Sad-is-fiction + Swissmade – 2069

Fredi M. Murer: les premiers portraits

Sad-is-fiction
Suisse, 1969, 42’, coul., fichier numérique

Sad-is-fiction est le troisième portrait d’artiste de Fredi M. Murer sur le peintre et poète Alex Sadkowsky. Il réalise un portrait délirant “tout en marchant, en pensant et philosophant”. Il commence par « Une leçon de philosophie sportive en mots et en images » sur la marche” présentée de manière ludique et pseudo-scientifique. Suit ensuite une liste de « Ce que vous pouvez penser en marchant ». Tout au long du film, Sadkowsky marcher encore et encore – parfois dans la nature, parfois dans un avion, parfois sur un passage à niveau…

Swissmade – 2069 – celle où futurologues et archéologues se disent bonne nuit
Suisse, 1969, 43’, coul., fichier numérique

En 2069, la Suisse est un État entièrement organisé, informatisé et surveillé qui place tous les échecs d’adaptation dans des réserves qu’ils ne sont pas autorisés à quitter. Un extraterrestre humanoïde (créé par HR Giger) raconte la vie de cette société qui a choisi l’ordre éternel et garanti la paix. Mais elle sombre dans une catastrophe qu’elle s’est elle-même créée et seuls les non-ajustés survivent sous terre.

Swissmade – 2069 est un objet bizarre, ni long métrage ni court métrage, cheap et technologique, issu de la double imagination suisse du réalisateur Fredi M. Murer et du sculpteur biomécanique Hans Ruedi Giger. C’est un des fameux aliens conçus par celui-ci qui, dans ce film d’anticipation, visite la Suisse de 2069, devenue ultra rationnelle et vivement totalitaire. Prenez la valeur démocratique de l’égalité et la manie suisse de l’ordre réfléchi, poussez ces principes à leurs extrêmes conséquences, et vous obtiendrez un monde où tous les citoyens sont programmés quotidiennement par un cerveau central, et où chacun traverse la même vie de travailleur rentable et meurt invariablement à quarante-et-un ans.

– Spoutnik 1986

Fredi M. Murer: Les premiers portraits

Le cinéaste suisse Fredi M. Murer a réalisé autant d’oeuvres expérimentales que de long métrages narratifs à succès. En 1986 Fredi M. Murer est venu présenter quelques films essais sur pellicule à la villa FIA-SKO. Encore jamais venu à L’Usine et dans les locaux du plus beau cinéma du monde, il sera là pour présenter quelques uns de ses premiers films!

30 ans à L’Usine – Partie 0, avant L’Usine

Le Spoutnik est né le 1er avril 1986 dans l’espace État d’Urgences – aussi connu sous le nom villa FIA-SKO. Après 4 mois d’actions, 5 mois de négociations, 3 mois de travaux, ce lieu « permanent », pouvait enfin exister. Ce n’était pas l’usine désaffectée rêvée mais c’était quand même un espace dans lequel il allait se passer des choses. Il y a eu la visite de Franz Reichle, Nicolas Humbert et Fredi M. Murer. FIA-SKO durera deux mois et c’est au centre Marignac que le cinéma Spoutnik trouvera refuge en juin 1986.

« La ville de Genève a décidé la fermeture prématurée de FIA-SKO donc du cinéma Spoutnik. En attendant que les lourdes portes (ndr: de L’Usine anciennement appelée Usine Genevoise de Dégrossissage d’Or) s’ouvrent au public et que les aménagements nécessaires et autres autorisations cessent d’être pour nous des poids morts dans notre travail, le Spoutnik tiendra ses engagements face aux réalisateurs et distributeurs. Les lieux de projections restent à définir au gré de la disponibilité des salles actuelles d’ici à la réalisation de l’UGDO. Le Spoutnik en Orbite ne perd pas de l’altitude, mais tente de se repositionner, espérant que le public suivra… » (Extrait de « ETOILES ET TOILES…D’ARAIGNÉES », Cinéma Spoutnik- Juin 1986)

Pendant trois ans, le Spoutnik sera en orbite dans divers lieux de la ville, la taverne du Faubourg, le centre Marignac, le festival de la Bâtie, et la Menuiserie de l’Ilôt 13 en décembre 1988. Seront présentés les travaux de Marcel Gisler, Arthur Mac Caig, Werner Nekes, Emile De Antonio, et Clemens Klopfenstein. Presque 9 mois plus tard, L’Usine ouvrira ses portes, le cinéma Spoutnik mettra un peu plus de temps à se construire, mais fera son ouverture avec une invitation du collectif Metamkine de Grenoble, collectif qui deviendra par la suite l’Atelier MTK.