Plein air d’hiver: Geschichte der Nacht


lun. 25 févr. 2019   19H

Réalisation
Clemens Klopfenstein
Pays
Suisse
Année
1979
Langue
sans dialogues
Durée
63'
Cycle

à la Menuiserie de lIilôt 13 avec du vin chaud
entrée libre

Le moment privilégié pour la contemplation est la nuit, figure obsessionnelle de ses films. Silence des places muettes et désolées, des rues habitées par l’absence, des architectures piranésiennes, des villes de l’Est aux atmosphère kafkaiennes. Au-delà de l’angoisse et de la claustrophobie, la nuit est « le symbole de la liberté et de l’anarchie. Désertée par l’agitation superficielle des humains et les néons tapageurs, elle permet paradoxalement de « voir la réalité avec plus de clarté. »

Tourné dans quinze pays durant cent cinquante nuits, « Histoire de la nuit » est « le film archéologique d’un martien qui parcourt les pompei de notre temps ». Une entreprise insensée, qui valut à son hauteur cinq arrestations pour espionnage et qui le fit éclater sur la scène cinématographique internationale.

– Spoutnik 1986

30 ans à L’Usine – Partie 0, avant L’Usine

Le Spoutnik est né le 1er avril 1986 dans l’espace État d’Urgences – aussi connu sous le nom villa FIA-SKO. Après 4 mois d’actions, 5 mois de négociations, 3 mois de travaux, ce lieu « permanent », pouvait enfin exister. Ce n’était pas l’usine désaffectée rêvée mais c’était quand même un espace dans lequel il allait se passer des choses. Il y a eu la visite de Franz Reichle, Nicolas Humbert et Fredi M. Murer. FIA-SKO durera deux mois et c’est au centre Marignac que le cinéma Spoutnik trouvera refuge en juin 1986.

spoutnik

« La ville de Genève a décidé la fermeture prématurée de FIA-SKO donc du cinéma Spoutnik. En attendant que les lourdes portes (ndr: de L’Usine anciennement appelée Usine Genevoise de Dégrossissage d’Or) s’ouvrent au public et que les aménagements nécessaires et autres autorisations cessent d’être pour nous des poids morts dans notre travail, le Spoutnik tiendra ses engagements face aux réalisateurs et distributeurs. Les lieux de projections restent à définir au gré de la disponibilité des salles actuelles d’ici à la réalisation de l’UGDO. Le Spoutnik en Orbite ne perd pas de l’altitude, mais tente de se repositionner, espérant que le public suivra… » (Extrait de « ETOILES ET TOILES…D’ARAIGNÉES », Cinéma Spoutnik- Juin 1986)

Pendant trois ans, le Spoutnik sera en orbite dans divers lieux de la ville, la taverne du Faubourg, le centre Marignac, le festival de la Bâtie, et la Menuiserie de l’Ilôt 13 en décembre 1988. Seront présentés les travaux de Marcel Gisler, Arthur Mac Caig, Werner Nekes, Emile De Antonio, et Clemens Klopfenstein. Presque 9 mois plus tard, L’Usine ouvrira ses portes, le cinéma Spoutnik mettra un peu plus de temps à se construire, mais fera son ouverture avec une invitation du collectif Metamkine de Grenoble, collectif qui deviendra par la suite l’Atelier MTK.





30 ans à L'Usine

Pour célébrer les 30 ans de L’Usine, le Spoutnik propose un programme rétrospectif d’une année qui revisite les étapes clés d’une histoire intimement liée à État d’Urgences. Le Spoutnik, lui, fête ses 33 ans! Ce premier programme revisite les moments d’errance d’un cinéma satellite entre la villa FIA-SKO et l’arrivée dans les locaux de L’Usine, avec un focus dédié au cinéaste suisse Fredi M. Murer, une carte blanche à l’Atelier MTK, et un plein air d’hiver pour nous rappeler ces moments à la Menuiserie de l’Ilôt 13.

“En ce qui concerne le cinéma, il y a toujours « état d’urgence » parce qu’il y a beaucoup de films d’ici et d’ailleurs, que l’on ne voit pas. Malgré les efforts de ceux qui, subventions ou pas, tentent des percées dans la massinforme des navets, il y a toujours un reste. Ce qu’il reste ce sont des centaines de films qui circulent très peu et pour la plupart finissent au fond des tiroirs. Décider de diffuser régulièrement des films 16 et super-8 c’est un autre choix.
D’abord économique, l’infrastructure, légère, demande peu d’investissement.

Mais c’est aussi un choix culturel, qui correspond à un besoin d’intensifier un réseau parallèle de distribution. Les deux formats, 16 et super-8, permettent une production abondante et diversifiée, elle existe. Il est à notre avis indispensable de lui offrir des débouchés. Modestes soit, mais nécessaires pour que les forces vives du cinéma indépendant touche un public. Pour que ce cinéma, de recherche, créatif, libère ses images, touche notre sensibilité et nous parle.” (avril 1986 – le cinéma Spoutnik à la villa FIA-SKO)