NUESTRA VOZ DE TIERRA, MEMORIA Y FUTURO de Marta Rodriguez et Jorge Silva


mar. 4 avril 2023   20h30
Cycle

CINÉMA DE DÉCOLONISATION

mar. 4 avril 2023, ON LE REPASSE, PEUPLEZ LA SALLE !


NUESTRA VOZ DE TIERRA, MEMORIA Y FUTURO, Marta Rodriguez, Jorge Silva, Colombie, 1981, 105’, Vo, sous-titré français

MA 4, 20h30

Le mois d’avril sera l’occasion de réparer le malheur d’une séance désertique en février dernier. NUESTRA VOZ DE TIERRA, MEMORIA Y FUTURO de Marta Rodriguez et Jorge Silva y était projeté. C’est un film qui nous tient très à cœur et on supporte mal l’idée qu’il n’ait rencontré personne. Alors, on essaie la séance de rattrapage le mardi 4. Pendant plus de 7 ans, entre 1974 et 1981, Marta et Jorge ont collaboré avec une communauté indigène en lutte dans la région Coconuco en Colombie. Cela a donné un grand film de résistance paysanne, exemplaire de ce que le cinéma peut faire avec et du côté du peuple.

Les films de Marta Rodríguez et Jorge Silva envisagent le cinéma comme un lieu de confrontation et de résistance, assimilant les processus politiques à l’expérimentation formelle. Transcendant les paradigmes du réalisme, Nuestra Voz de Tierra, Memoria y Futuro est un essai poétique qui documente la lutte des indigènes pour la récupération de leurs terres.

Composé de mythes, de fantômes, d’idéologie et de poésie, ce film est né de l’expérience de cinq années de travail engagé en collaboration avec la communauté indigène de Coconuco et le CRIC (Conseil régional indigène du Cauca). Selon Silva, il était crucial d’intégrer les croyances magiques dans le discours du film. « Depuis cet univers, elles représentaient les formes de domination sous forme de symboles, des symboles de la conquête jusqu’à aujourd’hui, et cela nous a permis d’illustrer le processus long et complexe par lequel un groupe passe de la soumission à l’organisation ».

Marta Rodríguez, élève de Jean Rouch et formée en anthropologie, et son compagnon, le photographe Jorge Silva, sont partis de l’idée de faire du cinéma un outil de culture et de critique. C’est pourquoi ils ont consacré tout leur travail à la représentation des luttes sociales des paysans et des indigènes en Colombie. Les longues périodes de recherche et de production, ainsi que l’implication et la participation des communautés dans le processus de réalisation et de montage des films, ont été constantes dans leur quête de lutte contre l’histoire coloniale officielle à travers la mémoire populaire et l’action politique.