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12 DICEMBRE


mar. 16 juin 2015   20H30

Réalisation
Giovanni Bonfanti
Pier Paolo Pasolini
Pays
Italie
Année
1972
Langue
ST anglais
VO italien
Format
DCP
Durée
104'
Cycle

LES ANNÉES DE PLOMB

DANS LE CADRE DU CYCLE « LES ANNÉES DE PLOMB »

« À qui cela a-t-il profité ? »

Pasolini réalise un documentaire sur l’Italie, son présent et son devenir politique après l’attentat de la Piazza Fontana, explosion à la bombe qui a fait 16 morts et 88 blessés à Milan en 1969.

à l’époque des faits, l’Extrême gauche est tout de suite accusée, 4000 personnes sont arrêtées et l’anarchiste Giuseppe Pinelli meurt « accidentellement » durant son interrogatoire…L’attentat a depuis clairement attribué à l’Extrême droite italienne et marque pour certains historiens l’étape déterminante de la « stratégie de la tension » (climat de peur visant à permettre un coup d’état).

Document brut, parfois choquant d’une société qui nous semble profondément différente aujourd’hui, 12 DICEMBRE cristallise les méfiances et les questions concernant deux instances : les médias et le pouvoir. Au début du film, les cinéastes s’efforcent d’interroger les passants sur les évènements du « 12 décembre ». Tous conservent un silence gêné (comparable au mutisme sous le Troisième Reich). S’en suivent les témoignages du chauffeur de taxi qui aurait conduit le terroriste à la banque, la veuve ou la mère de Pinelli, le corps médical chargé de l’autopsie de ce dernier…Le film se déplace ensuite à une réunion de Lotta Continua (collaborateurs du film) où certains membres évoquent l’idée que les fascistes auraient eu recours à l’attentat pour contrer la force croissante de la classe ouvrière. Le film ouvre ainsi son horizon sur l’état de la lutte des classes en Italie. Pasolini et ses collègues parcourent le pays, rencontrent chômeurs, jeunes et travailleurs. Les visages qui apparaissent à Milan, dans les carrières de Carrare sont les témoins « viscéraux, désorientés, en colère, mais aussi parfois incrédules ou plein d’espoir ». Une chance rare de découvrir ce film récemment restauré par la Cinémathèque de Bologne en 2013, et à ce jour uniquement disponible en VO sous-titré anglaise.

LES ANNÉES DE PLOMB

Italie. Allemagne. Japon. Durant les années 60-80, ces trois pays ont été le théâtre de violences politiques inédites. Climat politique délétère, contexte de luttes sociales féroce, mouvements anti-impérialistes vigoureux, répressions policières et étatiques systématiques, attentats fascistes, passivité à l’égard du nazisme… c’est dans cet espace public pour le moins fragmenté qu’ont émergé des activismes politiques forts et pour les plus radicaux, des groupes de résistance armée tels Les Brigades Rouges (BR), la Rote Armee Fraktion (RAF) ou l’Armée Rouge Japonaise (JRA).

Si certains évènements restent dans notre mémoire (enlèvement d’Aldo Moro, attentat de Munich), cette période de l’histoire contemporaine demeure trouble, peu connue et encore largement passée sous silence. Pour s’éloigner des stéréotypes, Spoutnik a eu envie de montrer ces « années de plomb » sous différents prismes, différentes perceptions cinématographiques. Ont été ainsi convoqués Masao Adachi, Kôji Wakamatsu, Philippe Grandrieux, Margarethe von Trotta, Uli Edel, Rainer Werner Fassbinder, Marco Bellochio, Mosco Lévi Boucault, Pier Paolo Pasolini et Elio Petri pour un cycle de documentaires, fictions et essais, de l’époque et d’aujourd’hui.

À noter que c’est lorsque les actions terroristes se raréfièrent, période que l’on nomme « normalisation » et suite à l’attribution du Lion d’Or à la Mostra de Venise au film de Margarethe von Trotta LES ANNÉES DE PLOMB en 1981, que le terme, emprunté au poète Hölderlin en référence à « la couleur grise d’un ciel couvert », fut adopté pour définir cette période qui toucha le monde entier. Pour la RFA, l’usage métaphorique de Blei (plomb) indiquait tout autant le plomb de la culpabilité que celui de la violence. Pour l’Italie, le chromonyme « Anni di piombo » exprimait quant à lui l’intensité de la violence et la durée dans le temps. Ce terme sera repris dans d’autres pays plus tard, dans les années 90 principalement.

Nicole Brenez, historienne, programmatrice et spécialiste des cinématographies d’avant-garde nous fera l’honneur d’être présente en ouverture de cette programmation le mercredi 10 juin.





Les années de plomb

Italie. Allemagne. Japon. Durant les années 60-80, ces trois pays ont été le théâtre de violences politiques inédites. Climat politique délétère, contexte de luttes sociales féroce, mouvements anti-impérialistes vigoureux, répressions policières et étatiques systématiques, attentats fascistes, passivité à l’égard du nazisme… c’est dans cet espace public pour le moins fragmenté qu’ont émergé des activismes politiques forts et pour les plus radicaux, des groupes de résistance armée tels Les Brigades Rouges (BR), la Rote Armee Fraktion (RAF) ou l’Armée Rouge Japonaise (JRA).

Si certains évènements restent dans notre mémoire (enlèvement d’Aldo Moro, attentat de Munich), cette période de l’histoire contemporaine demeure trouble, peu connue et encore largement passée sous silence.
Pour s’éloigner des stéréotypes, Spoutnik a eu envie de montrer ces « années de plomb » sous différents prismes, différentes perceptions cinématographiques. Ont été ainsi convoqués Masao Adachi, Kôji Wakamatsu, Philippe Grandrieux, Margarethe von Trotta, Uli Edel, Rainer Werner Fassbinder, Marco Bellochio, Mosco Lévi Boucault, Pier Paolo Pasolini et Elio Petri pour un cycle de documentaires, fictions et essais, de l’époque et d’aujourd’hui.

À noter que c’est lorsque les actions terroristes se raréfièrent, période que l’on nomme « normalisation » et suite à l’attribution du Lion d’Or à la Mostra de Venise au film de Margarethe von Trotta LES ANNÉES DE PLOMB en 1981, que le terme, emprunté au poète Hölderlin en référence à « la couleur grise d’un ciel couvert », fut adopté pour définir cette période qui toucha le monde entier. Pour la RFA, l’usage métaphorique de Blei (plomb) indiquait tout autant le plomb de la culpabilité que celui de la violence. Pour l’Italie, le chromonyme « Anni di piombo » exprimait quant à lui l’intensité de la violence et la durée dans le temps. Ce terme sera repris dans d’autres pays plus tard, dans les années 90 principalement.

Nicole Brenez, historienne, programmatrice et spécialiste des cinématographies d’avant-garde nous fera l’honneur d’être présente en ouverture de cette programmation le mercredi 10 juin.