Hotel New York + Nadja à Paris


jeu. 10 sept. 2020   20h30

Réalisation
Jackie Raynal
Eric Rohmer
Pays
France
Année
1964
1984
Langue
ST français
VO anglais
VO français
Format
16mm
Durée
67'
Cycle

Ouverture avec Jackie Raynal

jeu. 10 sept. 2020, en présence de Jackie Raynal


NADJA À PARIS, Eric Rohmer, France, 1964, 13’, 16mm
HOTEL NEW YORK, Jackie Raynal, États-Unis, 1984, 54’

Jackie Raynal est d’abord monteuse ou plutôt « ouvrière spécialisée » comme elle aime le rappeler. Au début des années 60, à la faveur d’une rencontre avec Barbet Schroeder, elle se voit confier le montage de certains films d’Eric Rohmer, notamment son court-métrage Nadja à Paris (1964). Extrait de cette balade à Paris d’une étudiante américaine: « Je n’ai aucun but précis. Je m’assoie comme ça. Je n’attends personne, j’ai simplement envie d’être là. » En 1974, Jackie s’installe à New York et partage quelques années plus tard son expérience d’exil dans Hotel New York (1984). Extrait: « Laissons le destin jouer son rôle. »

La période qui s’étale entre ces deux films, Jackie Raynal l’aura passé aux côtés de jeunes dandys révolté.e.s, artistes, cinéastes réuni.e.s sous la bannière Zanzibar – dont elle a monté l’essentiel des films – et dont le programme était d’agresser les habitudes, aussi bien dans le cinéma que dans la vie. Agresser les habitudes? Cela peut vouloir dire « ne rien faire », telle la quête des protagonistes de La collectionneuse (1967) d’Eric Rohmer, que Jackie s’est aussi appliquée à monter. Cela peut aussi vouloir dire tromper son amoureux en film, soit Deux fois qu’elle réalise en 1968. Ou alors, réunir les conditions pour que rien ne ressemble à la veille. Ouvrir le cinéma au hasard, aux accidents, à la dérive comme dans les deux films qui ouvrent cette nouvelle saison. Enfin, aussi le plaisir pour nous de partager avec Jackie l’expérience de programmation, elle qui a tenu deux cinémas à Manhattan où les oeuvres de Spike Lee, Jim Jarmusch, Amos Poe et Yvonne Rainer, John Cassavetes et tant d’autres se sont croisées.

«Je me promène, principalement je me promène».
Michèle Bernstein