La Flor

La Flor est un film labyrinthique, une oeuvre qui contient six films dont les histoires s’entrelacent selon un schéma donné par la forme d’une fleur – ou d’une fourche à quatre dents. Quatre actrices évoluent dans des rôles qui changent du tout au tout dans des épisodes qui diffèrent par leurs styles narratifs et genres cinématographiques. Ces parties rendent un hommage anthologique à la pratique du cinéma et en explorent son histoire, ses codes et ses registres. Six histoires, dont quatre qui ne s’achèvent pas, sont racontées à la façon d’un film fantastique, d’une comédie musicale dramatique, d’un film d’espionnage, d’un film essai, d’un classique du cinéma français et d’un film historique.

La Flor est écrite tout particulièrement pour un quatuor d’actrices qui forment une compagnie de théâtre (Piel de Lava) en Argentine. Elles ont participé à ce travail cinématographique monumental durant une dizaine d’années. Le résultat, d’environ 14 heures de film, est une oeuvre hybride et étrange, issue de la rencontre entre cinéma, théâtre et littérature. D’une fiction à l’autre, La Flor change complètement d’univers et ce sont les actrices qui font avancer le récit. Au bout du compte c’est leur portrait que le film veut dresser, à travers la complexité des histoires racontées et la pluralité des personnages qu’elles jouent.

Immersif et jubilatoire, à la façon d’un épais roman dans lequel on se plonge en entier, La Flor fait voyager dans le monde et les époques avec humour et poésie. De l’approche exceptionnelle de Mariano Llinás en résulte un film tout à fait accessible et sans longueures inutiles. Par l’emprunt de codes de cinéma populaire sous la forme de plusieurs systèmes narratifs individuels placés sous la même bannière, il met en avant le plaisir de raconter des histoires. Selon lui: “un film devrait constituer une série de films comme des périodes de vie et le cinéma devrait pouvoir montrer cette marche du temps et du processus d’apprentissage”.

Le Cinéma Spoutnik est ravi de présenter ce film marathon coup de coeur diffusé en quatre parties de moins de quatre heures chacune.




La Flor – Partie 1

le film labyrinthique de Mariano Llinás


Cette première partie – qui fut aussi le pilote qui permit la finalisation du film entier – consiste en une préface du réalisateur présentant le ton et le schéma suivi tout au long de La Flor et de ses deux premiers épisodes. Le premier est un hommage aux films de série B américains à travers l’expédition d’une équipe de scientifiques dans le désert argentin qui fait l’excavation d’une momie qui semblerait maléfique. Dans le second épisode, un groupuscule étrange met tout en oeuvre pour trouver du venin de scorpion à des fins thérapeutiques.

La Flor – Partie 2

le film labyrinthique de Mariano Llinás


Cette seconde partie présente les deux premiers actes de l’épisode 3, dont la durée totale approche les six heures. Il s’agit d’un film d’espionnage qui rappelle que le conflit idéologique entre les États-Unis et l’Union Soviétique a nourri tout un pan de cinéma, qu’il s’agisse de science-fiction, de films d’horreur ou policier. Les quatre actrices incarnent des espionnes qui, quelque part en Amérique du Sud, retiennent en otage un scientifique suédois.

La Flor – Partie 3

le film labyrinthique de Mariano Llinás


Cette partie présente le dernier acte de l’épisode 3, film d’espionnage sur fond de guerre froide, où les quatres figures principales sont traquées par quatre autres femmes pour un duel qui n’aura pas lieu. L’épisode 4 est un point clé du film entier. Les quatre actrices incarnent leurs propres rôles, jouant divers personnage abstraits devant la caméra tenue par le réalisateur lui-même. Cette série de fictions dans la fiction fait voyager du Canada en Amérique du Sud, à la recherche du plus beau Pau d’arco (ou Lapacho, arbre sacré des Incas).

La Flor – Partie 4

le film labyrinthique de Mariano Llinás


La partie finale du film présente les épisodes 5 et 6 ainsi que le plus long générique final de l’histoire du cinéma. Le premier est un remake assumé du film Partie de campagne (1936) de Jean Renoir, romance campagnarde en hommage aux peintures de son père Auguste Renoir. Les scènes du film original sont refilmées avec les quatres actrices de la manière manière qu’à l’époque. Le dernier épisode est basé sur les mémoires d’une femme britannique qui était restée captive dans la Patagonie sauvage.