KILLER OF SHEEP + SEVERAL FRIENDS de Charles Burnett

lun. 13 févr. 2023 20h30
Cycle |
1969 - 1983: SIX MÉLODRAMES AFRO-AMÉRICAINS |
1969 - 1983: SIX MÉLODRAMES AFRO-AMÉRICAINS
LU 13, 20h30
KILLER OF SHEEP, Charles Burnett, États-Unis, 1978, 80’, Vo, sous-titré français
Dans le ghetto de Watts, le mélancolique Stan, employé des abattoirs, défend sa dignité. Chronique des jours d’une famille hantée par le souvenir du Sud natal, et balade délicatement élégiaque et tendrement ironique d’une communauté, du monde des enfants, des combines des voyous petits ou grands, de la force et de la malice des femmes. Les musiques du film, « histoire sonore de la musique populaire afro-américaine » accompagnent et commentent la recherche de la vérité des vies, et de la vérité intérieure des personnes. Tourné en quelques week-ends et pour quelques milliers de dollars, le film (présenté par Charles Burnett comme film de fin d’études à UCLA) n’a pu être distribué aux États-Unis qu’à partir de 2007.
SEVERAL FRIENDS, Charles Burnett, États-Unis, 1969, 22’, Vo, sous-titré français
Ce film, le premier de Charles Burnett, documente un jour dans la vie de quelques amis, dans le ghetto de Los Angeles : une bagarre, une voiture à réparer, une machine à laver récalcitrante… Andy, Gene, leurs amis et leur entourage font face au dénuement du ghetto. Première manifestation d’un style unique où chaque scène est conçue comme recherche de la vérité des situations et des personnes.
1969 - 1983: SIX MÉLODRAMES AFRO-AMÉRICAINS
Que faire face à la violence politique? Commencer peut-être par se raconter.
C’est ce à quoi se sont consacré.e.s plusieurs cinéastes afro-américain.e.s entre les années 70 et 80. Leurs films – SEVERAL FRIENDS (1969), THE HORSE (1973), KILLER SHEEP (1978) et MY BROTHER’S WEDDING (1983) de Charles Burnett, LOSING GROUND (1982) de Kathleen Collins et BLESS THEIR LITTLE HEARTS (1983) de Billy Woodberry – viennent après les émeutes, après Martin Luther King, après Malcolm X, après les Black Panthers. Dès lors, le travail de ces cinéastes n’a pas été d’enregistrer l’insurrection mais de recourir à la fiction pour documenter la condition de vie des leurs dans les ghettos. Si dans ces films, le Blanc et la police sont éliminés du champs visuel, il n’en reste pas moins que les tensions sont vives à l’intérieur de la communauté. Tensions car le chômage ronge le quartier et que derrière, tout se fragilise: l’amour, la famille, l’amitié. Ainsi, ces situations tragiques trouvent écho dans la forme même des films, à savoir des mélodrames qui, s’ils sont chargés d’affect, n’abandonnent jamais une rigueur d’observation sociologique.