Septembre 2022





CANTA

après-midi et soirée autour de la musique occitane et autres échos au domaine du chambet à Gy


un concert éclaire un repas, un film anime un bal, un collage sonore nourrit une chorale, dans un champ, au milieu des vignes

FORTINI CANI

L'internationale Huillet-Straub


« Fortini/Cani est le troisième volet, après Moïse et Aaron et Einleitung, du triptyque “juif” de Huillet et Straub. Mais aussi et nécessairement, parce que dernier volet de ce triptyque juif, celui où viennent converger et se nouer autrement tous les fils tramant les essais antérieurs: le fascisme et le racisme, les racismes plutôt, les ségrégations dont se soutiennent les sociétés civilisées, les néo-fascismes à couverture démocratique, mais aussi, le livre et l’acte d’énonciation, la question du lieu et de la mémoire, le roman familial, la différence, l’histoire…»

MONANGAMBÉ + SAMBIZANGA

Réouverture avec 4 films de Sarah Maldoror


En 1972, Sarah Maldoror réalise Sambizanga, premier long métrage réalisé par une femme dans l’Afrique subsaharienne. Sambizanga est tourné comme une fiction mais le film se veut le révélateur d’événements qui ont eu lieu dix ans auparavant en Angola. À cette époque-là, dans un contexte insurrectionnel, le régime colonial portugais réprime violemment les militant.e.s. Maldoror, entourée d’acteur.ice.s réel.les de la lutte en cours, construit son récit du point de vue d’une femme et se place au niveau intime et affectif de la résistance: la tendresse, les pleurs, la douleur des corps et de la séparation.

LÉON G. DAMAS + UN DESSERT POUR CONSTANCE

Réouverture avec 4 films de Sarah Maldoror


Ce court métrage, articulé autour du poète Léon G. Damas, poursuit une réflexion autour de la négritude que Maldoror avait déjà pris en charge dans des films consacrés à Aimé Césaire. La négritude, entendue comme l’affirmation d’une identité noir et le refus de toute assimilation, s’exprime chez Damas dans une poésie répétitive, mélodieuse, profondément ancrée dans la terre guyanaise. Tout le film de Maldoror tient dans la transmission des poèmes: trouver dans le territoire, dans la jungle, dans les prisons, dans les visages une caisse de résonance aux mots de Damas.

FRÈRES de Ugo Simon

En collaboration avec le Silure


En France, La police a assassiné Wissam El Yamni le 1er janvier 2012 à Clermont-Ferrand. La police a assassiné Gaye Camara le 16 janvier 2018 à Epinay-Sur-Seine. La police a assassiné Ibrahima Bah le 6 octobre 2019 à Villiers-le-Bel. Wissam, Gaye et Ibrahima ont pour point commun d’être des personnes racisées. Et d’avoir été assassinés par la police. Farid El Yamni, Mahamadou Camara et Diané Bah ont pour point commun de s’être entièrement voués au militantisme après la mort de leurs frères. Le film Frères d’Ugo Simon recueille leur parole. À l’ombre de l’effervescence des manifestations et rassemblements, les trois frères, à tour de rôle, font état de leur condition de «morts-vivants». Vivants car toujours debouts mais morts car une partie d'eux s’en est définitivement allée avec leurs frères. Ainsi, quand la police tue, elle tue également tout l’entourage par ricochet. Alors ces frères et leur famille luttent pour continuer à exister, luttent pour que justice soit faite, luttent pour que le peuple dise “non”, lui aussi.