Spoutnik est un cinéma historique né en 1986 dont l’engagement est resté fidèle à sa ligne de résistance.
Cinéma satellite au sein de l’Usine, cinéma tournant en orbite à l’intérieur de Genève, cinéma gravitant autour d’œuvres hors-système, d’astres invisibles ou de planètes mal connues, Spoutnik est un appareil qui permet de créer des microcosmes en dehors de la rentabilité-machine-industrie du cinéma commercial. C’est un espace dédié aux films — mais pas que — qui expérimentent, cherchent, et s’interrogent, à la marge.
VEN 26.12 - 20:30
JEU 08.01 - 20:30
DIM 11.01 - 19:00 Sorti en 1989, Do the Right Thing est l’un des films les plus emblématiques de Spike Lee, réalisateur afro-américain renommé. Ce long-métrage raconte une journée particulièrement chaude dans le quartier de Bedford-Stuyvesant à Brooklyn, où les tensions raciales se transforment en un conflit tragique. Le film aborde des thématiques percutantes telles que la brutalité policière, le racisme, et les divisions communautaires.
Le film se déroule en une seule journée caniculaire. Mookie, interprété par Spike Lee, est un jeune livreur de pizza travaillant pour Sal, un italo-américain propriétaire d’une pizzeria de quartier. Les habitants du quartier sont principalement afro-américains et hispaniques, mais le « mur des célébrités » de la pizzeria de Sal ne présente que des photos d’Italo-Américains. Cette situation agace Buggin Out, un client régulier, qui exige que des portraits d’Afro-Américains soient également accrochés. Les tensions s’intensifient au fur et à mesure que la chaleur s’installe, culminant dans une altercation qui déclenche une émeute, aboutissant à la destruction de la pizzeria et à la mort de Radio Raheem, un habitant du quartier, étouffé par la police.
Do the Right Thing sort à un moment critique aux États-Unis. Les années 1980 sont marquées par une montée des tensions raciales, en particulier dans les grandes villes. La brutalité policière et les injustices raciales, bien que systématiques, deviennent de plus en plus visibles à l’échelle nationale. En 1989, l’affaire des « Central Park Five », où cinq adolescents afro-américains et latino sont injustement accusés de viol, symbolise ces tensions. De plus, des émeutes raciales, comme celle de Howard Beach en 1986, où un jeune Afro-Américain, Michael Griffith, est tué par un groupe de jeunes Blancs, secouent l’opinion publique.
Le film s’inscrit aussi dans un contexte de revendications sociales croissantes où des artistes, militants et figures publiques afro-américaines, notamment dans le hip-hop, expriment leur colère face aux inégalités raciales persistantes. Spike Lee, déjà reconnu pour son militantisme à travers le cinéma, utilise ce film pour traiter de ces injustices dans une fresque sociale profondément ancrée dans la réalité des quartiers afro-américains.