Spoutnik est un cinéma historique né en 1986 dont l’engagement est resté fidèle à sa ligne de résistance. Cinéma satellite au sein de l’Usine, cinéma tournant en orbite à l’intérieur de Genève, cinéma gravitant autour d’œuvres hors-système, d’astres invisibles ou de planètes mal connues, Spoutnik est un appareil qui permet de créer des microcosmes en dehors de la rentabilité-machine-industrie du cinéma commercial. C’est un espace dédié aux films — mais pas que — qui expérimentent, cherchent, et s’interrogent, à la marge.

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Équipe
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🎥 Cinéma Spoutnik
11 rue de la Coulouvrenière, 1er étage
1204 Genève

📍Bureau du Spoutnik
4 place des Volontaires
1204 Genève

Spoutnik est accessible aux personnes à mobilité réduite sur rendez-vous

📞 +41 (0)22 328 09 26
cinema@spoutnik.info
 cinema Spoutnik
Avec l’appui de l’Etat et de la Ville de Genève, du Fond Culturel Sud, du Département des affaires culturelles et de la Loterie Romande.


Amer Béton (鉄コン筋クリート - Tekkon kinkurīto)
Hiroaki Ando, Michael Arias
Japon · 2006 ·111'|VOSTFR
LUN 15.12 - 20:30
MAR 30.12 - 20:30



Blanc et Noir sont deux gamins, figures presque mythiques des rues du quartier de la « Ville Trésor ». Connus de tous et depuis un temps bien plus long que ne le laisserait croire leur jeune apparence, ils se posent en défenseurs du quartier contre les intrus tels que Le Rat et son groupe de yakuzas, désireux de transformer l’ancien quartier pittoresque en parc d’attractions. Mais lorsque l’inquiétant Serpent, flanqués de ses aides brutaux et énigmatiques, se pique de les évincer, l’équilibre entre les deux jeunes gens est rompu, l’un tombant dans une catatonie, l’autre se laissant aller à une terrible violence aveugle.

Blanc et Noir, le jour serein et la nuit pleine de dangers, le passé traditionnel contre un futur déshumanisé, la fureur créatrice du feu contre les forces nourricières de l’eau… La dichotomie traditionnelle de la mystique orientale du Ying et du Yang pénètre évidemment tout Amer Béton, à commencer par ses deux protagonistes, l’un, Blanc, étant innocent, rêveur, serein ; 
l’autre, Noir, violent, impatient, enragé. Comme dans la tradition mystique, les deux ne se repoussent pas, mais se complètent. Les analogies à ces deux principes sont très nombreuses dans le film, mais c’est particulièrement l’opposition entre un passé pétri de tradition mystique et un futur tout entier voué au profit matérialiste qui retient particulièrement l’attention. Ce « conflit de génération » est un thème on ne peut plus actuel dans la société japonaise moderne, où les « anciens » restent fidèles à une tradition shintoïste et aux anciennes manières, et les jeunes se tournent plus volontiers vers un athéisme sombrement concret. Le schisme social est présent à de nombreux niveaux : dans le monde du travail, la carrière des anciens leur réclamait qu’ils se consacrent à un métier seul et unique, tandis que les jeunes, influencés par l’Occident, sont aujourd’hui bien plus polyvalents, sans être cependant experts.