Biennale de l’Image en Mouvement 2018 #1


ven. 9 nov. 2018   18:00

Réalisation
Irene Dionisio
Tobias Madison
Bahar Noorizadeh
James N. Kienitz Wilkins
Pays
États-Unis
Italie
Suisse
Année
2018
Langue
ST anglais
Format
Fichier Numérique
Durée
128'
Collaboration

Cycle

en collaboration avec le Centre d'Art Contemporain Genève
entrée libre

ven. 9 nov. 2018, en présence des artistes


Ces films et vidéos, produits par la Biennale, constituent un corpus extraordinaire d’œuvres nouvelles présentées en première au Centre d’Art Contemporain Genève et au Cinéma Spoutnik à Genève, lors de l’inauguration, du 8 au 10 novembre 2018.

La Biennale de l’Image en Mouvement revient au Centre d’Art Contemporain Genève et au Cinéma Spoutnik. Cette biennale, manifestation pionnière dans le champ de l’art vidéo, a été fondée en 1985 à Genève. Totalement repensée dans sa forme en 2014, elle s’est imposée comme une plateforme unique en son genre de production d’œuvres nouvelles. Le projet imaginé pour l’édition 2018 explorera de manière singulière l’actualité de la création d’images en mouvement et notamment comment ces images continuent de vivre en-dehors de l’écran et trouvent leur prolongement dans un kaléidoscope fascinant où le regard peut être façonné par le dispositif. Neuf films et vidéos destinés à une projection en salle ont été commandés à Sarah Abu Abdallah, Neïl Beloufa, Irene Dionisio, James N. Kienitz Wilkins, Tobias Madison, Florent Meng, Bahar Noorizadeh, Eduardo Williams avec Mariano Blatt et James Richards & Leslie Thornton.

18h00
O Vermelho do Meio-Dia
Tobias Madison, États-Unis/Suisse, 2018, 45′, DCP, portugais, st anglais

O Vermelho do Meio-Dia investit l’espace entre documentaire et improvisation afin de considérer l’idée de l’Autre sous l’angle de ses différentes perspectives et représentations. Le film mêle deux histoires pourtant fondamentalement divergentes. D’un côté, une fête – le lieu où elle se déroule, ses invités, sa musique, sa classe, son genre, qui construisent un grand rassemblement ; de l’autre, les membres transsexuels d’un collectif d’artistes dont la conversation va et vient entre interactions scénarisées et improvisation. Cette discussion a pour objet un conte sadomasochiste de Georges Bataille sur une communauté au bord de l’émeute. L’interaction entre ces deux vérités (et mensonges) propose une nouvelle perspective sur l’autoréflexivité en donnant des résultats imprévisibles.

Tobias Madison (*1985, Bâle, CH. Vit et travaille à New York, US et Zurich, CH) part d’un processus artistique personnel qu’il transforme en une pratique collective oscillant entre refus et participation, retrait et exhibition, esprit de communauté et externalisation calculée. Ce faisant, il travaille à la lisière de formats prédéterminés, notamment l’œuvre, l’exposition, ainsi que la figure du « jeune » artiste.

19h00
Il mio unico crimine è vedere chiaro nella notte
Irene Dionisio, Italie/Suisse, 2018 16′, fichier numérique, italien st anglais

Il mio unico crimine è vedere chiaro nella notte se confronte à la censure dans le cinéma italien et à la suppression psychologique dans l’art. Le titre de l’œuvre (mon seul crime est de voir clairement dans la nuit) met en évidence l’idée du conflit à la source de la création et la censure. En réinterprétant des fragments de films découpés et éliminés avec un scrupule tout bureaucratique, l’œuvre rejoue obstinément les coupes infligées aux productions des maîtres du passé, et les transforme en autant de signes d’un cinéma toujours inachevé. La coupe, qui vise à interrompre le lien entre le regard et le possible, devient ici un lieu destiné à être repeuplé de fantômes.

Les œuvres d’Irene Dionisio (*1986, Turin, IT. Vit et travaille à Turin et Rome, IT) vont de la vidéo au documentaire en passant par l’installation. Elles explorent les questions socioculturelles liées à l’intégration et aux difficultés du dialogue interculturel, à la crise sociale et économique contemporaine, aux troubles mentaux inusuels, à la prostitution et aux droits des travailleurs.

19h30
This Action Lies
James N. Kienitz Wilkins, États-Unis/Suisse, 2018, 32′, DCP, anglais

This Action Lies (Cest Action Gist) s’intéresse aux limites de l’observation – ou comment regarder très fort une chose en en écoutant une autre. Il s’agit ici d’une apologie polyphonique paranoïaque très simple: celle d’offrir trois perspectives d’un même objet qui pourrait ne pas exister dans une pièce qui ne peut pas exister, tout en étant à la merci d’un monologue dubitatif. En d’autres termes, d’une défense du cinéma. Ce projet développe les idées abordées dans l’un des films précédents de James N. Kienitz Wilkins, Indefinite Pitch (2016), et se fonde également sur la voix, grâce à un long monologue analysant un produit commercial générique et sans valeur, élevé ici au statut d’une forme quasi platonique.

Les œuvres de James N. Kienitz Wilkins (*1983, Boston, US. Vit et travaille à New York, US) se distinguent par leurs recherches sur le langage, leur approche non conventionnelle de la performance et leur exploration du discours comme vecteur d’idées. La plupart de ses films sont le résultat d’une procédure conceptuelle qui permet à l’artiste de traiter ses séquences originales selon un système volontairement abstrait ou d’appliquer sa logique propre à des matériaux trouvés.

20h15
After Scarcity
Bahar Noorizadeh, Suisse, 2018, 35′, fichier numérique, russe st anglais

À partir des plans de construction futuristes d’une ville désurbaniste, le film de science-fiction After Scarcity retrace la volonté des cybernéticiens soviétiques, entre les années 1950 et 1980, de construire une économie planifiée entièrement automatisée – une volonté qui connaît aujourd’hui un regain d’intérêt en sa capacité à défier la financiarisation. Si le problème du socialisme était la perte de temps – trop de bureaucratie, trop de conversations, trop de réunions –, un socialisme lancé à pleine vitesse, en comptant l’électricité et les statistiques, pourrait dépasser cette limite. Le film raconte un moment où, contre toute attente, il semblait possible de planifier l’ensemble du système d’un seul tenant – la propriété collective des ressources mondiales avec l’efficacité en réseau de Wal-Mart.

Bahar Noorizadeh (*1988, Teheran, IR. Vit et travaille à Beyrouth, LB) est artiste, écrivaine et cinéaste. Elle travaille sur la reformulation des récits d’un temps hégémonique tandis qu’ils s’effondrent face à la spéculation philosophique, financière, juridique ou futuriste. L’œuvre de Noorizadeh examine la relation entre l’esthétique, la raison et la désubjectivation de l’expérience comme voie de production de nouveaux sujets sociaux.

Avertissement: film déconseillé aux personnes épileptiques.