L’année de la découverte de Luis Lòpez Carrasco

mar. 22 sept. 2020 19h30
mer. 23 sept. 2020 19h30
ven. 25 sept. 2020 19h30
sam. 26 sept. 2020 19h30
dim. 27 sept. 2020 15h00
lun. 28 sept. 2020 19h30
mar. 29 sept. 2020 19h30
mer. 30 sept. 2020 19h30
Réalisation |
Luis Lòpez Carrasco
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Pays |
Espagne
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Année |
2020
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Langue |
ST français
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Format |
DCP
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Durée |
200' |
Cycle |
Focus Luis Lòpez Carrasco |
Sortie
L’histoire institutionnelle, battue et rebattue, voudrait que l’Espagne se soit développée pour le meilleur en 1992. Des Jeux olympiques de Barcelone à l’Exposition universelle de Séville, l’Espagne a fait de ce double événement un motif marketing pour vanter les mérites de son modèle économique au reste de l’Europe. Au même moment, c’est tout l’inverse qui se passe dans le région de Murcie et plus précisément dans la ville de Carthagène. En raison des privatisations massives des entreprises et des plans de licenciement qui en ont découlé, 127 manifestations ont eu lieu en 180 jours, dont le point culminant a été mise à feu du Parlement par les militant.e.s. Peu ou pas pris en charge par les médias ni le cinéma, cette lutte est tombée dans l’oubli. Partant de ce constat, Luis López Carrasco entend répondre à cette question: Où, avec qui et comment s’écrit l’histoire ?
Le où prend la forme d’un bar, lieu à la fois public et privé dans lequel les passages continus, la bière, les tapas et la cigarette déclenchent des flux de paroles.
Le bar de L’année de la découverte est visité par le peuple, dans tout ce qu’il contient: ami.e.s, citoyen.e.s de tout âge, essentiellement précaires, de tout bord politique, au travail ou au chômage, syndicalisé.e.s ou non, réalistes, défaitistes ou utopistes.
Le comment réside dans des partis pris de cinéma radicaux, notamment dans la mobilisation du split screen.
Pendant plus de trois heures deux caméscopes se collent aux protagonistes, laissant l’émotion des discours se saisir dans celle des visages. L’écran divisé, plus qu’un effet de style, est ici politique. Il offre d’abord la possibilité au spectateur de balader son regard et son écoute. Distraction d’ailleurs proche de l’expérience du buveur. Plutôt qu’isoler, il multiplie les regards croisés, les rencontres inattendues, les parallèles inter-générationnels. Cet usage permet également aux temps passés et présents de se regarder mutuellement, sans qu’apparaisse de hiérarchie. L’entrelacs d’archives et de témoignages – qu’ils relatent les luttes de 1992 ou scrutent l’inquiétude contemporaine – font état d’une collectivité retrouvée et égalitaire, rendue possible par le cinéma. Cinéma qui expose les vertus de la transmission orale et de la mémoire partagée: guérir, réparer l’histoire et faire persister un certain espoir pour les luttes à venir.