travail devant la caméra. C’est rarement le cas dans un film. (…) Chaque morceau de musique sera réellement exécuté devant la caméra, pris en son direct, et – à une seule exception près – filmé en un seul plan. Le jeu consiste à attraper ce qui se passe chez ce musicien-ci ou celui-là, rien d’autre. (…) Nous montrerons des gens en costume, nous montrerons un homme qui porte une perruque et un costume de cantor, mais nous ne dirons pas explicitement au spectateur: voici Bach. (…) Le film raconte l’histoire d’un homme qui lutte. Il attend dans les situations dans lesquelles je le montre, toujours jusqu’à la dernière minute, avant de réagir, jusqu’à ce que la situation soit complètement remplie de violence de la société dans laquelle il vit, alors seulement il réagit, parce que comme chaque homme, il est paresseux, parce que la violence quotidienne dont on a besoin, pour ne pas se résigner chaque jour – je ne veux pas dire socialement, mais en tout – exige une grande énergie. » Jean-Marie Straub