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BUONGIORNO NOTTE


dim. 14 juin 2015   20H

Réalisation
Marco Bellocchio
Pays
Italie
Année
2003
Langue
ST français
VO italien
Format
Vidéo
Durée
106'
Cycle

LES ANNÉES DE PLOMB

DANS LE CADRE DU CYCLE « LES ANNÉES DE PLOMB »

« Votre religion est comme la mienne. » Aldo Moro à Valerio Morucci

Au grand jour, Chiara est une fille comme les autres. Clandestinement, elle fait partie d’une bande de terroristes engagés dans la lutte armée et impliqués dans l’enlèvement d’Aldo Moro, principal artisan du compromis politique entre la Démocratie Chrétienne et le Parti Communiste Italien…

Fiction critiquable mais radical sur les doutes d’une jeune terroriste, BUONGIORNO NOTTE n’est ni un film politique, ni un film sur le terrorisme. Marco Bellochio prend le risque de raconter « une autre histoire », une histoire où les personnages agissent comme des automates, où l’action se fait sans moteur, sans raison. Il tente d’ouvrir ainsi la porte à l’imaginaire, au sensible, et à l’inconscient. Bellochio s’interroge aussi sur les actions gauchistes qui sont de plus en plus en inadéquation avec la réalité, qui servent paradoxalement le patronat : dénonciation du terrorisme ou nostalgie d’un idéal communiste bafoué, son propos saisit toute l’ambiguïté de la situation sans donner de réponse.

Ce film s’inscrit dans la mouvance du « renouveau cinématographique » survenu dans les années 2000 lorsque des réalisateurs choisirent de rouvrir la page des années 70 (cf LA MEGLIO GIOVENTÙ, LA MIA GENERAZIONE), avec un traitement tout particulier du portrait du terrorisme. On assiste au glissement d’une entité sociale et politique anonyme à une individualisation de ses acteurs, auscultés avec les outils de la psychologie et de la criminologie. Sont appliqués ici les recettes du drame policier et de la comédie de moeurs à la trame narrative, et disparaissent le sens du politique et la question de la lutte armée à l’écran.

LES ANNÉES DE PLOMB

Italie. Allemagne. Japon. Durant les années 60-80, ces trois pays ont été le théâtre de violences politiques inédites. Climat politique délétère, contexte de luttes sociales féroce, mouvements anti-impérialistes vigoureux, répressions policières et étatiques systématiques, attentats fascistes, passivité à l’égard du nazisme… c’est dans cet espace public pour le moins fragmenté qu’ont émergé des activismes politiques forts et pour les plus radicaux, des groupes de résistance armée tels Les Brigades Rouges (BR), la Rote Armee Fraktion (RAF) ou l’Armée Rouge Japonaise (JRA).

Si certains évènements restent dans notre mémoire (enlèvement d’Aldo Moro, attentat de Munich), cette période de l’histoire contemporaine demeure trouble, peu connue et encore largement passée sous silence. Pour s’éloigner des stéréotypes, Spoutnik a eu envie de montrer ces « années de plomb » sous différents prismes, différentes perceptions cinématographiques. Ont été ainsi convoqués Masao Adachi, Kôji Wakamatsu, Philippe Grandrieux, Margarethe von Trotta, Uli Edel, Rainer Werner Fassbinder, Marco Bellochio, Mosco Lévi Boucault, Pier Paolo Pasolini et Elio Petri pour un cycle de documentaires, fictions et essais, de l’époque et d’aujourd’hui.

À noter que c’est lorsque les actions terroristes se raréfièrent, période que l’on nomme « normalisation » et suite à l’attribution du Lion d’Or à la Mostra de Venise au film de Margarethe von Trotta LES ANNÉES DE PLOMB en 1981, que le terme, emprunté au poète Hölderlin en référence à « la couleur grise d’un ciel couvert », fut adopté pour définir cette période qui toucha le monde entier. Pour la RFA, l’usage métaphorique de Blei (plomb) indiquait tout autant le plomb de la culpabilité que celui de la violence. Pour l’Italie, le chromonyme « Anni di piombo » exprimait quant à lui l’intensité de la violence et la durée dans le temps. Ce terme sera repris dans d’autres pays plus tard, dans les années 90 principalement.

Nicole Brenez, historienne, programmatrice et spécialiste des cinématographies d’avant-garde nous fera l’honneur d’être présente en ouverture de cette programmation le mercredi 10 juin.





Les années de plomb

Italie. Allemagne. Japon. Durant les années 60-80, ces trois pays ont été le théâtre de violences politiques inédites. Climat politique délétère, contexte de luttes sociales féroce, mouvements anti-impérialistes vigoureux, répressions policières et étatiques systématiques, attentats fascistes, passivité à l’égard du nazisme… c’est dans cet espace public pour le moins fragmenté qu’ont émergé des activismes politiques forts et pour les plus radicaux, des groupes de résistance armée tels Les Brigades Rouges (BR), la Rote Armee Fraktion (RAF) ou l’Armée Rouge Japonaise (JRA).

Si certains évènements restent dans notre mémoire (enlèvement d’Aldo Moro, attentat de Munich), cette période de l’histoire contemporaine demeure trouble, peu connue et encore largement passée sous silence.
Pour s’éloigner des stéréotypes, Spoutnik a eu envie de montrer ces « années de plomb » sous différents prismes, différentes perceptions cinématographiques. Ont été ainsi convoqués Masao Adachi, Kôji Wakamatsu, Philippe Grandrieux, Margarethe von Trotta, Uli Edel, Rainer Werner Fassbinder, Marco Bellochio, Mosco Lévi Boucault, Pier Paolo Pasolini et Elio Petri pour un cycle de documentaires, fictions et essais, de l’époque et d’aujourd’hui.

À noter que c’est lorsque les actions terroristes se raréfièrent, période que l’on nomme « normalisation » et suite à l’attribution du Lion d’Or à la Mostra de Venise au film de Margarethe von Trotta LES ANNÉES DE PLOMB en 1981, que le terme, emprunté au poète Hölderlin en référence à « la couleur grise d’un ciel couvert », fut adopté pour définir cette période qui toucha le monde entier. Pour la RFA, l’usage métaphorique de Blei (plomb) indiquait tout autant le plomb de la culpabilité que celui de la violence. Pour l’Italie, le chromonyme « Anni di piombo » exprimait quant à lui l’intensité de la violence et la durée dans le temps. Ce terme sera repris dans d’autres pays plus tard, dans les années 90 principalement.

Nicole Brenez, historienne, programmatrice et spécialiste des cinématographies d’avant-garde nous fera l’honneur d’être présente en ouverture de cette programmation le mercredi 10 juin.