THAMPU de Govindan Aravindan


mer. 15 mars 2023   19h30
Cycle

LA POÉSIE, LA MAISON, LE MONDE, ET LE CINÉMA les films de Mani Kaul et Govindan Aravindan

mer. 15 mars 2023, Banquet-repas à 19h30 - film à 20h30!


THAMPU, Govindan Aravindan, Inde, 1978, 130′, Vo, sous-titré français

Une troupe de cirque arrive dans un petit village côtier du Kerala et au troisième jour reprend sa route. À l’arrivée du convoi, l’imperturbable ondulation des vagues cède du terrain à l’excitation des écoliers qui voit un humble chapiteau se dresser sur un monde de cerceaux, de cordes, d’acrobates, de musiciens et d’animaux. La caméra observe cette suite d’événements sans drame, épisodes banals qui se chargent d’un ineffable magnétisme. Un plan après l’autre, nous avons le sentiment inouï de voir naître et s’épuiser dans la même temporalité la réalité et le secret de chaque geste. Thampu est une sensation : celle de voir « à plans feutrés » un film devenir une allégorie du cinéma.





LA POÉSIE, LA MAISON, LE MONDE, ET LE CINÉMA les films de Mani Kaul et Govindan Aravindan

La restauration récente des films de Govindan Aravindan et Mani Kaul et leur sortie en France ont permis à ce que ces films nous tombent dessus. Govindan Aravindan et Mani Kaul sont indiens. Ils ont participé dans le début des années 70 à ce qu’on a appelé “le cinéma parallèle”, forme de “nouvelle vague” indienne, particulièrement riche et complexe. Sur le contexte, on n’en sait pas tellement plus. Car on s’est finalement suffi à ce qu’il y a à l’écran. Leurs films sont modestes, du point de vue des moyens mobilisés, du décor, de l’intrigue. Mais dans ce cadre minimal, c’est comme si le monde, les millénaires pouvaient s’y engouffrer. Dans Thampu de Govindan Aravindan, la seule décision de suivre une troupe de circassiens du Kerala est prétexte à embrasser plus large: les spectateur.ice.s, les enfants, un musicien, la rivière, les arbres, les animaux, la nuit, le jour, le temps qui passe. Dans Un jour avant la saison des pluies de Mani Kaul, le décor se résume à l’intérieur d’une seule maison: lieu rendu illimité et inépuisable par la mise en scène, source de tous les récits et de tous les imaginaires. Les quatre films de ce programme prennent la forme de contes et nous, devant cela, éprouvons simplement cette joie infantile de se laisser bercer par des histoires.

J’ai dit : « Ton visage est comme un paysage, l’arbre aussi. » Mais elle a cru que j’essayais de l’abaisser au niveau d’un arbre. J’ai dit qu’au contraire, j’essayais de regarder l’arbre comme je la regardais, elle. Alors, elle a été contente. Vous verrez, je pense, que c’est ainsi que ça se passe dans mes films. Mani Kaul