Spoutnik est un cinéma historique né en 1986 dont l’engagement est resté fidèle à sa ligne de résistance. Cinéma satellite au sein de l’Usine, cinéma tournant en orbite à l’intérieur de Genève, cinéma gravitant autour d’œuvres hors-système, d’astres invisibles ou de planètes mal connues, Spoutnik est un appareil qui permet de créer des microcosmes en dehors de la rentabilité-machine-industrie du cinéma commercial. C’est un espace dédié aux films — mais pas que — qui expérimentent, cherchent, et s’interrogent, à la marge.

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Équipe • Archives • Tarifs  

🎥 Cinéma Spoutnik
11 rue de la Coulouvrenière, 1er étage
1204 Genève

📍Bureau du Spoutnik
4 place des Volontaires
1204 Genève

Spoutnik est accessible aux personnes à mobilité réduite sur rendez-vous

📞 +41 (0)22 328 09 26
cinema@spoutnik.info
 cinema Spoutnik
Avec l’appui de l’Etat et de la Ville de Genève, du Fond Culturel Sud, du Département des affaires culturelles et de la Loterie Romande.


The Ballad of Suzanne Césaire
Madeleine Hunt - Ehrlich
USA · 2024· 74’| V0stFR 

DIM 16.02 - 18:00
MER 26.02- 20:30

Poursuivant son attachement à exhumer des chapitres invisibilisés de l'histoire des femmes noires, Madeleine Hunt-Ehrlich s'empare de la figure de Suzanne Césaire, militante, écrivaine et intellectuelle méconnue. Restée dans l'ombre de son mari Aimé Césaire ou d'André Breton, elle fut cofondatrice de la fameuse revue Tropiques, dont elle a été une contributrice déterminante et la cheville ouvrière, elle qui fut aussi femme, noire et mère. Sur et autour d'un plateau de tournage d'un film qui lui est dédié, reconstituant les années 1940, les questions s'entrelacent, se répondent : positions mises en abyme qui sont questionnées dans les écrits de Suzanne Césaire, par Madeleine Hunt-Ehrlich et par l'actrice qui incarne l'actrice l'incarnant, Zita Hanrot : « Comment a-t-elle pu écrire ? se demande-t-elle, elle qui a eu six enfants et enseignait à plein temps. » Et, paradoxe, remarque-t-elle face caméra, « nous faisons un film sur une artiste qui ne voulait pas qu'on se souvienne d'elle ». Dans ce jeu de positions, de résonances entre époques, la cinéaste fait sien le caractère fragmentaire des écrits de Suzanne Césaire (seuls subsistent sa correspondance et les textes publiés dans le revue), dont des extraits dits, lus, émaillent le film. Un des enjeux est de redonner force et actualité à cette pensée située, le film formulant des questions dont il s'agit de s'emparer, aujourd'hui. Traversée des temps et des espaces que souligne le parti de se défaire des illusions de la reconstitution, le film est tourné dans un jardin tropical en Floride, lieu choisi comme point de rencontre de la diversité caribéenne (elle qui a écrit sur ces paysages) et de son caractère diasporique. Ce film magnifique s'offre autant comme un hommage que comme un envoi, afin de garder sa pensée vivante.