BRASIERS: Carte blanche à Erika Nieva Cunha

On a jusqu’ici eu une peine énorme à le faire mais on aimerait que notre programmation se décentre un peu, s’ouvre à une autre sensibilité, à d’autres cinéma. Alors, grande joie de laisser à Erika – cinéaste et projectionniste au Spoutnik – l’espace pour une série de carte blanches!

Carte blanche à noircir
Une invitation (une occupation) qui sonne comme un défi (les cinémas désertés)
ou comme un appel à joindre nos voix pour un retour dans les salles obscures,
il faut que les cinémas vivent
que ces lieux magiques redeviennent populaires,
que ça survive (comme les lucioles)
qu’on se retrouve pour partager des films, des bouffes, des conversations infinies
Erika Nieva Cunha




J’AI PAS SOMMEIL de Claire Denis

BRASIER # 3 CARTE BLANCHE À ERIKA NIEVA DA CUNHA


Le 24 février on vous donne rendez-vous pour les brasiers#3. A cette occasion, on projettera en 35 mm J’ai pas sommeil de Claire Denis.
Ce film réalisé en 1993 est inspiré de l’histoire d’un tueur en série, Thierry Paulin, qui sévissait dans le quartier de Montmartre à la fin des années 80.
Claire Denis réussit un tour de force: elle réalise un film noir, sans suspens, sans enquête et quasiment sans flics.

CINQ COURTS MÉTRAGES DE RAYANE MCIRDI

BRASIER # 4 CARTE BLANCHE À ERIKA NIEVA CUNHA


Rayane Mcirdi, par son travail, permet la constitution d’une archive filmique faite par les habitants eux-mêmes, d’un territoire considéré en périphérie ou en marge. A l’opposé des films dits de banlieue, Rayane Mcirdi rassemble les fragments souvent intimes d’un passé, d’un présent et d’un futur constitutifs d’une narration nouvelle.

O SANGUE de Pedro Costa

BRASIER # 5 CARTE BLANCHE À ERIKA NIEVA CUNHA


Brasiers#5 c’est O SANGUE de Pedro Costa.
Et les films de Costa c’est des soulèvements, Ossos, Clotilde, Tina, le père,

des bouleversements qui vous remuent pour longtemps, dans la chambre de Vanda avec Vanda, Zita, Lena.

Des images, des sons, des couleurs, des mots qui n’en finissent pas de défiler dans l’arrière-tête, Ventura, Vitalina, Casa de Lava.

Des films qui nous habitent, nous occupent, nous bataillent. Des films comme des tentatives de réconciliation avec le monde, peut-être, aussi.

Des mains aux ongles noirs qui se serrent, des visages énigmatiques comme éclairés de l’intérieur, des rues qui nous font sentir l’épaisseur de l’obscurité, des personnages mi-fantomatiques mi-vampires qui lèvent le voile sur cette nuit sombre et complotent sur un futur hypothétique. Des bande-son fabriqués à partir de la vie elle-même et qui donnent à entendre la puissance et la fragilité des mystères de la vie.

Tourné en 1989, en noir et blanc, O SANGUE, LE SANG en français est le premier film du réalisateur portugais. Je crois qu’il s’agit d’une disparition, d’une histoire entre trois jeunes amis dans la banlieue de Lisbonne.

Mais la vérité c’est que je ne l’ai pas vu encore ce film-là. C’est une surprise. Ça sonne un peu comme une promesse, il y a beaucoup de désir à découvrir un film que l’on a pas encore vu, d’un réalisateur dont le travail a été fondamental. Il y aurait énormément à dire encore, sur la filmographie de Costa, beaucoup de choses ont déjà été écrites, on en parlera lors de la projection pour celles que ça intéresse. Je vous laisse avec une punchline qui m’a beaucoup marqué et qui sonne comme une nécessité: c’est Pedro Costa citant Antonio Reis, « Il faut risquer sa vie à chaque plan ».

ENQUÊTE CRITIQUE: QUAND LA JUSTICE JUGE LA POLICE

BRASIER # 6: CARTE BLANCHE À ERIKA NIEVA CUNHA


Pour ma Xème carte blanche, j’ai décidé d’inviter le Collectif Enquête Critique pour une soirée autour des violences policières et de la notion de justice.

Enquête Critique est un réseau et une plateforme de recherche en sciences sociales autogérée, collective et autonome. Nous tentons de concevoir et diffuser des savoirs critiques dans une démarche d’émancipation collective. Nous cherchons à partager le plus largement possible et gratuitement des outils, des méthodes, des modèles et des pistes d’analyse critique. Nous désirons produire du savoir critique pour passer à l’action collective, et pour en finir avec toutes les dominations afin de créer d’autres formes de sociétés plus justes, libres et égalitaires. Nous invitons toute personne intéressée (peu importe si vous êtes formé·exs ou non à la recherche ou si vous étiez présent·exs ou non au procès) à nous rejoindre pour une réflexion collective autour de la notion de justice.

La soirée débutera par la projection d’un film documentaire, elle sera suivie d’une présentation de notre démarche d’enquête puis d’une discussion participative sur nos notes d’observation et sur le système judiciaire.