Du 26 au 29 novembre, le Spoutnik accueille le festival PALESTINE FILMER C’EST EXISTER



Le programme du festival ici.

Et l’édito du festival

Le confinement de 2020 nous avait frustré.e.s de la 9ème édition, la voilà enrichie par celle de 2021 :
« Palestine : confinement depuis 73 ans …comment le peuple palestinien fait-il pour résister depuis si longtemps ? », avec un regard spécial sur Gaza et sur le lien entre les générations.
Depuis 4 générations, les Palestinien.ne.s subissent la violence de l’occupant : expulsion de leur terre, de leurs villages, l’exil, l’effacement de leur Histoire, enfermé.e.s dans des camps de réfugiés, derrière le Mur, jeté.e.s sans jugement dans les prisons, parqué.e.s dans les files d’embauche,…

Confinement ? Plutôt l’enfermement et la disparition programmée de ce peuple.

Les cinéastes palestinien.ne.s mettent au cœur de leur travail la résistance à l’enfermement.
Cette année, ils.elles nous emmènent à Hébron, à Jénine, en passant par Bethléem et le camp de réfugiés de Dheisheh, à Gaza, le long du Mur d’apartheid, dans le village d’Arrabeh, à Haïfa, Jaffa et Ramle, israéliens depuis 1948, au Liban dans les camps de réfugiés de Chatila et Ain el-Helweh, mais aussi en Grèce, à Cuba et au Danemark… tous ces lieux où des Palestinien.ne.s résistent.
Dans nombre de ces films, la caméra capte l’humour, l’ironie et l’autodérision, comme autant de renforts de l’expression de la résistance.

II est peut-être des films qui ne peuvent être réalisés que par un.e cinéaste d’ailleurs. A Hébron, deux cinéastes d’Italie se mêlent aux colons israéliens pour dévoiler ce que subissent les Palestinien.ne.s de cette ville.

Alors que les regards se détournent de ce qui constitue une des plus graves atteintes aux droits humains, un focus sur Gaza est pour nous une évidence. Ce peuple résiste depuis 15 ans à un blocus économique drastique, aux bombardements incessants, à la pandémie, à la douleur de voir sa jeunesse tuée et mutilée par les tirs de l’occupant à chaque manifestation pour le droit au retour. Et pourtant Gaza continue de vivre !

Les Palestinien.ne.s plus âgé.e.s alimentent leur vie quotidienne et leur résistance avec leurs souvenirs et leurs rêves de retour dans leur terre. Mais pour les plus jeunes, où trouvent-ils.elles la force de résister à l’enfermement? Ils.elles sont nés sous l’occupation et n’ont connu que sa brutalité. De quels espoirs se nourrissent les jeunes ? Loin de la Palestine, se demandent ils.elles «combien devons-nous à un pays que nous n’avons souvent jamais vu » ?
Les cinéastes invité.e.s abordent tous ces sujets dans leurs films et le public pourra échanger autour de ces créations cinématographiques émouvantes, drôles, choquantes, parfois déroutantes avec Mahdi Fleifel, Kamal Aljafari, Nidal Badarny, Tamara Abu Laban, Omar Shargawi, Mohamed Jabaly et Ameen Nayfeh.

PFC’E tient à reprogrammer l’hommage à Francis Reusser (prévu l’an passé), cinéaste suisse qui nous a quittés en avril 2020, avec la projection de deux de ses films tournés en Palestine. Biladi, une révolution est un document exceptionnel pour la mémoire de la résistance palestinienne.
Une soirée « cinéma + concert » clôturera cette édition, grâce à la collaboration festive avec les Partisans du Hip Hop (Ge), La Gale (Lôz) et la Gravière, heureux d’accueillir à Genève la rappeuse palestinienne Shadia Mansour !

PFC’E espère que cette 10ème édition « 2 en 1 » et les 29 films proposés attireront un public avide d’émotions partagées et d’échanges avec nos invité.e.s palestinien.ne.s !

Le Comité

Octobre 2021