Spoutnik est un cinéma historique né en 1986 dont l’engagement est resté fidèle à sa ligne de résistance.
Cinéma satellite au sein de l’Usine, cinéma tournant en orbite à l’intérieur de Genève, cinéma gravitant autour d’œuvres hors-système, d’astres invisibles ou de planètes mal connues, Spoutnik est un appareil qui permet de créer des microcosmes en dehors de la rentabilité-machine-industrie du cinéma commercial. C’est un espace dédié aux films — mais pas que — qui expérimentent, cherchent, et s’interrogent, à la marge.
Avec l’appui de l’Etat et de la Ville de Genève, du Fond Culturel Sud, du Département des affaires culturelles et de la Loterie Romande.
Frantz Fanon Abdenour Zahzah
Algérie ·
2024 ·
90'
| VOSTFR
VEN 7.11 - 20h30
DIM 7.12 - 19h
Frantz Fanon
d’Abdenour Zahzah arrive trois mois après la sortie d’un autre
long-métrage lui aussi consacré au psychiatre martiniquais, l’une des
plus grandes figures antiracistes et anticoloniales françaises. Sorti en
avril dernier, le biopic de Jean-Claude Barny avait les défauts de ses
qualités : en dramatisant quelques moments-clés de la vie de Fanon en
Algérie, le portrait se voulait synthétique et accessible au plus grand
nombre, à l’inverse de ses textes plutôt pointus, que le film résumait
par l’entremise de quelques tirades. Tout en couvrant exactement la même
période, c’est-à-dire celle qui vit Fanon diriger l’hôpital
psychiatrique de Blida-Joinville entre 1953 et 1956 (au moment où le FLN
commence à prendre son essor), ce deuxième film semble faire le chemin
inverse. Son sous-titre à rallonge, Chroniques fidèles survenues au
siècle dernier à l’Hôpital psychiatrique Blida-Joinville au temps où le
docteur Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et
1956, témoigne de la voie descriptive qu’il emprunte : le film
propose la peinture quasi sans ornement d’une succession de situations
reconstituées avec fidélité, tournées à l’endroit même où elles ont eu
lieu, plutôt que le déploiement, comme chez Barny, d’un récit
romanesque.